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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Mar 31 Mar 2020 21:56 
Dans le message précédent, une citation d'Anna Stupnytska, analyste chez Fidelity International, indique la nécessité de faire un plan budgétaire. Les experts sont nombreux à penser que l'action des banques centrales, même si elle est indispensable face à la crise actuelle, doit être accompagnée d'une action budgétaire.
La citation d'Anna Stupnytska permet de situer le contexte dans lequel se sont déroulées les discussions au Congrès cette semaine.
A l'issue de plusieurs jours de négociations entre Républicains et Démocrates, un accord a été trouvé pour le lancement d'un plan de sauvetage de 2.000 milliards de dollars afin de soutenir les ménages et les entreprises.


Citation:
Les Etats-Unis déploient l'artillerie lourde pour sauver leur économie
Par Véronique Le Billon
Publié le 25 mars 2020

2.000 milliards de dollars. Pour éviter l'effondrement de l'économie américaine, le Sénat devait adopter mercredi un plan de sauvetage équivalent à près de 10 % de la richesse annuelle produite aux Etats-Unis, un montant qui pourrait presque se comparer au produit intérieur brut annuel de la France. Une injection de capitaux publics pour « temps de guerre », l'a qualifiée le chef de file républicain du Sénat Mitch McConnell, et de fait jamais égalée aux Etats-Unis, pas même pendant la crise financière de 2008.
Il y a tout juste un mois, Donald Trump, dédramatisant les risques de l'épidémie, demandait seulement au Congrès… 2,5 milliards de dollars, pour acheter des équipements de protection et surveiller la progression du virus. Les Etats-Unis sont devenus entre-temps le troisième foyer mondial de l'épidémie de coronavirus derrière la Chine et l'Italie, avec plus de 55.000 cas de contamination, et plus de 800 décès, selon le décompte de l'université Johns Hopkins.
Après plusieurs jours de négociations tendues au Congrès et avec la Maison-Blanche, démocrates et républicains ont trouvé un accord dans la nuit de mardi à mercredi pour aider massivement ménages et entreprises. Une aide directe sous forme d'un chèque de 1.200 dollars par adulte et 500 dollars par enfant sera versée sous condition de revenus, tandis que l'indemnisation chômage sera améliorée pour plusieurs millions de salariés.
Les PME bénéficieront de prêts et d'aides à hauteur de 350 milliards de dollars, et les grandes entreprises de 500 milliards. Les hôpitaux, en première ligne pour gérer la crise sanitaire, et les collectivités locales, dont les recettes fiscales chutent, se verront allouer une part du plan de soutien. Wall Street, qui avait bondi mardi dans l'espoir de cet accord, hésitait toutefois sur la direction à prendre mercredi matin.
Les démocrates, qui avaient fait barrage à un vote dimanche et lundi pour imposer davantage de contrôles et conditionner l'octroi des aides, auront eu partiellement gain de cause : les entreprises bénéficiant de prêts ne pourront pas réaliser de rachat d'actions en Bourse pendant la durée du prêt augmentée d'un an. Elles devront aussi encadrer plus strictement la rémunération des dirigeants et protéger l'emploi.
Ces 2.000 milliards de dollars ne représentent pas la facture globale de la crise : depuis trois semaines, la Réserve fédérale a multiplié les interventions pour assurer la liquidité sur les marchés financiers, baissant ses taux directeurs d'un point et demi en l'espace de trois semaines, décidant aussi d'acheter, « en quantités nécessaires », les bons du Trésor et désormais des obligations d'entreprises.
Le Congrès avait aussi adopté début mars un premier volet d'aides de 8 milliards de dollars puis un plan de 100 milliards de dollars pour améliorer la couverture des salariés en cas d'arrêt-maladie, peu généreux aux Etats-Unis.
Avec ce plan de sauvetage massif, les Etats-Unis espèrent éviter des défaillances d'entreprise en série, pour que l'économie puisse redémarrer le plus rapidement possible, et rembourser in fine une partie des fonds injectés.
Alors que Donald Trump redoute désormais que « le remède » - une économie à l'arrêt - soit « pire que le mal » et entend lever rapidement les restrictions, les économistes de Morgan Stanley tablent sur une chute de l'activité qui pourrait atteindre 30 % en rythme annualisé au deuxième trimestre (soit en réalité une chute de 7,5 % d'un trimestre sur l'autre), tandis que Goldman Sachs évoque un repli de 24 %.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Mer 1 Avr 2020 21:53 
Au sujet du gigantesque plan de sauvetage de 2000 milliards (ou 2 trillions comme disent les anglophones) de dollars adopté aux Etats-Unis, je veux partager avec vous cette phrase de Paul Krugman dans le NYT : « two cheers for the $2 trillion legislation the Senate just passed. »

