Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Si vous devez, mettons 100 000 euros pour un français moyens. Et que vous venez dire au banquier que vous ne pouvez plus le rembourser à moins de dépenser 50 000 € de plus, il y a de fortes chances qu'il vous faudra être très, très convainquant. Si vous devez 100 millions d'euros, il est possible que ce soit le banquier qui vous demande de combien vous avez besoin pour continuer votre activité. C'est d'ailleurs ce qui explique la fuite en avant de pas mal d'économies qui, du coup, creusent la dette.

A présent vous dites que c'est le banquier qui accepte – malgré l'immensité de ma dette – de continuer la fuite en avant pour me permettre de continuer mon activité. Mais jeudi vous écriviez ceci : "Sauf que les banquiers ne sont pas idiots et qu'ils cessent de prêter de l'argent aux insolvables qui risquent en plus de la prison pour escroquerie."

De nouveau, je vous demande si vous prenez souvent les gens pour des idiots ? Vous tirez des citations d'une conversation et vous faites des amalgames et des raccourcis.

Il ne s'agit pas de prendre les gens pour des idiots. Vous avez écrit un message qui contredit un autre message. Je suis pas certaine que les lecteurs du Salon comprennent votre point de vue sur l'endettement.

Non, vous extrayez une partie de mes messages et vous les comparez à un autre extrait. Je vous répondrais plus tard sur le fond.

Vous mettez en exergue un aphorisme. Il n'en demeure pas moins que la situation des entreprises "suscite des inquiétudes" pour paraphraser Nicolas Rauline dans son article du 22 janvier.
Si la situation était préocupante avant la récession, elle le sera encore plus pendant la récession.

Ce n'est pas la situation d'une ou deux entreprises qui suscite des inquiétudes, c'est celle de secteurs entiers de l'économie mondiale. Il y a déjà plusieurs sociétés qui ont déposé leurs bilans, les plus endettés. Dans le secteur aérien, une fois qu'elles ont compris que le retour des bénéfices serait à l'horizon 2021 ou 2022, certaines entreprises ont tout simplement décidé de fermer boutique : mise en faillite, vente des actifs, et les actionnaires ramassent ce qui reste.

Le 13 avril j'ai fait un post qui comporte un article de Guillaume Benoit "La dette des entreprises françaises atteint des niveaux record" et un article de Nicolas Rauline "L'endettement des entreprises américaines suscite des inquiétudes". Etant donné que ces deux articles étaient antérieurs à la crise du Covid-19, j'avais beaux jeu d'affirmer que la situation des entreprises en France et aux Etats-Unis était déjà préoccupante avant le début de la récession mondiale.
Je n'ai JAMAIS dit que c'était une ou deux entreprises.

Ces chiffres n'englobent pas les detttes des entreprises envers d'autres entreprises. Si l'on inclut la dette des entreprises envers d'autres entreprises, on obtient des chiffres beaucoup plus élevés.
L'endettement des entreprises non financières (ENF) en France se situe à 155% du PIB au 3e trimestre 2019.
Source : Alternatives Économiques numéro 401, p. 22.
(les chiffres sont arrondis au degré inférieur)

– Irlande : 199 %
– Pays-Bas : 162 %
– France : 155 %
– Belgique : 150 %
– Zone euro : 108 %
– Portugal : 99 %
– Espagne : 95 %
– Italie : 69 %
– Allemagne : 59 %
– Grèce : 53 %