Narduccio a écrit:
si on veut contenir le réchauffement climatique aux attendus de la COP 21, il va falloir passer par une régression de notre niveau de vie.
Allez expliquer à un Indien qui gagne en moyenne 1 600 $ par an et émettait 1,61 t de CO2 en 2017, contre 4,56 pour un Français, qu'il devra réduire son niveau de vie.
Narduccio a écrit:
On peut donner quelques chiffres en ce qui concerne les technologies actuelles. Isolez une maison selon les règles de l'art, et même dans les Alpes, ou en Alsace, au climat continental, vous pouvez vous passer de chauffage durant au moins 11 mois sur 12. Le chauffage représente juste 33% de notre mix énergétique. Soit dit en passant. Et cela est possible maintenant, pas dans 10 ans.
On peut sans difficulté dans le neuf. Dans l'ancien, c'est une autre affaire et quand on calcule la durée d'amortissement, on déchante. Un grand nombre de bâtiments mériteraient une destruction pure et simple. yakafokon.
Narduccio a écrit:
Un autre exemple, dans la batterie de ma zoé, il y a 22 kWh, cela représente globalement l'équivalent de 2l de gazole. Mon autonomie avec cette quantité faramineuse d'électricité est de ... 100 à 150 km. Vous faites combien de km avec 2 litres de gazole ?
Mais l’électricité de votre Zoé a été produite au moyen d’une turbine à vapeur dont le rendement est de l’ordre de 1/3. Pour obtenir les 22kW contenus dans la batterie de votre Zoé il a fallu fournir l’énergie équivalente à ce que dégage la combustion de 6,6 l de gazole, ce qui est la consommation moyenne d’une petite voiture à moteur diesel sur un parcours de 100 km.
Les écolos détestent Michel Delpla parce qu’il n’est pas un adversaire radical des OGM, du glyphosate et des EPR et qu’il croit aux bienfaits de la taxe carbone.
Ce à quoi il appelle est une stratégie au niveau mondial, parce que l’enjeu est mondial, consistant d’une part à dissuader fiscalement les émissions de carbone et d’autre part à investir massivement dans la recherche et le développement de solutions techniques innovantes.
Pour inciter les agents économiques à réduire drastiquement l’émission de gaz à effet de serre, le meilleur moyen est de frapper au portefeuille. On le fait par le biais de la taxe carbone. Son montant est actuellement en principe de 44,60 € la tonne . En réalité elle environ deux fois moins élevée du fait de l’exonération dans de nombreux secteurs. Son augmentation a été gelée à la suite des manifestations des Gilets Jaunes. La France est très en retard par rapport aux pays scandinaves.
Le coeur du problème n’est pas dans les pays les plus développés mais dans les pays émergents. Pour ceux-ci, il n’est pas question de prêcher la décroissance. Il faut leur proposer des solutions qui fassent qu’une croissance économique sans émission de carbone soit possible. L’Inde continue à construire des centrales électriques au charbon parce qu’elle n’a guère d’autre choix. La solution serait évidemment que les Indiens restent misérables. Malheureusement ils la rejettent. Ce n’est pas Yves Cochet, pour qui le moyen de transport de l’avenir est le cheval, qui leur apportera les solutions adéquates. L’idée de Delpla est que ce n’est que lorsqu’il sera devenu économiquement plus rentable de se passer des énergies carbonées que celles-ci seront définitivement abandonnées par tous. Comme je l'ai déjà dit, allez expliquer à un Indien qui gagne dix fois moins qu'un Français qu'’il devra se serrer la ceinture.
Narduccio a écrit:
Oh, il va permettre aux sociétés actuelles de continuer à proposer de mirifiques dividendes à leurs actionnaires.
Ce ne sont pas les grandes entreprises qui freinent la transition énergétique mais les électeurs de Trump aux Etats-Unis, les Gilets Jaunes en France et leurs homologues ailleurs.
Arkoline a écrit:
Est-on sûr qu'il n'aurait pas été préférable d'attendre un peu et de choisir une autre technologie (hydrogène avec hydrolyse de l'eau par de l'électricité renouvelable, même si le besoin initial de production d'électricité pour l'hydrolyse serait considérable) ? Si on se trompe de technologie, les coûts seront considérables, en particulier le capital investi.
Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Elles sont complémentaires. Le développement des piles à combustibles est freiné par le prix du platine qu’elles contiennent. Si l’on veut se passer de cette matière beaucoup plus rare que le lithium, il faut que la recherche scientifique en découvre le moyen.