Sur un autre fil (TMM), Paul Ryckier a demandé si les gouvernements et l'Union européenne utilisent l'argent bon marché pour soutenir la vraie économie et les citoyens réels.
Samedi, j'ai fait cette réponse : Dans le contexte actuel (année 2020) il serait judicieux d'utiliser l'argent bon marché pour soutenir la vraie économie et les "citoyens réels".
C'est vrai également en Amérique. J'ai vu un article de Paul Krugman dans le NYT. Je vais en parler prochainement.

Aujourd'hui j'apporte les détails.

Citation:
What should we be doing? Three main things.
First, we need an all-out push to get essential medical equipment to where it’s needed.
[...]
Second, we need to slow the virus’s spread, by reducing personal contacts that might lead to new infections — “social distancing.”
[...] the third thing we need to do: Provide financial aid to families and businesses in the face of an unavoidable economic contraction. What we’re seeing in those surging unemployment claims isn’t a conventional recession; it’s more like a medically induced coma, done for the patient’s own good — which is why Trump’s desire to get people back to work is lethally misguided. But people need to eat even while they can’t work.
So two cheers for the $2 trillion legislation the Senate just passed. People keep calling it a “stimulus” bill, but that’s not what it really is. Instead, it’s mainly disaster relief: checks to families, enhanced unemployment benefits, aid to hospitals and hard-pressed states, and loans to help small businesses survive.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Ven 3 Avr 2020 21:58 
La pandémie de Covid-19 a mis à l’arrêt des pans entiers de l’économie mondiale. Les usines, lorsqu’elles ne sont pas à l’arrêt, tournent au ralenti. Le confinement de plus 2 milliards d’individus dans le monde menace de déclencher une récession internationale, dont personne ne sait mesurer l’ampleur.
Les marchés boursiers sont agités. Vendredi soir [24 mars], les places financières européennes, qui avaient évolué dans le rouge la majeure partie de la journée (perdant jusqu'à 3 %), ont clôturé sur des progressions de 1% à 2,5%. Elles ont profité de la bonne orientation de Wall Street. Les marchés américains, en nette hausse en début de journée, ont confirmé avec des progressions comprises entre 6,24 % (Dow Jones) et 5,60 % (Nasdaq).

Je cite ce paragraphe d'un article de Hervé Rousseau dans le Figaro :
Citation:
Les investisseurs ont perdu des sommes astronomiques. Les grands indices boursiers accusent des chutes de l’ordre de 30 % en l’espace de quelques semaines. «Sur les marchés d’actions, près de 25 000 milliards de dollars se sont évaporés», estime ainsi Daniel Morris, stratégiste senior chez BNP Paribas Asset Management.
Les marchés ont regagné un peu de terrain cette semaine, stimulés par les sommes vertigineuses mobilisées par les grandes puissances pour faire face au Covid-19 et tenter d’en limiter l’impact sur l’économie mondiale. Les pays du G20 ont mis sur la table l’équivalent de 5 000 milliards de dollars pour parer au plus pressé.



A l'issue d'un sommet extraordinaire, les leaders du G20 ont promis de tout faire pour enrayer l'épidémie de covid-19 et d'assurer le rebond de la croissance.

