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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Mer 18 Mar 2020 01:33 
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Juste une réflexion en passant, nous allions vers une crise causée par une bulle qui menaçait d'éclater... Mais, "grâce" au coronavirus, la bulle se dégonfle... Je constate que de nombreux commentateurs ne prennent pas cela en compte, ils font comme si on était dans la continuité de ce qu’ils dénonçaient il y a quelques mois. Je suis le seul à trouver cela ... gênant ... ;)

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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Mer 18 Mar 2020 14:10 
Je suis un peu déconnecté des "commentateurs" français (lesquels?), mais effectivement je trouverais cela gênant.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Mer 18 Mar 2020 14:43 
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Darwin1860 a écrit:
Je suis un peu déconnecté des "commentateurs" français (lesquels?), mais effectivement je trouverais cela gênant.


Par exemple ceux cités dans la page précédente ... Mais aussi ceux qu'on a vu sur un tas de plateaux télés pour commenter l'impact sur l'économie des mesures prises pour lutter contre le coronavirus.

Pour moi, il y a une différence entre la situation attendue : une crise boursière due à l'éclatement d'une bulle, et la situation actuelle : une crise due aux tarissements des échanges. Quand une bulle éclate, tout à coup un tas d'investisseurs perdent de l'argent. Là, on a cessé de commercer car la Chine, puis le reste du monde s'est confiné. Pour l'instant, la plupart des gens ont encore de l'argent sur leur comptes bancaires. Mais, comme ils restent confinés, ils dépensent moins, ou différemment (du PQ et des pâtes ;) ). Dans quelques semaines, quand l'on pourra de nouveau sortir, on verra comment ils réagissent. Si c'est comme au lendemain de chaque grand évènement impactant la vie sociale, ils vont compenser et dépenser plus, ce qui boostera les secteurs économiques concernés. A moins d'une sérieuse remise en question de notre modèle de société ?

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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Mer 18 Mar 2020 15:49 
Narduccio a écrit:
[A moins d'une sérieuse remise en question de notre modèle de société ?


Disons que là, c'est cumulé. Nous voyons également le début d'une crise boursière avec l'effondrement des bourses, et beaucoup de gens vont perdre de l'argent. Il y a également une crise de la production chinoise. Les appareils électroniques, les biens de faible valeur, textiles, plastiques, etc, fabriqués en Chine ne sont plus fabriqués, ou au ralenti. Une fois le pic de pandémie passé, comment la consommation reprendra-t-elle si les biens de consommation ne sont pas en rayon?

Il va y avoir certaines relocalisations, et c'est une bonne nouvelle. Pour ne plus être dépendants de la Chine sur certains produits (à commencer par les masques et le paracétamol).

Pour la sérieuse remise en question du modèle de société, c'est amha inévitable, et c'est peut-être une bonne chose. Ce sera peut-être une prise de conscience mondiale, pour la première fois.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Jeu 19 Mar 2020 21:27 
La crise du coronavirus contraint la Commission européenne à revoir ses prévisions économiques. La Commission prévoit une croissance zéro cette année dans l'UE à cause de l'épidémie. Si les politiques économiques ne sont pas coordonnées, alors le PIB européen pourrait se contracter de 1 %, selon Bruxelles.


Citation:
Coronavirus : les deux scénarios économiques inquiétants de Bruxelles
Par Guillaume de Calignon
Publié le 13 mars 2020

