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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Ven 28 Fév 2020 00:48 
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Faisant le constat de l’inaction des gouvernements face à l’urgence écologique et climatique, près de 1 000 scientifiques de toutes disciplines appellent, dans une tribune au « Monde », les citoyens à la désobéissance civile et au développement d’alternatives.
https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html

Cet appel s’inspire de tribunes similaires dans The Guardian et Le Temps.


Citation:
« Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire »
Publié le 20 février 2020

« Nous, soussignés, représentons des disciplines et domaines académiques différents. Les vues que nous exprimons ici nous engagent et n’engagent pas les institutions pour lesquelles nous travaillons. Quels que soient nos domaines d’expertise, nous faisons tous le même constat : depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée.

Les observations scientifiques sont incontestables et les catastrophes se déroulent sous nos yeux. Nous sommes en train de vivre la 6e extinction de masse, plusieurs dizaines d’espèces disparaissent chaque jour, et les niveaux de pollution sont alarmants à tous points de vue (plastiques, pesticides, nitrates, métaux lourds…).

Pour ne parler que du climat, nous avons déjà dépassé le 1°C de température supplémentaire par rapport à l’ère préindustrielle, et la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée depuis plusieurs millions d’années. Selon le rapport de suivi des émissions 2019 du Programme des Nations unies pour l’environnement et le développement (PNUE), les engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire d’au moins +3°C d’ici 2100, et ce à supposer qu’ils soient respectés. L’objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5°C est désormais hors d’atteinte à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6% par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5% par an au cours des dix dernières années. Chaque degré supplémentaire renforce le risque de dépasser des points de basculement provoquant une cascade de conséquences irréversibles (effondrement de la banquise, dégel du pergélisol, ralentissement des courants océaniques…). Les études préparatoires au prochain rapport du GIEC (CNRS–CEA-Météo France) suggèrent que les rapports précédents ont sous-estimé l’ampleur des changements déjà enclenchés. Un réchauffement global de plus de 5°C ne peut plus être exclu si l’emballement actuel des émissions de gaz à effet de serre se poursuit. À ces niveaux de température, l’habitabilité de la France serait remise en question par des niveaux de température et d’humidité provoquant le décès par hyperthermie.

Les sociétés humaines ne peuvent continuer à ignorer les conséquences de leurs activités sur la planète sans en subir les conséquences, comme l’ont montré de longue date et chaque jour plus clairement de nombreuses études reflétant le consensus scientifique. Si nous persistons dans cette voie, le futur de notre espèce est sombre.

Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu’une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse. Les objectifs de croissance économique qu’il défend sont en contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu’il est indispensable d’engager sans délai. Les politiques françaises actuelles en matière climatique et de protection de la biodiversité sont très loin d’être à la hauteur des enjeux et de l’urgence auxquels nous faisons face. Loin de confirmer une prétendue opposition entre écologie et justice sociale, le mouvement des Gilets jaunes a dénoncé à juste titre l’inconséquence et l’hypocrisie de politiques qui voudraient d’un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l’autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur. Continuer à promouvoir des technologies superflues et énergivores comme la 5G ou la voiture autonome est irresponsable à l’heure où nos modes de vie doivent évoluer vers plus de frugalité et où nos efforts collectifs doivent être concentrés sur la transition écologique et sociale.

L’absence de résultats de cette politique est patente : comme l’a relevé le Haut Conseil pour le climat, le budget d’émissions de gaz à effet de serre fixé par la Stratégie nationale bas carbone française n’a pas été respecté entre 2015 et 2018. En dépit des déclarations de bonnes intentions, l’empreinte carbone par habitant de la France (incluant les émissions importées) reste aujourd’hui encore supérieure à son niveau de 1995, à 11 tonnes d’équivalent CO2 par habitant et par an, alors qu’elle doit descendre à 2 tonnes d’ici 2050.

La prochaine décennie sera décisive pour limiter l’ampleur des dérèglements à venir. Nous refusons que les jeunes d’aujourd’hui et les générations futures aient à payer les conséquences de la catastrophe sans précédent que nous sommes en train de préparer et dont les effets se font déjà ressentir. Lorsqu’un gouvernement renonce sciemment à sa responsabilité de protéger ses citoyens, il a échoué dans son rôle essentiel.

