Barbetorte a écrit:
Jusqu'à présent, depuis 1949, les mécontentements ont été traités de façon musclée, notamment en 1989 sur la place Tien An Men, et cela se poursuit. Les questions de santé, d'émissions de carbone, de conditions de travail etc ne sont pas totalement ignorées, mais parler d'"harmonie sociale" est employer un vocabulaire idyllique assez loin des réalités beaucoup plus brutales. Des mesures à la hauteur des nuisances à traiter se font attendre. Très peu de concret pour l'instant.
Je vois que vous aimez toujours autant la palabre... Et toujours avec ce petit ton doctoral assez déplaisant.
Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, j'ai utilisé le mot
harmonie en italique ou entre guillemets, je ne fais que reprendre le terme (谐 ou 和谐) que le régime utilise à tout bout de champ dans sa propagande. Cet élément de novlangue se retrouve dans tous les discours ou sur de grandes affiches ridicules qu'on peut voir dans les villes chinoises, montrant une famille heureuse ou de gentils soldats aidant la population. Sur la toile, "censurer" se dit même "harmoniser" !
Il existe une sorte de contrat tacite entre le PCC et la population :
on améliore votre vie matérielle et on refait de la Chine une grande puissance, et vous nous laissez au pouvoir sans vous révolter. Cela ne peut marcher que tant que le gouvernement améliore vraiment la vie matérielle des Chinois, ce qu'il a fait sur le plan économique ces trente-cinq dernières années. Toute dégradation des conditions de vie de la population est susceptible de briser ce pacte tacite et représente donc un danger pour le régime. Cela explique pourquoi les plus grandes craintes du PCC concernent le ralentissement économique, la dégradation environnementale ou la sécurité alimentaire. Le régime y est très très attentif.
A Tian An Men, c'étaient quelques dizaines de milliers d'étudiants. Le régime ne résisterait pas à la colère de centaines de millions de Chinois. La plupart des dynasties impériales se sont effondrées au cours de révoltes ou jacqueries généralisées. Le PCC, qui est d'une certaine façon devenu lui aussi une dynastie impériale, a les mêmes réflexes de survie.