En urgence, les économistes de la Commission européenne ont refait leurs calculs et les résultats ne sont pas bons. Désormais, le scénario de base de Bruxelles prévoit une croissance zéro du PIB de l'Union européenne cette année, alors que les prévisions publiées il y a seulement un mois tablaient sur une croissance de 1,4 %. Le coronavirus est donc bien un choc très violent pour l'économie du Vieux-Continent.
Mais, prévient la Commission dans son document, ce résultat ne sera obtenu que si les Etats-membres prennent des mesures de politique économique hors-norme, notamment pour pallier « la plus faible demande des consommateurs et les contraintes de trésorerie des entreprises ». « et des Etats-membre est clef pour atténuer les répercussions économiques » du coronavirus, considèrent les économistes.
Sans ces politiques, l'épidémie de coronavirus va faire tomber le Vieux-Continent dans la récession. En l'absence de réponses fortes, la Commission prévoit alors une contraction de 1 % du PIB de l'UE cette année, ce qui serait inédit depuis 2009. Le problème, c'est que tous les Etats ne sont pas d'accord pour réagir de la même façon. La discussion entre les Etats-membres pour annoncer un chiffre de relance la semaine prochaine, pour montrer que l'Europe est unie, est déjà difficile, selon certaines sources.
Evidemment, le scénario de la Commission, qui « comporte beaucoup d'incertitudes » est basé sur plusieurs hypothèses. Et les économistes indiquent qu'il dépend de la propagation de la pandémie et de la capacité des pouvoirs publics à rapidement la contenir. La principale hypothèse, c'est que tous les Etats-membres seront touchés à la même hauteur et que la mortalité du virus sera la même dans tous les pays.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Jeu 19 Mar 2020 21:29 
Pour Laurence Boone, économiste en chef de l'OCDE, la crise sanitaire due au coronavirus devrait ramener la croissance mondiale à 2,4 % cette année. Si le virus s'étend beaucoup plus en Asie et dans l'hémisphère nord, la hausse du PIB ne serait plus que de 1,5 %. Avec un risque de récession aux Etats-Unis, au Japon et dans la zone euro.

Cette interview de Laurence Boone a été publiée par Les Echos le 2 mars 2020. L'actualité a déjà évolué entre temps.


La crise du coronavirus intervient au moment où la croissance mondiale donnait déjà des signes d'essoufflement. A ce stade, quel en sera son impact sur la conjoncture internationale ?
Il est vrai que cette crise se rajoute au ralentissement observé depuis 2018 du côté du secteur manufacturier et, plus récemment, de la consommation et du marché de l'emploi . En novembre dernier, nous prévoyions que la croissance mondiale se stabiliserait autour de 3 %. En raison de cette épidémie qui évolue de jour en jour, nous avons élaboré deux scénarios. Le premier prend pour hypothèse que l'épidémie reste contenue à ce qu'elle est aujourd'hui. Le second envisage une extension comparable à celle que nous avons observée en Chine pour l'Asie-Pacifique et l'hémisphère nord. Et ce n'est pas le pire scénario puisque l'hémisphère sud pourrait être également touché.
Dans le premier cas, la croissance mondiale ne serait plus que de 2,4 %. La reprise s'étalerait progressivement, sur les deuxième et troisième trimestres de cette année, le temps de remettre les machines en marche. Nous ne retrouverions le niveau de PIB observé en novembre dernier qu'à la fin de 2021. Dans le second scénario, le PIB mondial pourrait être réduit de 1,5 % en 2020, trois fois plus que dans notre scénario de base.

Les marchés financiers ont été sévèrement secoués, la semaine dernière. Avec vous pris en compte leur impact potentiel dans vos calculs ?
Non. Le repli des marchés ne s'est opéré que ces derniers jours. Il n'en demeure pas moins que c'est un risque financier qui se rajoute dans un contexte de gonflement des dettes de moindre qualité. Nous avons déjà alerté sur cette tendance. La faiblesse des marchés boursiers reflète une perte de confiance qui nous inquiète.

