Je reconnais avoir repris des poncifs. Un poncif est lieu commun, une banalité. Ce n'est pas une affirmation erronée. A mes poncifs vous avez répondu par de la langue de bois. C'est banal sur de tels sujets.
Comme je l'ai déjà dit, je pensais qu'un accident du genre de celui de Tchernobyl, une fusion du réacteur, ne pouvait se reproduire et je pensais que l'énergie nucléaire était une bonne solution pour produire de l'électricité sans émission de gaz à effet de serre. L'accident de Fukushima m'a fait changer d'avis.
L'accident impossible s'est produit dans le pays de l'excellence industrielle. Il pourrait aussi reproduire en France. J'ai suivi l'émission mentionnée par Pierma où il est question d'un barrage qui présenterait un risque d'écroulement. Si cela se produisait, outre les dommages classiques produits par un déferlement d'une grande masse d'eau, il y aurait danger que l'épisode du tsunami de Kukushima se reproduise à Bugey. Bien sûr, EdF affirme que tout est sous contrôle mais il y a des avis contraires fondés non seulement sur des positions idéologiques mais aussi et surtout sur des considérations purement techniques.
Citation:
Et, dans les milieux du nucléaire, les japonais n'étaient pas trop bien classés.
Mais les Français seraient bien entendu nettement meilleurs ! Pas sûr. Le rapport d'une commission parlementaire remis le 7 juillet 2018 est très sévère pour EdF. Il y est notamment relevé un recours excessif à la sous-traitance au point qu'EdF a perdu la maîtrise technique de certaines opérations. A cela s'ajoute une situation bien connue : les ingénieurs d'EdF, le l'ex-AREVA et de l'autorité de contrôle, tous sortis des mêmes écoles, forment un petit milieu très fermé ce qui fait craindre connivence ou complaisance. Le rapport parle d'"endogamie". Le mot est fort.
Citation:
La centrale a résisté...
Sans commentaire.
Citation:
Avant Fukushima on prenait en compte des accidents presque improbables. Maintenant, on a ajouté un facteur 10 et on envisage la survenue concomitante de 2 de ces catastrophes.
C'est bien ce que je disais. L'accident de Fukushima a révélé que les mesures antérieures étaient insuffisantes alors que les spécialistes assuraient que l'improbable avait été prévu. Il est permis de douter que les mesures actuellement en vigueur suffisent.
On a eu tort de les croire avant. Faut-il les croire maintenant ?Citation:
Bref, si demain, il y a un séisme de magnitude 8 en Alsace, je préfèrerais qu'il soit entre 12h55 et 21h10. Car entre ces 2 moments, je serais dans les bâtiments industriels de la centrale, et je sais qu'ils résisteront, contrairement à la majorité des bâtiments alsaciens qui auront du mal à résister à un séisme de magnitude 7 ...
Magnitude 8 ? Elle ne résistera que si l'épicentre est loin. La centrale de Fessenheim a été conçue pour résister à un séisme de magnitude 7,4 dont l'épicentre serait à une trentaine de km,
ce qui équivaut à un séisme de magnitude 6,4 au-dessus de l'épicentre. Citation:
Au fait, les gens qui travaillaient à Fukushima au moment de la survenue du séisme ont survécu, vous savez ce qu'il est advenu des gens qui habitaient les villages aux alentours ?
Oui, je sais. Les gens qui habitaient dans les alentours ont survécu pour la plupart. Ils ont dû être évacués,
non à cause de la catastrophe naturelle, mais à cause de la contamination radio-active.
Il y a eu au total 18 000 morts ou disparus parmi les millions de gens touchés par cette catastrophe naturelle, 10 % à cause du séisme et 90% à cause
du tsunami qui a ravagé 600 km de côtes. Pour une catastrophe de cette ampleur, c'est peu. Les bâtiments de la centrale de Fukushima n'ont heureusement pas été les seuls à résister au séisme.
Toutes les constructions au Japon sont conçues pour résister aux séismes, y compris les bâtiments historiques. Ceux qui habitaient autour de la centrale, environ 100 000 personnes, ont dû être évacués. Grâce à des travaux pharaoniques de décontamination beaucoup ont pu revenir mais une zone de plus de 300 km² où vivaient plus de 20 000 personnes reste interdite et le restera encore longtemps.