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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Jeu 23 Jan 2020 23:26 
Pour les scientifiques, les incendies sans précédent en Australie incarnent la réalité du bouleversement climatique. Le gouvernement fédéral australien, lui, campe sur son climatosceptisme.

Citation:
Feux en Australie : le réchauffement climatique en temps réel
Par Muryel Jacque
Publié le 11 janv. 2020

Des feux plus grands que des pays. Depuis septembre, l'Australie tente d'éteindre des centaines d'incendies ravageurs, sans précédent sur l'île continent. Déjà des millions d'hectares brûlés, surtout à l'est du pays, les flammes ont dévasté plus que l'équivalent du Danemark. Quel rôle joue exactement le dérèglement climatique ? Face au désastre, la question a très rapidement fait surface.
Dans un pays dirigé par un « climatosceptique », Scott Morrison,  critiqué pour douter du réchauffement planétaire, la réponse ne va pas de soi, que ce soit dans une partie de la presse ou dans la rue. Mais, au final, elle ne l'est guère davantage ailleurs dans le monde. Qu'en est-il ? Invité mercredi sur Canal+, le climatologue et Prix Nobel Jean Jouzel a indiqué que des scientifiques travaillaient en ce moment sur l'attribution de ces feux.
« Ces feux ont commencé bien en avance par rapport aux autres années », a-t-il poursuivi. « Les trois paramètres principaux d'incendies de ce type sont la sécheresse, les vents et la température. Les vents et la sécheresse ne sont pas exceptionnels, mais la température est exceptionnelle. Et ça, c'est vraiment lié au réchauffement climatique. »
La brousse australienne en feu incarne la réalité du bouleversement du climat. « C'est un signal d'alarme », prévient Jean Jouzel. Dans ce contexte, et alors que l'été commence à peine dans le pays, les brasiers sont loin d'avoir dit leur dernier mot.  Vendredi est arrivée une nouvelle vague de chaleur . Les autorités la redoutaient. Un « méga-feu » est né.
Début janvier, « The Guardian » a publié  une tribune qui a fait le tour du monde. Celle d'un professeur de sciences atmosphériques à l'Université de Pennsylvanie, depuis peu en poste à Sydney. « Je suis un scientifique qui regarde le changement climatique en temps réel », écrit Michael Mann, alors en vacances avec sa famille.
« Le ciel brun que j'ai observé dans les Blue Mountains est le fruit du changement climatique d'origine humaine. Le réchauffement de notre planète, et les changements climatiques qui lui sont associés, sont dus aux combustibles fossiles que nous brûlons : le pétrole, le gaz naturel et le plus grand coupable de tous, le charbon », assène-t-il. Avant de pointer l'immense projet de mine de charbon d'Adani dans le Queensland, validé par le gouvernement.
L'Australie est l'un des plus grands pays extracteurs de matières premières au monde. La question est donc aujourd'hui, en vrai, moins scientifique que politique. « Maintenant que le climat devient un vrai sujet politique à part entière, une série d'opinions vont se polariser. Et beaucoup vont utiliser la science et décrier la réalité du changement climatique pour lutter contre les politiques qu'imposerait cette réalité », prévient ainsi François Gemenne, spécialiste des questions de géopolitique de l'environnement, enseignant à Sciences Po et à l'Université libre de Bruxelles, interrogé récemment sur France Inter. 
La « bonne nouvelle » en matière de climat, souligne le chercheur, est que la plupart des pays qui doivent agir radicalement sont aussi des démocraties, c'est-à-dire des pays où l'opinion publique compte.
Vendredi, en Australie, des dizaines de milliers de personnes  ont de nouveau manifesté pour dire leur colère devant la gestion de la crise actuelle et demander au gouvernement d'agir face au dérèglement climatique.


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Jeu 23 Jan 2020 23:41 
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C'est dramatique !
Et donc plus la température augmentera plus il y aura de feux ce qui augmentera encore plus la concentration en CO2, ce qui augmentera encore plus la température et ainsi de suite !
L'emballement !
:evil: :evil: :evil:
Au fait l'Europe n'aurait-elle signé ces dernières années un traité de libre échange avec l'Australie ?