Citation:
Coronavirus : les pays du G20 ont mobilisé un total de 5.000 milliards de dollars
Par Richard Hiault
Publié le 26 mars 2020

Réunis en vidéoconférence pour un sommet extraordinaire de 90 minutes organisé par la présidence saoudienne, les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 ont souligné leur détermination à former un front uni contre la pandémie du covid-19.
Une « priorité absolue » pour répondre à ses conséquences sanitaires, sociales et économiques. Reste qu'aucune mesure concrète et spectaculaire, à la hauteur des enjeux actuels, n'a été annoncée. Malgré les sombres perspectives économiques qui s'accumulent. Mercredi [25 mars], c'était au tour de l'agence de notation financière Moody's d'avertir que les économies du G20 devraient être dans leur ensemble en récession cette année. « Les économies du G20 vont subir un choc sans précédent dans la première moitié de l'année et se contracteront sur l'ensemble de l'année avant de rebondir en 2021 », prévoit l'agence.
Dans leur communiqué final de trois pages, le G20 se contente d'égrener des engagements et des promesses connues. « Nous nous engageons à faire tout ce qu'il faut et à utiliser tous les outils politiques disponibles pour minimiser les dommages économiques et sociaux de la pandémie, rétablir la croissance mondiale, maintenir la stabilité du marché [...], écrivent-ils. Ces derniers ont ainsi souligné qu'ils injectaient « plus de 5.000 milliards de dollars dans l'économie mondiale, dans le cadre de leurs politiques budgétaires, de mesures économiques et de systèmes de garantie ciblés pour contrer les impacts sociaux, économiques et financiers de la pandémie ».
Autre promesse : [/i]« Nous nous engageons à continuer de travailler ensemble pour faciliter le commerce international et à coordonner les réponses de manière à éviter toute interférence inutile avec le trafic et le commerce internationaux »[/i]. La demande du président chinois Xi Jinping appelant les pays du G20 à abaisser leurs droits de douane est restée lettre morte.
Face à l'inquiétude alimentée par la décision de plusieurs pays de fermer leurs frontières, le G20 a insisté sur le fait que « les mesures d'urgence en matière de protection sanitaire » seraient « ciblées, proportionnées, transparentes et temporaires ».
Inquiets des conséquences de la pandémie sur les pays en développement et les pays pauvres, les leaders du G20 considèrent que « la consolidation de la défense de la santé en Afrique est une clé pour la résilience de la santé mondiale ». Sur ce point, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a appelé les Etats à mettre au pot pour doubler les capacités de financement d'urgence de l'institution de Washington. Pour l'heure, le Fonds dispose d'un montant de 50 milliards de dollars.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Dim 12 Avr 2020 20:34 
Après un mois de mars cauchemardesque, les indices boursiers ont rebondi cette semaine. Malgré la nouvelle flambée des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, les marchés boursiers en Europe et aux E-U ont terminé la semaine en hausse.

Jeudi 9 avril, Gabriel Nedelec a rédigé dans Les Echos un article qui résume bien la situation économique. Trois points sont à retenir :

– La pandémie serait proche d'un plateau en Europe.
– La BCE a lancé une vaste opération de communication ce jeudi pour montrer l'ampleur de son engagement.
– La Fed a présenté un plan de 2.300 milliards de dollars pour soutenir les entreprises et les collectivités locales.


Je présente ci-dessous une version simplifiée de l'article de Gabriel Nedelec.