Les banques centrales et les ministres des Finances peuvent-ils conjurer cette crise ou en atténuer les effets. Et comment ?
De notre point de vue, nous avons répertorié quatre domaines d'intervention possible. Ils concernent la santé, les personnes, les entreprises et la politique macroéconomique.
Dans le secteur de la santé, il nous paraît important de s'assurer que le personnel hospitalier travaille dans de bonnes conditions et soit correctement rémunéré. Il importe aussi, comme la FDA aux Etats-Unis, d'élargir la production de tests et la recherche de médicaments. Il faut promouvoir les bons comportements.
Pour les personnes, en particulier les salariés, il faut encourager toutes les formes de travail aux heures réduites comme l'avait fait l'Allemagne lors de la crise financière. Les salariés peuvent travailler moins et être payé autant grâce, notamment, à des aides de l'Etat, directes ou indirectes. Cela peut prendre la forme de baisse de cotisations sociales pendant une période difficile.
Pour les travailleurs indépendants, il peut être envisagé des transferts de cash. Pour soutenir les entreprises et empêcher des faillites liées aux mesures de confinement, le report du paiement des charges fixes, comme les impôts, est possible. Le paiement de la TVA peut être suspendu pour les entreprises affectées par les mesures de confinement. Comme au Japon, des prêts d'urgence ou des garanties de dettes pour les entreprises du tourisme peuvent être entrepris. On peut aussi demander aux banques d'étaler le paiement des intérêts et le remboursement du capital de leurs clients.

Et sur le plan macroéconomique ?
Les banques centrales peuvent envoyer un signal en indiquant qu'elles sont prêtes à faire plus sur leur politique accommodante. Cela pourrait permettre de calmer l'inquiétude des marchés financiers. Les banquiers centraux peuvent aussi assurer la liquidité du système bancaire, par exemple, en réduisant les réserves obligatoires. Il est vital de ne pas ajouter une crise financière à une crise de santé.

Faut-il mettre en oeuvre une vaste relance budgétaire ?
Il faut surtout soutenir les secteurs pénalisés et laisser jouer les stabilisateurs automatiques. Il y aura une baisse de la collecte d'impôts et une augmentation des dépenses publiques due à cette crise du coronavirus. Il ne faut pas coller strictement aux règles budgétaires du moment. A ce jour, les aides aux personnes et aux entreprises doivent primer. Et il faut accepter une détérioration des finances publiques pour soutenir les secteurs en difficulté.

Croissance affaiblie, commerce en repli, risque de guerre commerciale, doit-on redouter une récession mondiale ?
Dans notre second scénario où le coronavirus s'étend à la zone Asie-Pacifique et à l'hémisphère nord, le Japon, la zone euro et les Etats-Unis risquent de connaître une récession ou une croissance très faible. Il me semble important que les Etats du G20, de l'Union européenne, envoient un message conjoint qu'ils se préparent activement à réagir ensemble. Ce serait un signal de confiance dans un monde ou la coopération internationale est nécessaire et a été chahutée.

Pour l'heure, c'est la Chine qui paye le plus lourd tribut à cette crise…
Nous avons revu de 5,7 % à 4,9 % la croissance pour cette année. Le pays a connu une chute de production d' ampleur similaire à celle de la crise de 2008. Il va se poser la question de la reprise de la production et le risque d'un redémarrage de l'épidémie si cela se passe trop tôt. Tout risque n'est pas encore écarté en Chine.

Cette crise est-elle de nature à remodeler la mondialisation des échanges ?
Cette crise s'insère dans un contexte de tensions commerciales et d'une réforme de la fiscalité internationale qui modifient le paysage mondial. A cela s'ajoutent les tensions observées sur les chaînes de valeurs internationales . Les entreprises travaillent en flux tendus. Il me semble évident que les entreprises vont se pencher sur le modèle organisationnel de leur production. Sans oublier le risque climatique qui va aussi dans ce sens.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Ven 20 Mar 2020 22:07 
Narduccio a écrit:
Darwin1860 a écrit:
Je suis un peu déconnecté des "commentateurs" français (lesquels?), mais effectivement je trouverais cela gênant.


Par exemple ceux cités dans la page précédente ... Mais aussi ceux qu'on a vu sur un tas de plateaux télés pour commenter l'impact sur l'économie des mesures prises pour lutter contre le coronavirus.

Pour moi, il y a une différence entre la situation attendue : une crise boursière due à l'éclatement d'une bulle, et la situation actuelle : une crise due aux tarissements des échanges. Quand une bulle éclate, tout à coup un tas d'investisseurs perdent de l'argent. Là, on a cessé de commercer car la Chine, puis le reste du monde s'est confiné.