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Agissez comme si il était impossible d'échouer.
Winston Churchill.


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Ven 24 Jan 2020 23:07 
Une association de pompiers volontaires de l'État de ­Nouvelle-Galles du Sud, la Volunteer Fire Fighters Association (VFFA), affirme que "l'une des pires sécheresses que l'Australie a connues", combinée à une mauvaise gestion environnementale, a conduit à cette crise, niant tout lien avec le changement climatique.
La VFFA est loin de représenter l'ensemble des pompiers d'Australie, ou même de la région.
Le chef du service de lutte contre les incendies de l'État, Shane Fitzsimmons, a dénoncé un groupe "politiquement orienté aux motivations troubles", proche d'un politicien climatosceptique.

Source : Marion Lefèvre (JDD)


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Jeu 30 Jan 2020 20:29 
L'Australie présente l'un des plus hauts taux d'émissions de CO2 par habitant. "Le changement climatique ne provoque pas les feux de brousse mais peut en aggraver l'ampleur", abonde le ­Bushfire and Natural Hazards Cooperative Research Centre. Selon le Bureau of Meteorology, l'année 2019 a été la plus chaude en Australie depuis 1910. Le Giec a démontré qu'il était "extrêmement probable" que les émissions de gaz à effet de serre liées à l'activité humaine soient la cause principale du réchauffement.
Malheureusement, les thèses climatosceptiques ne reculeront que très lentement.


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 Sujet du message: Jacques Delpla
MessagePosté: Sam 1 Fév 2020 20:35 
Dans un article de Jacques Delpla publié le 16 janvier dans Les Echos, j'ai retenu ce paragraphe :
Citation:
Pour le climat, plutôt que financer le présent à un coût prohibitif (voiture électrique, éoliennes, photovoltaïque) pour des résultats faibles, nous devrions financer massivement la science (R&D) et les technologies susceptibles de rendre l'énergie décarbonée peu chère et stockable : fusion nucléaire, stockage massif du carbone, nouveaux matériaux, géo-ingénierie, cleantechs, hydrogène, ville et réseaux intelligents… Combien faudrait-il ? Nous dépensons 1,5 % de notre PIB pour notre défense. La France et l'Union européenne devraient dépenser au moins autant pour la R&D climatique (sans changer les dépenses de défense), car le climat est un risque beaucoup plus grave et probable.


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 Sujet du message: Re: Jacques Delpla
MessagePosté: Dim 2 Fév 2020 08:08 
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Arkoline a écrit:
Dans un article de Jacques Delpla publié le 16 janvier dans Les Echos, j'ai retenu ce paragraphe :
Citation:
Pour le climat, plutôt que financer le présent à un coût prohibitif (voiture électrique, éoliennes, photovoltaïque) pour des résultats faibles, nous devrions financer massivement la science (R&D) et les technologies susceptibles de rendre l'énergie décarbonée peu chère et stockable : fusion nucléaire, stockage massif du carbone, nouveaux matériaux, géo-ingénierie, cleantechs, hydrogène, ville et réseaux intelligents… Combien faudrait-il ? Nous dépensons 1,5 % de notre PIB pour notre défense. La France et l'Union européenne devraient dépenser au moins autant pour la R&D climatique (sans changer les dépenses de défense), car le climat est un risque beaucoup plus grave et probable.


Bof, visiblement encore un économiste qui n'y connait pas grand chose en science et en technologie. Pour la partie éoliennes et photovoltaïque, au vu des résultats, il n'a pas trop tord. Mais, pour ce qui est de la fusion nucléaire, du stockage "massif" du carbone, de l'hydrogène on doit compter en décennies avant que ces technologies soient pérennes... Même en investissant 2 ou 3% de PIB dans la R&D. Et encore, plutôt 5 décennies que 2. Le problème est que d'après les experts du GIEC, c'est environ 9 ans qu'il nous reste si on veut espérer ne pas dépasser les objectifs des accords de Paris. Dans le meilleur des cas.

