La troisième puissance exportatrice mondiale, l’Allemagne, va-t-elle faire capoter les négociations entre Européens et Américains en vue de conclure le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ( TTIP ) ? La probabilité est loin d’être négligeable alors que le Conseil européen, la semaine dernière, a rappelé son intérêt de le conclure. Les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont estimé que « l’Union européenne et les États-Unis devraient faire tous les efforts nécessaires pour conclure, d’ici à la fin de 2015, les négociations sur un partenariat transatlantique de commerce et d’investissement qui soit ambitieux, global et mutuellement bénéfique ». Le mois précédent, la chancelière Angela Merkel avait encore qualifié cet accord de « priorité absolue » compte tenu du succès économique croissant de l’Asie. Certes. Mais depuis plusieurs mois, le sentiment anti-américain ne cesse de gonfler outre-Rhin. Témoin : sur plus de 1,16 million de signataires d’une pétition lancée sur Internet contre le projet de partenariat, « Stop TTIP », plus de la moitié (676.000) sont allemands, à comparer avec 69.000 Français et 204.000 Britanniques. L’hostilité est bien croissante.
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Au-delà de l’aspect politique, de nombreux obstacles se dressent. « La grande erreur est d’avoir fait comme si on négociait un accord de libre-échange à l’ancienne » qui vise à abaisser les droits de douane « alors qu’il s’agit de précaution, et ça change tout », expliquait Pascal Lamy. Dans la nouvelle configuration du commerce international, les négociations portent sur les normes et les standards. Et, en la matière, « il y a une préférence allemande pour la précaution. Les Allemands sont traditionnellement très sensibles à ces questions », notamment pour des raisons historiques, ajoutait l’ancien directeur de l’OMC. Une préférence qui est également partagée par la France.
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