Pendant l'automne 2019, il y avait un large consensus parmi les économistes pour envisager un ralentissement de la croissance. En janvier 2020 le scénario envisagé n'était guère différent.
C'est donc un ralentissement qui était envisagé. Une récession semblait peu probable.
Les prévisions économiques ont changé brutalement à partir de février, surtout la fin du mois de février.
Aujourd'hui le mot "récession" est partout présent.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Ven 20 Mar 2020 22:25 
Pouzet a écrit:
Citation:
En septembre et octobre 2019, Roubini a écrit quelques articles qui confirment que la récession ne devrait pas tarder.
Les prévisions du FMI, publiées cet automne, ne présagent pas d'une récession. Tout au plus un ralentissement de l'activité actuellement, suivie d'une accélération prochainement.


Et il avait raison !
Le "big deep" aura donc lieu cette année !
Merci Arkoline d'avoir lancé le sujet.
:P


Je considère qu'il n'avait pas raison. Il croyait à une récession qui lui semblait inévitable. Son point de vue était bien argumentée, mais on ne peut pas dire qu'il avait raison.
On ne peut pas refaire l'histoire, mais je n'imagine pas une récession en 2020 si la crise sanitaire liée au "coronavirus" était restée limitée. Avec des "si"...


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Lun 30 Mar 2020 21:44 
Mercredi 18 mars, la BCE a débloqué une enveloppe de 750 milliards d'euros destinée aux rachats de dette publique et privée, d'ici à la fin de l'année.
Les jours précédents ont été marqués par des incidents de communication de Christine Lagarde qui ont inquiété les marchés.


https://www.lefigaro.fr/flash-eco/coron ... e-20200319
Citation:
Coronavirus : la BCE débloque 750 milliards d'euros pour acheter de la dette
Par Le Figaro avec AFP
Publié le 19 mars 2020

La Banque centrale européenne a sorti la grosse artillerie mercredi avec un plan d'«urgence» de 750 milliards d'euros pour tenter de contenir les répercussions sur l'économie de la pandémie de coronavirus.
«Les temps extraordinaires nécessitent une action extraordinaire», a tweeté la présidente de l'Institut de Francfort Christine Lagarde. Elle promet qu'il «n'y a pas de limites à notre engagement envers l'euro», suggérant que d'autres mesures sont encore susceptibles de suivre, et ce quitte à utiliser «le plein potentiel de nos outils».
Le «programme de rachat d'urgence face à la pandémie» via des rachats de dette publique et privée pour 750 milliards d'euros sera réalisé d'ici à la fin de l'année, a précisé l'institution dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion téléphonique du conseil des gouverneurs.
Les gardiens de l'euro mettront fin au programme lorsqu'il sera jugé que «la phase de crise du coronavirus Covid-19 est terminée, mais en tout cas pas avant la fin de l'année», précise la banque centrale.
En rachetant ainsi massivement de la dette des Etats et d'entreprises de la zone euro sur les marchés, la BCE espère soulager les banques et les inciter à maintenir voire relancer leurs prêts aux ménages et entreprises, et ainsi à soutenir la production et l'emploi. Ce soutien doit contribuer à relancer un système économique grippé, où de nombreuses sociétés sont obligées de suspendre leur activité face au virus et où certaines vont se retrouver bientôt menacées de faillite.
A titre de comparaison, de mars 2015 à décembre 2018, face aux risques de déflation, la BCE avait acheté des titres tous les mois sur les marchés financiers pour un total au final de 2.600 milliards d'euros pour soutenir la zone euro, son QE (assouplissement quantitatif) naviguant à un rythme porté jusqu'à 80 milliards d'euros par mois. Aujourd'hui la BCE va encore plus loin face au coronavirus.
En ajoutant ses rachats repris fin 2019 à raison de 20 milliards d'euros par mois, l'enveloppe de 120 milliards d'euros débloquée le 12 mars comme première réponse à la crise du coronavirus et celle de ce mercredi, ses interventions vont s'élever à 1,050 milliards d'euros sur les 9 mois restants en 2020, soit près de 117 milliards d'euros engagés par mois.
La BCE veut en outre organiser ses emplettes sur le marché de «manière flexible», ce qui laisse penser qu'elle pourrait mettre l'accent sur certains titres souverains en grande difficulté pour calmer les tensions sur leur dette.
Cela pourrait profiter à l'Italie, pays le plus touché par l'épidémie et qui a vu ses taux remonter, accentuant la crise. Le programme de rachats décidé mercredi inclut aussi pour la première fois des titres émis par le gouvernement grec, qui n'avaient pas eu leur place dans le premier QE.
La potion de la BCE est enfin supérieure encore à celle de la banque centrale américaine (Fed), qui a annoncé lundi l'achat de 500 milliards de dollars de bons du Trésor et de 200 milliards de dollars de titres hypothécaires, pour «soutenir le bon fonctionnement» de ces marchés «qui sont au coeur des flux de crédit aux ménages et aux entreprises».
Le président français Emmanuel Macron, qui avait estimé il y a six jours que le premier train de mesures de la BCE n'allait pas assez loin, a exprimé mercredi son «plein soutien aux mesures exceptionnelles» de la BCE. «A nous Etats européens d'être au rendez-vous par nos interventions budgétaires et une plus grande solidarité financière au sein de la zone euro», a-t-il ajouté.
La réponse de la BCE est «massive à tous les niveaux - taille, flexibilité, portée et engagement à revoir les limites» de ses achats fixées à ce jour à 33% du stock de la dette par pays, a jugé aussi l'analyste Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet Wealth Management.