Les Bourses mondiales sont en nette hausse ce jeudi, galvanisées par les signaux indiquant que la pandémie pourrait avoir atteint un plateau sur le Vieux Continent et le nouveau plan de soutien annoncé par la Fed. Au point d'oublier le niveau record du chômage américain qui compte ce jeudi 6,6 millions de nouveaux inscrits ce jeudi, soit un total de 16 millions chômeurs supplémentaire en trois semaines.
Cette hausse des marchés mondiaux est notamment portée par l'annonce de la Fed, à la mi-journée, d'un nouveau plan de soutien à l'économie américaine d'un total de 2.300 milliards de dollars. Ce plan, nommé MSLP, s'adresse cette fois aux entreprises mais également aux collectivités locales, afin que ses dernières puissent avoir les moyens de lutter contre la pandémie. Son président, Jerome Powell, a déclaré que le rôle de la banque centrale dépassait désormais le seul maintien de la liquidité et du bon fonctionnement des marchés, et qu'il consistait aussi à assurer aux Etats-Unis qu'il disposait des moyens économiques et financiers de faire face à l'urgence sanitaire.
Côté européen, les marchés boursiers ont réagi favorablement à une vaste opération de communication tous azimuts de la part de la présidente de la BCE. Dans une tribune dans « Le Monde », mais aussi une longue interview dans « Le Parisien » ainsi que chez France Inter, Christine Lagarde a affirmé avec fermeté que l'institution ne « tolérera aucun durcissement des conditions de financement » pour les entreprises et pour les Etats durant cette crise.
Reste que l'optimisme initial des investisseurs est surtout porté par la perspective à court terme de l'atteinte d'un plateau dans la progression de la pandémie en Europe. « Il y a des signes qui montrent que les contaminations atteignent un plancher, ce qui conduit à un changement de sentiment du marché, a déclaré Masayuki Kichikawa chez Sumitomo Mitsui Asset Management. « Nous devons encore être très prudents car il ne s'agit pas uniquement d'un problème économique. Il s'agit plutôt d'une catastrophe naturelle et, par conséquent, il est plus difficile de prévoir. »
Les prévisions pour la reprise sont en effet ternies un peu plus chaque jour face à l'ampleur sans précédent de l'impact de cette crise sur l'économie réelle. Les chiffres hebdomadaires américains des inscriptions au chômage doivent être publiés aujourd'hui [9 avril], et ils pourraient battre un nouveau record.


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Dim 12 Avr 2020 23:35 
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Arkoline a écrit:
Après un mois de mars cauchemardesque, les indices boursiers ont rebondi cette semaine. Malgré la nouvelle flambée des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, les marchés boursiers en Europe et aux E-U ont terminé la semaine en hausse.
Les Bourses mondiales sont en nette hausse ce jeudi, galvanisées par les signaux indiquant que la pandémie pourrait avoir atteint un plateau sur le Vieux Continent et le nouveau plan de soutien annoncé par la Fed.


Pas si galvanisés que cela, pas mal d'observateurs, dont de nombreux économistes ont noté que vu l'argent injecté dans le système, le rebond aurait dû être plus franc. L'effet est moindre qu'escompté, et cela n'est pas une bonne nouvelle.

Et, il faut corréler cela avec une autre information : la course à l'investiture démocrate c'est terminée ... et personne n'a sorti le champagne, on ne fête pas une victoire quand on se trouve à bord du Titanic et qu'on annonce un iceberg à l'horizon... ;)

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable


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 Sujet du message: Re: Bientôt une récession mondiale ?
MessagePosté: Lun 13 Avr 2020 22:17 
Quelque 6,6 millions de demandes d'allocation-chômage ont été enregistrées la semaine dernière, selon les chiffres publiés aux Etats-Unis jeudi 9 avril.
C'est dans ce contexte que la Fed a présenté un plan de 2.300 milliards de dollars pour soutenir les entreprises et les collectivités locales.