Pour l'hydrogène, lors d'une conférence, l'intervenant suivant a donné sa vision d'ingénieur spécialiste de la mobilité en 1 phrase, et elle est assassine. Ce ne sera JAMAIS une technologie qui pourra être utilisée pour les transports individuels. Décarboner le transport - mission impossible.

Il y a un dossier sur la fusion nucléaire dans le Science & Vie de ce mois. Il y a de nombreux projets qui partent tout azimut, mais sauf découverte "miraculeuse", ce n'est pas demain qu'on aura la première fusion auto-entretenue.

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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Dim 2 Fév 2020 20:48 
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Il y a des labos qui bossent sur la génération d'hydrogène à partir... de bactéries. J'ignore à quel horizon ça peut déboucher.

En France on peut décarboner les voitures, en partie, avec les voitures électriques et les "vraies" voitures hybrides. (Qui sont japonaises et coréennes : les hybrides français sont des ersatz avec une autonomie sur batterie ridicule, c'est juste destiné à afficher un score dans les tests de conso standard.)

Et puis je pense qu'à un moment il faudra mettre un malus sur les SUV les plus gros. ça devient fou... Par principe je ne suis pas pour l'écologie punitive, mais il y a une tendance au SUV "statutaire" qui passe les bornes. Il faudra pénaliser soit la puissance, soit le poids.


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 Sujet du message: Re: Jacques Delpla
MessagePosté: Dim 2 Fév 2020 21:49 
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Arkoline a écrit:
Dans un article de Jacques Delpla publié le 16 janvier dans Les Echos, j'ai retenu ce paragraphe :
Citation:
Pour le climat, plutôt que financer le présent à un coût prohibitif (voiture électrique, éoliennes, photovoltaïque) pour des résultats faibles, nous devrions financer massivement la science (R&D) et les technologies susceptibles de rendre l'énergie décarbonée peu chère et stockable : fusion nucléaire, stockage massif du carbone, nouveaux matériaux, géo-ingénierie, cleantechs, hydrogène, ville et réseaux intelligents… Combien faudrait-il ? Nous dépensons 1,5 % de notre PIB pour notre défense. La France et l'Union européenne devraient dépenser au moins autant pour la R&D climatique (sans changer les dépenses de défense), car le climat est un risque beaucoup plus grave et probable.
Jacques Delpla n’est pas un scientifique et ne prétend pas l’être. Son opinion en tant qu’économiste est qu’il faut réviser la stratégie : la menace majeure qui pèse sur l’humanité étant le réchauffement climatique, on devrait augmenter massivement les financements dans les recherches orientées vers une économie décarbonée. Il est certain que plus on investira dans la recherche, mieux on parviendra à mettre en application des solutions adaptées.

Fusion nucléaire : c’est la pierre philosophale dans laquelle on y a déjà investit des sommes colossales, on continue à le faire, mais c’est peut-être une impasse.

Stockage massif de carbone : c’est une option, à ranger dans la catégorie des travaux pharaoniques. Les technologies existent, c’est à dire qu’on peut le faire. Il s’agit de le décider et d’y mettre le prix.

Hydrogène : il s’agit d’alimenter des véhicules électriques par des piles à combustible qui consomment de l’hydrogène. Cette filière est très décriée au motif que la majorité de l’hydrogène industriel produit actuellement provient de la décomposition de produits pétrolier. Cependant l’hydrogène est de plus en plus produit par électrolyse au moyen d’une électricité provenant d’énergies renouvelables. Cela s’applique plutôt à des transports en commun quoique des constructeurs comme Renault, Toyota, Hyundai ou BMW commercialisent déjà des voitures légères et des utilitaires à hydrogène. A Paris, circulent des taxis à hydrogène. Il devrait y en avoir 600 à la fin de 2020. Pau a été la première ville à mettre en service des autobus à hydrogènes. L’électricité nécessaire à la production de l’hydrogène est fournie par des panneaux photovoltaïques. D’autres villes françaises ont suivi. La région Ile de France et la RATP ont passé commande de 800 autobus qui seront livrés à partir de 2021.