En conséquence, nous appelons à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes, qu’ils soient historiques (Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace…) ou formés plus récemment (Action non-violente COP21, Extinction Rebellion, Youth for Climate…). Nous invitons tous les citoyens, y compris nos collègues scientifiques, à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd’hui. En agissant individuellement, en se rassemblant au niveau professionnel ou citoyen local (par exemple en comités de quartier), ou en rejoignant les associations ou mouvements existants (Alternatiba, Villes en transition, Alternatives territoriales…), des marges de manœuvre se dégageront pour faire sauter les verrous et développer des alternatives.

Nous demandons par ailleurs aux pouvoirs publics de dire la vérité concernant la gravité et l’urgence de la situation :notre mode de vie actuel et la croissance économique ne sont pas compatibles avec la limitation du dérèglement climatique à des niveaux acceptables. Nous appelons les responsables politiques nationaux comme locaux à prendre des mesures immédiates pour réduire véritablement l’empreinte carbone de la France et stopper l’érosion de la biodiversité. Nous exhortons également l’exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre. »


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Dim 1 Mar 2020 02:54 
Trigano a écrit:
Faisant le constat de l’inaction des gouvernements face à l’urgence écologique et climatique, près de 1 000 scientifiques de toutes disciplines appellent, dans une tribune au « Monde », les citoyens à la désobéissance civile et au développement d’alternatives.
https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html
C'est une tribune en faveur de la décroissance. Je suis consternée par cette tribune.



pierma a écrit:
Dupleix a écrit:
Au lieu de s'occuper des modes de consommation énergétique les plus émetteurs de CO2 (transport, chauffage...), on a ainsi créé à grands renforts de financement public une filière de production d'électricité décarbonée, venant concurrencer une autre filière de production électrique décarbonée.

Je suis d'accord avec ce diagnostic, mais pour être honnête je pense que la filière solaire-éoliennes compte assez peu en proportion des centrales.

Si l'Etat investi 1 milliard dans une technologie, cela fera 1 milliard en moins pour investir dans d'autres solutions dont le gain écologique est peut-être largement supérieur.
Les ressources de l'Etat ne sont pas illimitées.


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Lun 9 Mar 2020 00:14 
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https://www.unenvironment.org/fr/actual ... -76-par-au
26 NOV 2019 COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Citation:
• En se basant sur les engagements inconditionnels actuels, le monde se dirige vers une augmentation de la température de 3,2°C.
• Il existe des technologies et des connaissances politiques pour réduire les émissions, mais les transformations doivent commencer dès maintenant.
• Les pays du G20 sont responsables de 78 % de toutes les émissions, mais 15 de ses membres ne se sont pas engagés à respecter un échéancier pour les émissions nettes nulles.


Le PNUE est le principal porte-parole mondial en matière d'environnement. L’organisation assure le leadership et encourage les partenariats en matière de protection de l’environnement en inspirant, en informant et en permettant aux nations et aux peuples d’améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.
Selon le rapport de suivi des émissions 2019 du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire d’au moins + 3 °C d’ici à 2100, et ce à supposer qu’ils soient respectés.


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Mar 10 Mar 2020 23:09 
pierma a écrit:
Par exemple nous pouvons demain matin lancer un plan massif d'isolation des logement, qui sera immédiatement rentable et améliorera la situation des gens qui n'ont pas assez pour se chauffer. Pourquoi attendre ?

Je ne suis pas opposé à un plan massif d'isolation des logements (et des immeubles de bureaux) en France. Par ailleurs le gouvernement est résolu à agir dans un sens écologique, comme j'ai pu le voir dans un article de Myriam Chauvot : "L'Etat n'aime pas les énergies fossiles, veut voir disparaître d'ici à dix ans les 3 millions de chaudières au fioul restant en France (sur un parc de 35 millions de logements) et a supprimé toute aide à la rénovation énergétique aux chaudières gaz à condensation. Résultat : ces dernières ont reculé de plus de 5 %, avec seulement 515.000 unités mises sur le marché l'an dernier."

Malheureusement, le réchauffement climatique ne dépend pas uniquement de ce que nous voyons en France. Le monde est vaste.
Autre chose à signaler : même si le réchauffement climatique était lié uniquement à la France, une taxe carbone serait peut-être nécessaire pour lutter contre le réchauffement. Je ne suis pas certaine que l'isolation et le remplacement des chaudières au fioul par d'autres moyens de chauffage soient des mesures suffisantes.


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Mer 11 Mar 2020 00:24 
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Arkoline a écrit:
Je ne suis pas certaine que l'isolation et le remplacement des chaudières au fioul par d'autres moyens de chauffage soient des mesures suffisantes.