Citation:
La Réserve fédérale prête à injecter 2.300 milliards de dollars de prêts pour endiguer l'hémorragie économique aux Etats-Unis
Par Véronique Le Billon
Publié le 9 avr. 2020
[...]
Face à l'hémorragie d'emplois et à la perspective d'une violente récession, la Réserve fédérale a annoncé jeudi de nouvelles mesures de soutien à l'économie, se disant prête à injecter 2.300 milliards de prêts aux entreprises et aux collectivités locales. L'une de ses mesures phares, à hauteur de 600 milliards de dollars, vise désormais les entreprises de taille intermédiaire, employant jusqu'à 10.000 personnes ou ayant réalisé jusqu'à 2,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires l'an dernier.
Ce sont « 40.000 entreprises qui emploient 35 millions d'Américains », a précisé le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. Les entreprises souscrivant ces prêts sur quatre ans devront « s'engager à faire des efforts raisonnables pour maintenir les salaires et conserver les emplois », indique la Réserve fédérale.
Alors que les villes et les Etats voient leurs recettes fiscales fondre et leurs dépenses grimper, la Réserve fédérale s'est aussi engagée jeudi à acheter jusqu'à 500 milliards de dollars de billets à court terme auprès des collectivités locales. Le gouverneur de l'Etat de New York avait notamment critiqué les aides votées jusqu'ici par le Congrès, jugées largement insuffisantes.
La banque centrale américaine a par ailleurs élargi le spectre des entreprises éligibles aux programmes qu'elle avait déjà lancés, notamment pour ne pas pénaliser celles dont la note de crédit a été dégradée par les agences de notation financière en raison de la crise.
En début de semaine, la Maison-Blanche a aussi annoncé vouloir renforcer le programme de prêts aux PME (les entreprises employant jusqu'à 500 personnes), en rallongeant de 250 milliards de dollars l'enveloppe de 350 milliards déjà votée par le Congrès dans le cadre du plan de sauvetage. Ces prêts aux PME, plafonnés à deux mois d'activité normale ou 10 millions de dollars, peuvent même être effacés si l'entreprise s'engage à conserver les emplois et le niveau de salaire des employés, s'apparentant ainsi à une forme de chômage partiel.


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 Sujet du message: Prévisions économiques du FMI
MessagePosté: Mer 15 Avr 2020 16:50 
Le Fonds monétaire international publie deux fois par an (avril et octobre) son world economic outlook (WEO).
Mardi 14 avril 2020, le FMI a publié le document.

Le FMI s'attend à un repli de 3 % du PIB mondial cette année. Si la crise sanitaire et les mesures de confinement se prolongent, la chute pourrait atteindre 6 %. Aucun pays n'échappera à la récession. Seules la Chine et l'Inde parviendraient à conserver une légère hausse de leur PIB.
Le PIB mondial augmentera de 5,8% en 2021.

Citation:
World Economic Outlook, April 2020 -- The Great Lockdown
The COVID-19 pandemic is inflicting high and rising human costs worldwide, and the necessary protection measures are severely impacting economic activity. As a result of the pandemic, the global economy is projected to contract sharply by –3 percent in 2020, much worse than during the 2008–09 financial crisis. In a baseline scenario--which assumes that the pandemic fades in the second half of 2020 and containment efforts can be gradually unwound—the global economy is projected to grow by 5.8 percent in 2021 as economic activity normalizes, helped by policy support. The risks for even more severe outcomes, however, are substantial. Effective policies are essential to forestall the possibility of worse outcomes, and the necessary measures to reduce contagion and protect lives are an important investment in long-term human and economic health. Because the economic fallout is acute in specific sectors, policymakers will need to implement substantial targeted fiscal, monetary, and financial market measures to support affected households and businesses domestically. And internationally, strong multilateral cooperation is essential to overcome the effects of the pandemic, including to help financially constrained countries facing twin health and funding shocks, and for channeling aid to countries with weak health care systems.



Monde : -3,0 %
USA : -5,9 %
Zone euro : -7,5 %
France : -7,2 %
R-U : -6,5 %
Japon : -5,2 %
Chine : +1,2 %
Inde : +1,9 %


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 Sujet du message: WEO
MessagePosté: Dim 19 Avr 2020 19:05 
Avec l’épidémie de Covid-19, « le monde a radicalement changé en trois mois », a déclaré Gita Gopinath, l’économiste en chef du Fonds monétaire international, décrivant « une sombre réalité » lors d’une conférence de presse virtuelle le mardi 14 avril.

