Faget a écrit:
Oui, l'impérialisme américain en un mot et pour faire simple. Lors d'une réunion à l'institut américain de ma ville de résidence, j'avais déclaré que " Globalisation is the trojan horse of the american imperialism". On aurait dit que j'avais fait une découverte incroyable et ils en étaient restés comme deux ronds de flanc
Et pourtant c'est la vérité.
Dans les cas de ce pacte transatlantique , ce serait un marché en libre échange de 800 millions d'habitants;
Ce n'est pas de l'impérialisme. L'impérialisme, c'est quand un empire s'impose par la force ou la raison à des populations extérieures. La Russie ou la Chine sont actuellement impériales et impérialistes.
Dans le cas des USA, c'est lié à la théorie libérale, comme pour les Pays-Bas ou l'Autriche. Il s'agit d'Etats "commerçants" dont la "grande politique" consiste à se placer dans de grandes aires de libre-échange, comprenant le plus d'individus possibles et dans le plus grand nombre de domaines possibles, parce que leurs dirigeants croient intimement que l'optimisation du libre-échange permet à leur Etat d'être le plus prospère et le plus "heureux" possible. C'est une logique et une mentalité de mathématiciens ; de
"géomètres", comme écrivait Saint-Exupéry dans
Citadelle.
Je ne prétends pas que les USA ne sont pas impériaux ni impérialistes, ils le furent vis-à-vis de l'Amérique du Nord, de l'Amérique latine ou des Philippines, par exemple, mais ce qui est visé là est presque une déconstruction, un sabordage universel des Etats existants au profit d'un marché commun et unique planétaire, dirigé par une instance supranationale, dont les SDN et ONU ne sont que des édifices brouillons et préliminaires.
C'est une vision et une géostratégie à très long terme, d'obédience "humaniste chrétienne", que les USA, par leur prééminence économique et politique, tentent parfois de forcer et de hâter imprudemment contre les dirigeants antilibéraux de la planète.
Par ailleurs, il existe aux USA des tendances politiques hostiles à ce projet, soit parce qu'elles sont isolationnistes ("Laissons les sous-développés étrangers se débrouiller entre eux, nous y trierons bien quelques clients intéressants et défendrons leur accessibilité."), soit parce qu'elles sont, justement, antilibérales, impérialistes et un tantinet mercantilistes ("Trichons au libre-échange afin que nos intérêts économiques dominent et affaiblissent ceux des autres nations.").