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Je crois que ça va au-delà d'une transparence : les échangeurs doivent appréhender en quoi l'échange leur sera objectivement bénéfique. Par exemple, l'acquisition de cigarettes pour la consommation est transparente et désirée, bien qu'elle ne soit pas souhaitable.
Je ne suis pas sûr que l'on puisse généraliser les mécanismes qui conduisent à consommer des cigarettes sur l'ensemble des produits et services de par la nature même de l'objet, qui mérite à mon avis que l'on relativise son penchant addictif. En revanche, dire que les
"échangeurs doivent appréhender en quoi l'échange leur sera objectivement bénéfique" me parait relever de plusieurs incohérences. Il s'agit de faire le jeu des libéraux eux-même dont le pari de l'homme calculant coûts/intérêts en permanence, rationnel en tout instant, me semble tout sauf objectif, il s'agit plutôt là d'un rêve de singe en oubliant les investissements affectifs inhérents à chaque transactions, faussant largement l'hypothèse de l'homo economicus. Peut-être s'agit-il là d'un désaccord inconciliable pour lequel il vaut mieux ne pas s'étendre d'avantage sous risque de tourner en rond, puisque pour ma part je pencherais bien plus en faveur des vues spinozistes et de leur conatus croisé aux habitus de classes.
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Un monopole est-il possible ? Il doit au moins lutter contre ce qui le menace, ou bien des monopoles rivaux.
Il est pourtant largement accepté de considérer que monopole, situation de monopole, oligopole, entente oligopolistique, cartel, etc... relèvent d'une dynamique commune qui consiste à combiner pouvoir de marché et capacité des consommateurs à acheter, fixant des prix bien supérieur au prix d'équilibre, d'autant plus réalisable que la différenciation des produits permet de recréer artificiellement cette situation de monopole. C'est plutôt les cas de concurrences pures et parfaites qui me semblent inexistants, excepté le marché aux fraises, et encore...
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N'est-ce pas l'inaptitude qui permet de croire accessible une inaccessibilité ?
L'un n’empêche pas l'autre et pourraient s'auto-entretenir.
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Par exemple, "plus j'imposerai ma religion, mieux le monde se portera". Car l'échange n'est pas qu'un échange d'objets et il n'est rien qui ne s'échange.
Je reconnais la validité de la possibilité de tout échanger dans la mesure ou nous sortirions du cadre du libre-échange, en revanche le libéralisme ne prend pas en compte les investissements affectifs et donc irrationnels de tout échange, y compris les échanges marchands.
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Quel libre marché peut survivre sans les licences concédées par un "prince" ?
Bastiat disait à ce titre "N'attendez de l'Etat que deux choses : Liberté, Sécurité, et comprenez bien que l'on ne saurait, au risque de les perdre toutes les deux, en demander une troisième".
D'autres plus convaincu auraient sans doute reconnu l’efficacité des milices privés substituables aux forces de l'état... J'estime au contraire que des interventions de l'Etat en économie s'avèrent profitables, pour ne pas dire nécessaires. Le marché, devrait lui, pouvoir quelques fois se passer de faire certain profit, car si tout est échangeable, tout n'est pas commercialisable.
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Que ferons-nous le jour où, démocratiquement, les productifs refuseraient de payer des rentes aux inactifs et, pour s'en protéger, les feraient éliminer ?
Encore faudrait-il que la proposition ne soit pas fantaisiste, mais pour cela, il faudrait y retirer la moitié de son contenu... On peut certes relever des corrélations entre incarcération et accumulation de richesses, mais cela ne confirme-t-il pas ce quoi vous l'opposiez :
"sans dégrader le statu d'une tierce personne, conditions sine qua non pour ne pas produire et isoler les laissé-pour-compte."Citation:
un certain ordre social et une certaine bonne conscience (dialectiquement léguée par un christianisme qu'on peut également troquer contre d'autres morales plus anciennes ou plus universelles). Il faut convenir que c'est un contrat social très récent (deux siècles) et absolument inhabituel dans l'Histoire du monde. Pour l'instant, il est admis parce que corrélé au développement économique des systèmes qui l'adoptent, mais jusqu'à quand ?
Les structures familiales me paraissent être une meilleure réponse, en ce sens qu'elles permettent de comprendre en quoi l'ordre économique porte en lui des caractères plus historiquement anciens que les deux siècles que vous évoquiez, d'une part, mais aussi parce qu’on y comprend mieux les valeurs morales qui ne sont pas uniquement imputable au christianisme, au grand dam des historiens. Si ces structures évoluent, elles ne s'échangent pas, si elles se répandent (diffusionnisme), elles ne se troquent pas. Donc permettez moi de ne pas convenir que ce contrat social soit une nouveauté historique, dans le sens ou on peut l'intégrer dans une partie qui le dépasse en densité et en âge.
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Le libéralisme ne reconnaît que la souveraineté individuelle, ce qui pose encore de nombreuses remises en question apparemment intellectuelles et logiques mais qui me paraissent couvrir des aspirations beaucoup plus spirituelles et morales (nationalisme, idéologies politiques, clanisme, tribalisme, etc.).
La souveraineté individuelle reconnu par le libéralisme repose sur la capacité supposé des individus à faire des choix objectif dans leur propres intérêt. Le remettre en question s'inscrit simplement dans une démarche intellectuelle lorsque l'on y oppose l'irrationalité constaté dans les comportements des agents économiques, d'autant plus lorsque le pilier sur lequel il repose, l'objectivité de la valeur, est on ne peut plus contestable, et cela sans le moindre effort à vrai dire... A partir de là, pointer les incohérences institutionnelles qui en découle me semble pouvoir être du bon sens, sans invoquer des motifs spirituels ou morales. De tel sorte que constitutionnellement, il existe de nombreuses possibilités de réformes alternatives aux sombres projets nationalistes : revenir au franc ne veut pas dire supprimer l'euro, une monnaie nationale peut coexister avec une monnaie commune, ça ne change rien au projet politique d'une Europe commune, mais cela permet de redonner du souffle aux états par l'instauration d'une banque centrale dont on pourrait, pourquoi pas, redéfinir un statut juridique taillé de toutes pièces. Cela Marine le Pen ne le dit pas, je vous serai gré de ne plus y faire allusion.