Nouveau matériaux : Bien sûr. Des innovations très intéressantes sont attendus de nouveaux matériaux. Par exemple, la société MacPhy a proposé un stockage d’hydrogène sous forme solide dans le but de remplacer les réservoirs sous pression de 300 bars, voire 700 bars. Sa solution n’a pas rencontré de succès commercial en raison de son coût. Mais la voie est prometteuse. On peut espérer qu’elle sera de nouveau empruntée.


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 Sujet du message: Re: Jacques Delpla
MessagePosté: Lun 3 Fév 2020 01:29 
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Arkoline a écrit:
Dans un article de Jacques Delpla publié le 16 janvier dans Les Echos, j'ai retenu ce paragraphe :
Citation:
Pour le climat, plutôt que financer le présent à un coût prohibitif (voiture électrique, éoliennes, photovoltaïque) pour des résultats faibles, nous devrions financer massivement la science (R&D) et les technologies susceptibles de rendre l'énergie décarbonée peu chère et stockable : fusion nucléaire, stockage massif du carbone, nouveaux matériaux, géo-ingénierie, cleantechs, hydrogène, ville et réseaux intelligents… Combien faudrait-il ? Nous dépensons 1,5 % de notre PIB pour notre défense. La France et l'Union européenne devraient dépenser au moins autant pour la R&D climatique (sans changer les dépenses de défense), car le climat est un risque beaucoup plus grave et probable.


J'ai du mal à voir la pertinence de l'argument et même la contradiction entre les technologies "présentes" et "futures".
Je ne suis pas certain que le coût des subventions sur l'éolien et le photovoltaïque soient aussi prohibitif qu'il y a quelques années.
Est-il si illogique d'investir dans ces moyens de production (qui produisent dès à présent une énergie décarbonée) plutôt que dans la R&D sur la fusion nucléaire sans savoir si elle débouchera sur du concret ?
Quant à l'hydrogène (qui n'est qu'un moyen de stockage d'électricité et ne se substituera pas à la production d'énergie) on investit déjà dedans.
Les réseaux intelligents, cela commence par Linky... Il n'y a qu'à voir l'allant des pouvoirs publics sur le sujet...


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 Sujet du message: Re: Réchauffement climatique, une petite question
MessagePosté: Lun 3 Fév 2020 17:21 
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Il y a un très gros forcing de fait au sujet de l'hydrogène et au vu de ce qui est connu pour ce gaz, pas mal de gens se posent des questions sur ce lobbying intensif.

La filière de production "verte" actuelle a un rendement déplorable. Pratiquement, il faut 4 kWh d'électricité "verte" et "gratuite" pour en produire l'équivalent d'un kWh. Malgré le fait que cette électricité issue des ENR et fortement subventionnée est présentée comme gratuite, la filière n'arrive pas à être rentable. D'où la demande de subventions supplémentaires. Alors qu'il existe déjà des solutions plus respectueuses de l'environnement et qui fonctionnent. Mais, qui font l'objet d'un intense lobbying pour les présenter comme moins respectueuses de l'environnement...

On parle beaucoup des quelques trains "à hydrogène" qui sont en test... et on fait l'impasse sur les essais de locomotives à batteries qui semblent donner des résultats opérationnels très intéressants.

En aparté, j'utilise de l'hydrogène dans un cadre professionnel. C'est l'un des 2 produits dont les pompiers qui viennent nous former ont le plus peur. On prend des précautions très particulières pour l'utiliser. Si j'en juge par les précautions prises, il est plus dangereux que les rayonnements ionisants, et c'est pas peu dire. Quand je vois les précautions que l'on prend, j'ai du mal à l'imaginer en libre service pour les particuliers.

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