Citation:
Coronavirus : la BCE lance un programme d'urgence de 750 milliards d'euros
Par Guillaume Benoit, Isabelle Couet
Publié le 18 mars 2020

Il fallait réagir, alors que toute la zone euro avait les yeux rivés vers Francfort. Ce mercredi soir, un peu avant minuit, la Banque centrale européenne a annoncé le lancement d'un nouveau dispositif qui lui permettra d'acheter pour 750 milliards d'actifs. Baptisé « programme d'achat urgence pandémique » (ou PEPP), il a pour objectif de contrer les effets dévastateurs de la crise du coronavirus sur l'économie et les marchés européens.
Outre son montant très important, et même légèrement supérieur à celui annoncé par la Fed, ce dispositif sera plus flexible que le programme d'achat d'actifs (QE) lancé en 2015 et toujours en cours. La BCE pourra par exemple acheter des obligations de la Grèce, ce qui n'était pas le cas avec le programme en place. Il pourra être utilisé sans plafond de dépenses mensuelles. Et la BCE pourra au besoin s'écarter temporairement de la clé de capital qui détermine la part des achats consacrée à chaque pays de la zone euro.
Autre particularité, le PEPP permettra à la BCE d'acheter des « commercial papers », les titres de dette à court terme (moins de six mois), émis par les entreprises. Un marché dont la fermeture, ces derniers jours, préoccupait la banque centrale.
Enfin, l'institution va assouplir les règles concernant les titres qu'elle accepte en garantie de ses opérations de prêts pour élargir l'assiette et notamment inclure plus de crédits d'entreprises. Une mesure importante pour soutenir l'économie.
Suite à cette réunion, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a posté un message sur le réseau social Twitter : « Des circonstances extraordinaires exigent une action extraordinaire. Il n'y a aucune limite à notre engagement en faveur de l'euro. Nous sommes déterminés à utiliser tout le potentiel de nos outils, dans le cadre de notre mandat ». Des mots forts pour faire oublier les errements des derniers jours.
Dans son communiqué de mercredi soir, la Banque centrale réaffirme qu'elle est prête à faire tout ce qui est nécessaire, dans les limites de son mandat - comme un rappel du « whatetever it takes » de Mario Draghi - en explorant toutes les options. Y compris en augmentant encore la taille de ses achats, ou en faisant encore évoluer les limites de son programme. Et peut-être, même si le communiqué ne le précise pas, jusqu'à acheter plus de 33 % de la dette d'un Etat.
Spectre de la crise de la dette
Après ces annonces, les contrats à terme sur les indices à Wall Street sont passés dans le vert, signe du soulagement - au moins temporaire - des marchés financiers face à cette réponse choc de la BCE.
Depuis quinze jours, les Bourses dévissent. Les coûts d'emprunts des Etats augmentent, alors que ces derniers dévoilent leur plan de soutien massif à l'économie. Les écarts de taux entre la dette allemande, jugée la plus sûre, et celle des autres Etats européens ont fortement augmenté, notamment pour l'Italie.
Une situation qui a réveillé le spectre d'une fragmentation de la zone euro, comme lors de la crise de la dette européenne entre 2010 et 2012. Et ce d'autant que les Etats vont emprunter plus sur les marchés pour financer leurs efforts contre les effets du coronavirus. C'est le cas notamment de la France, qui a dévoilé les nouveaux montants de dette à émettre pour 2020 et qui effectuera une émission obligataire jeudi matin.
Dans la soirée, Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie, avait appelé la BCE « à intervenir rapidement et massivement en utilisant tous les instruments à sa disposition ».
Si la BCE était particulièrement attendue, c'est que les mesures présentées jeudi dernier n'ont pas convaincu . Alors que la Réserve fédérale américaine et la Banque d'Angleterre ont baissé massivement leurs taux directeurs, l'institution de Francfort a opté pour des mesures ciblées, visant notamment à inonder les banques de liquidités pour qu'elles prêtent aux entreprises. Surtout son message a été brouillé par des erreurs de communication.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Mar 31 Mar 2020 21:51 
L'arsenal de mesures annoncées aux Etats-Unis est inédit.