Lisez ce qu'à écrit Pierma, pas "remplacement des chaudières", mais ISOLATION. Tous les spécialistes sont d'accord là dessus, entre 90 et 95% du parc immobilier peuvent être isolés, ce qui tendrait à rapprocher de zéro les besoins en chauffage et en climatisation des logements. Isolez bien, et vous pourrez garder votre vieille chaudière, elle ne fonctionnera presque plus. En Alsace, au climat continental, donc hivers froids et été chauds, une bonne isolation et vous ne chauffez plus que marginalement de début décembre à mi-février. C'est aussi vrai en Franche-Comté. Et en plus, vous n'aurez besoin de climatiser que marginalement en été.

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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Mer 11 Mar 2020 19:50 
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Oui l'isolation est une évidence. J'ai un frère qui a construit il y a déjà 10 ans, où les normes étaient légérement inférieures, et qui fait tout son hiver avec 10 stères de bois dans un poêle moderne.
Dans l'ancien, on sait injecter de l'isolant pour simplifier le travail, même si le résultat n'est pas parfait il est significatif.
Au passage, les subventions pour des chaudières fioul plus modernes me semblent prendre le problème à l'envers.


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Jeu 12 Mar 2020 00:16 
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Arkoline a écrit:
Je ne suis pas certaine que l'isolation et le remplacement des chaudières au fioul par d'autres moyens de chauffage soient des mesures suffisantes.


A passage, juste une question : est-ce que pour vous une diminution de plus de 20% de notre mix énergétique est une mesure "suffisante". Car, c'est ce qui serait possible avec une bonne isolation des logements. On pourrait même le diminuer plus si on appliquait quelques règles de simple bon sens, comme l'interdiction de maintenir perpétuellement ouvertes les portes des magasins surchauffés en hiver, ou sur-climatisés en été. L'instauration de sas partout où c'est possible serait aussi une mesure qui permettrait de diminuer notre facture énergétique.

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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Ven 20 Mar 2020 21:50 
Bonsoir Narduccio,
C'est moi qui souligne :
Citation:
Je ne suis pas opposé à un plan massif d'isolation des logements (et des immeubles de bureaux) en France. Par ailleurs le gouvernement est résolu à agir dans un sens écologique, comme j'ai pu le voir dans un article de Myriam Chauvot : "L'Etat n'aime pas les énergies fossiles, veut voir disparaître d'ici à dix ans les 3 millions de chaudières au fioul restant en France"


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Ven 20 Mar 2020 21:58 
Puisqu'on a parlé de Jean-Marc Jancovici, je viens de voir qu'il est membre du HCC qui a publié un rapport l'an dernier. Je pense que ça vaut la peine de s'y intéresser dans la mesure où nous sommes sopucieux de suivre les efforts de la France pour lutter contre le réchauffement climatique.

https://www.laliberte.ch/news-agence/de ... ion/523462
Citation:
25.06.2019
"Objectifs ambitieux" mais "actions insuffisantes", "dispositifs trop faibles"... le Haut conseil pour le climat (HCC), mis en place par le président français Emmanuel Macron, invite la France à revoir sa politique de lutte contre le réchauffement.
"Les actions engagées restent insuffisantes, alors que l'ensemble des politiques climatiques devrait dès maintenant être renforcé", note cette instance indépendante dans son premier rapport. Celui-ci a été publié mardi en plein coeur d'une canicule qui devrait se répéter avec le dérèglement en cours.
Ce diagnostic d'une cinquantaine de pages, intitulé "Agir en cohérence avec les ambitions", a été remis mardi soir au Premier ministre Edouard Philippe. Le gouvernement a six mois pour y répondre devant le Parlement.
Le HCC, composé de onze experts reconnus, y salue la décision du pays d'inscrire dans la loi un objectif de neutralité carbone en 2050 (impliquant que la France n'émette pas plus de gaz à effet de serre que ses "puits" - sols, forêts... - ne peuvent en absorber). Mais "au rythme actuel, les engagements de la France ont peu de chance d'être tenus", explique sa présidente, la climatologue Corinne Le Quéré.
"Tant que l'action en réponse au changement climatique restera à la périphérie des politiques publiques, la France n'aura aucune chance d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela il faut que les mesures pour réduire les émissions deviennent une priorité nationale, au coeur des décisions des acteurs publics et privés", souligne la scientifique, co-auteur de trois rapports du Giec.
Sur ces quatre dernières années, la France n'a ainsi pas tenu ses objectifs de réduction d'émissions. Si 2018 a été meilleure, les conditions météo y ont largement contribué, note le rapport.
Pour le Haut conseil, il faut des réformes structurelles pour mettre le climat "au coeur de l'action publique". Ainsi, inscrire dans la loi les objectifs à court terme de réductions d'émissions, pour les graver et envoyer un signal à tous les acteurs. Que chaque grand projet soit compatible avec l'objectif neutralité carbone, que l'impact des lois soient évaluées.
"C'est bien d'avoir l'objectif de neutralité carbone, ce qui manque fondamentalement c'est comment on y va", résume Laurence Tubiana, autre membre du HCC.


