Pierma ;
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C'est logique, d'ailleurs : en théorie, rien ne prouve que ces retraites plus élevées ne seront pas compensées par une augmentation du PIB et/ou par une augmentation du nombre des actifs. (la France est un des pays européens qui a le taux d'emploi le plus faible. - Taux d'emploi = population active / population en âge de travailler.) Bref, on n'intègre pas les "dettes prévisibles" dans la dette actuelle... mais il n'est pas interdit de s'en préoccuper.
Ou, comment réussir à motiver de potentiels actifs dans l'augmentation du PIB national
Dans la versions pessimiste, je mets en avant la productivité du travail en France, l'écart entre les bas, moyens et très bons salaires, la recherche d'emploi dans un tissu social fermé. Pour les besoins d'une version optimiste, mes arguments sont les dispositifs de formations pour un retour à l'emploi, le travail formidable des acteurs sociaux, et de probables créations d'emplois dans les années à venir.
Loin de contredire l'argument de Mr Narduccio sur l'amélioration de notre productivité au cours de ses dernières années, il faut aussi prendre en compte l'impact des cadences de travail sur "les mentalités" dans les entreprises. Il y a une prolifération de pratiques du management que l'on peut qualifier de "fasciste", la France et avec le Japon l'un des pays où le suicide au travail est le plus élevé. Les outils de contrôle, d'identification et de mise sous pression du salarié n'ont de limites que celles de notre capacité psychologique à tenir le coup. Combien d'entreprises licencient par une augmentation abusive des cadences ou rythmes de travail ? Ce ne sont pas les règles de licenciement qui sont à revoir mais l’utilisation du pouvoir dans un cadre hiérarchique. Dans les entreprises où sévissent ces pratiques, les seuls salariés à ne pas tourner (turn-over) sont les cadres et les syndicalistes… Situation qui vous écoeure de la vie active. Le salarié est de plus en plus souvent confronté à des jugements subjectifs de part sa hiérarchie qui se complaît dans un sordide sadisme pour asseoir son autorité à travers l’écoeurement collectif. Ce sont des pratiques qui poussent ses collègues au mutisme. Avec le temps, les entreprises ont développé un véritable arsenal pour la gouvernance. Les RH ne font plus psychologie ou sociologie mais sciences politiques, on leur apprend comment écraser les socialismes qui pourraient se former içi ou là. Et dans ce monde de jouissance hiérarchique, le pauvre salarié a 6€80 centime de l’heure qui commence un jour à 7 heure et le lendemain à 13h pour accomplir sa journée de 7 heures, il en pense quoi de la productivité, lui qui est obligé de remplir un dossier de RSA pour boucler ses fins de mois et attendre la prime pour l’emploi afin de renflouer son compte ? Car en effet, il y a différents traitements, un salarié à 6€80 travaille 5 jours sur sept mais il veut gagner plus donc il vient un sixième jour pour travailler 6 ou 7 heurs à environ 8€ net, il ne sait pas vraiment car avec les grèves de train, il est arrivé plusieurs jours en retard, elles seront payées en complémentaire à 6€80. Bien sûr, notre salarié du lundi au samedi dispose de cinq semaines de congés payés, heureusement. Et pourtant, il y a bien des emplois où les salariés travaillent 6 semaines, touchent au minimum un 13ième mois et se permettent de réclamer une augmentation de salaire. Mon salarié à 6€80, il est bien fatigué lorqu’il rentre chez lui avec ses insomnies ou pour d’autres ses problèmes de santé. Et pourtant, il existe encore des gens nombreux à vouloir lui retirer le peu qu’il a en arguant que c’est mieux ailleurs. Et puis, notre salarié a 6€80 se fait licencier après une longue lutte d’épuisement. Dehors, il aimerait trouvé un meilleur emploi mais le tissu social constitué d’innombrables réseaux lui est étranger. D’ailleurs à ce sujet, le site européen pour l’emploi confirme l’impression de ce pauvre salarié.
Cette mise en scène, d’actualité, a pour objectif de vous permettre d’identifier le décalage entre les bas salaires et le reste. Plus bas, il y a les démotivés ou démoralisés, celles et ceux qui refusent d’être ce salarié à 6€80 mais qui restent sans emploi, et d’autres moins identifiables. C’est utile de s’en préoccuper, il y a une panoplie de contrat pour le retour à l’emploi avec des formations qualifiantes qui leurs sont proposées. En amont, des acteurs sociaux tentent de les associer à ces dispositifs d’entrée ou de retour dans la vie active. Enfin, il faut espérer que la hausse de l’activité entraîne une meilleure image du travail pour un retour massif de gens qui ne supportent pas les conditions actuelles de travail.