Après avoir décidé depuis le début du mois d'un assouplissement marqué de sa politique monétaire, la Réserve fédérale (Fed) a annoncé lundi 23 mars un plan de soutien sans précédent face aux « énormes difficultés » liées à la pandémie de coronavirus.
« Il est devenu évident que notre économie sera confrontée à de graves perturbations. Des efforts énergiques doivent être déployés dans les secteurs public et privé pour limiter les pertes d'emplois et de revenus, et pour favoriser une reprise rapide une fois les perturbations atténuées », a justifié la banque centrale américaine dans un communiqué.
La Réserve fédérale a notamment assuré qu'elle achètera des titres du Trésor et des titres adossés à des créances hypothécaires « dans les quantités nécessaires » pour assurer le bon fonctionnement du marché. Une nouvelle intervention sans limite de montant ni de temps, alors que le comité de politique monétaire de la banque centrale avait déjà annoncé qu'il achèterait au moins 500 milliards de dollars de titres du Trésor et au moins pour 200 milliards de titres adossés à des créances hypothécaires.
« La Fed a lancé une nouvelle bouée de sauvetage aux marchés et à l'économie », note Anna Stupnytska, analyste chez Fidelity International. « Comme ses précédentes interventions n'ont pas convaincu les investisseurs, la Fed a sorti sa carte maîtresse – QE sans limite – [...] que l'achat de dette d'entreprise, ce qu'elle n'avait pas fait jusqu'à maintenant, contrairement à certaines de ses homologues. »
Ce plan cible directement les ménages et les entreprises, des multinationales aux PME. De quoi empêcher le système financier de s'écrouler mais pas dissiper les craintes liées à une contraction de l'économie américaine et à une flambée du chômage.
La Fed prévoit entre autres de nouveaux programmes de crédits de 300 milliards de dollars dédiés aux entreprises et aux ménages, l'achat d'obligations d'entreprises sur le marché primaire et secondaire, l'achat d'obligations du Trésor et de dettes adossées à des crédits hypothécaires pour des montants permettant d'assurer un bon fonctionnement du marché.
« Mais ces efforts risquent d'être vains s'ils ne sont pas accompagnés par des mesures d'une plus grande ampleur sur le volet budgétaire, qui doit aider l'économie à sortir de l'ornière mais - tout aussi important - pendant sa période convalescence », reprend Anna Stupnytska.


Le communiqué de la Fed est consultable sur le site officiel :
https://www.federalreserve.gov/newseven ... 00323b.htm


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