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Mar 31 Mar 2020 21:58 
Citation:
La France n'en fait pas assez pour lutter contre le réchauffement climatique
Par Joël Cossardeaux
Publié le 25 juin 2019

Alors que les thermomètres s'affolent sur la majeure partie de l'Hexagone, la France fait-elle bien ce qu'il faut pour contribuer à freiner l'irrésistible ascension du mercure ? Pas si sûr. Le Haut Conseil pour le climat (HCC) émet de sérieux doutes sur sa capacité à tenir les engagements qu'elle a pris dans le cadre de l'accord de Paris visant à limiter le réchauffement terrestre sous les 2 degrés. « Les actions engagées restent insuffisantes », indique-t-il dans son premier rapport, rendu public ce mercredi.
Installée par le chef de l'Etat en novembre dernier, en plein mouvement des « gilets jaunes », cette instance a pour principale mission de vérifier en toute indépendance si la France sera à l'heure du grand rendez-vous qu'elle s'est fixée pour 2050, celui de la neutralité-carbone.
Cet objectif est très ambitieux. Il engage le pays à ne plus émettre davantage de gaz à effet de serre (GES) que ce qu'il est capable d'absorber. Le gouvernement s'est juré d'y parvenir dans le plan climat présenté en juillet 2017 par Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique et solidaire. Sauf qu'il n'en prend pas le chemin. « Le budget carbone 2015-2018, n'a pas été respecté », tacle Corinne Le Quéré, la présidente du HCC. La limite des 442 mégatonnes d'équivalent CO2 par an fixée sur cette période a été, in fine, dépassée de 62 mégatonnes.
Certes, les émissions de GES de la France ont baissé, très exactement de 1,1 % par an, mais pas autant qu'elles auraient dû. « Il aurait fallu faire -1,9 % », indique cette climatologue franco-canadienne. Un retard qu'il sera difficile de rattraper. Pour atteindre cette fameuse neutralité-carbone, qui va figurer dans la future loi énergie et climat actuellement débattue à l'Assemblée, il faudrait en effet commencer par baisser trois fois plus vite les émissions, indique le HCC.
Un changement de régime que leur très nette diminution (-4,2 %) observée en 2018 ne permet malheureusement pas d'entrevoir. « Cette baisse s'explique principalement par les conditions météorologiques, avec un hiver doux, réduisant la demande de chauffage, et ne résulte que marginalement des actions en matière de climat », estiment en effet les experts du Haut Conseil.
La France a budgété ses émissions de GES, mais les lois qu'elle vote n'en tiennent aucunement compte. « On connaît l'impact financier de chaque réforme. De la même façon, il faudrait aussi en donner le coût carbone », estime en substance Corinne Le Quéré. Une démarche que le législateur aurait été particulièrement bien inspiré de mener pour la récente loi agriculture et alimentation (Egalim) et le projet de loi sur les mobilités (LOM) en cours de discussion. D'autant que ces deux secteurs pèsent très lourd dans le bilan carbone de la France avec respectivement 19 % et 31 % des émissions comptabilisées en 2018.
Autre voeu formulé par le HCC à l'adresse du gouvernement : inclure dans la comptabilité carbone de la France les émissions liées aux transports internationaux et à ses importations. Sans quoi, cet exercice risque très vite de devenir vain. « En prenant en compte les importations, les émissions de la France sont 60 % plus élevées », indique la présidente du HCC. Si l'empreinte carbone des Français est de plus en plus marquée (+20 % entre 1995 et 2015 pour atteindre 11 tonnes par personne), c'est d'abord à cause d'elles.
Les émissions de GES liées aux importations « sont devenues plus élevées que les émissions domestiques (hors exportations) depuis 2010 », constate même le HCC. Reste à savoir dans quelle mesure la France peut agir pour limiter leur progression. Pour ce qui est des importations en provenance de l'Union européenne, « on a des leviers », indique Corinne Le Quéré. Mais ce n'est pas le cas au-delà, notamment pour ce qui concerne la Chine.


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