Citation:
Le FMI table sur une récession mondiale en 2020 mais peine à déterminer son ampleur
AFP14 avril 2020
Washington (AFP) - Environ 9.000 milliards de dollars de perte cumulée pour l'économie mondiale en 2020 et 2021 à cause de la pandémie. "C'est davantage que les économies du Japon et de l'Allemagne combinées", a assené mardi Gita Gopinath, l'économiste en chef du Fonds monétaire international.
Pour l'heure, le FMI table sur une contraction du PIB mondial de 3% cette année, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse virtuelle détaillant les dernières perspectives économiques mondiales.
Mais cette crise qui "ne ressemble à aucune autre" pourrait aussi entraîner une récession bien plus sévère si les mesures de confinement ne sont pas levées d'ici la fin juin et si l'activité économique ne reprenait pas au second semestre, a-t-elle prévenu.
"L'incertitude est considérable", "élaborer des prévisions très difficile", a-t-elle admis.
Mais "il est très probable que cette année, l'économie mondiale connaîtra sa pire récession depuis la Grande Dépression", a-t-elle également avancé.
Ce sera peut-être moins pire que dans les années 30 quand le PIB mondial a chuté de 10% mais bien plus sévère qu'en 2009 (-0,1%) suivant la crise financière, a-t-elle précisé.
"Cette crise représente une menace très grave pour la stabilité du système financier mondial", a estimé de son côté Tobias Adrian, conseiller financier du FMI, notant l'extrême volatilité des marchés, redoutant une "période prolongée de dislocation sur les marchés financiers (qui) pourrait déclencher une détresse parmi les institutions financières".
Le nouveau coronavirus est parti de Chine fin décembre avant de disséminer dans le monde entier.
Mardi, le Covid-19 avait fait près de 120.000 morts et presque 2 millions de personnes avaient été diagnostiquées dans 193 pays et territoires depuis le début de l'épidémie, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles.
Dans un effort pour endiguer la pandémie, les gouvernements se sont résolus à confiner leur population, fermer les commerces non essentiels, réduire drastiquement le trafic aérien, paralysant des pans entiers de l'économie.
En conséquence, le commerce international s'est effondré: le Fonds prévoit ainsi une baisse de 11% du volume d'échange de biens et services en 2020.
Alors que dans les crises économiques habituelles, les décideurs politiques s'efforcent de dynamiser aussi vite que possible l'activité économique en stimulant la demande, cette fois, "la crise est dans une large mesure la conséquence des mesures de confinement nécessaires", relève Gita Gopinath.
Pour les pays avancés, la récession devrait atteindre 6,1%.
Aux Etats-Unis, où il y a peu de filet de sécurité sociale et où le système de santé est défaillant, la contraction du PIB devrait être de 5,9%. "La récession est profonde (...) Elle va laisser des traces" dans la première économie du monde, a prévenu Gita Gopinath.
Dans la zone euro, le PIB va même dégringoler de 7,5%. En Italie, la contraction sera de -9,2%, en Espagne de -8%.
En France, avec une récession de 7,2%, le FMI est plus optimiste que le gouvernement qui table sur une chute de 8%.
Ailleurs en Europe, au Royaume-Uni, le PIB va chuter de 6,5%. Un institut public a fait, lui, état d'une chute potentielle de 13%.
Dans la zone Amérique Latine et Caraïbes, la récession sera à peine moins marquée (-5,2%).
Pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale, le FMI table sur une baisse du PIB de 2,8%.
La Chine et l'Inde devraient être les seules à créer de la croissance (+1,2% et +1,9% respectivement).
Rebond en 2021?
Le rebond de l'économie mondiale pourrait toutefois intervenir dès 2021, avec une croissance attendue de 5,8% à condition que la pandémie soit effectivement maîtrisée au second semestre de cette année.
Et "malgré les circonstances désastreuses", il y a des raisons d'être optimistes, a estimé Gita Gopinath.
Dans les pays les plus affectés, le nombre de nouveaux cas diminue, après la mise en place de solides pratiques de distanciation sociale.
La communauté scientifique travaille à un "rythme sans précédent" pour trouver des traitements et des vaccins.
Sur le plan économique, les gouvernements ont agi rapidement en prenant des mesures "substantielles" pour protéger les personnes et entreprises les plus fragiles.
Et, "la différence cruciale" avec la crise des années 30 est l'existence d'institutions multilatérales telles que le FMI et la Banque mondiale capables de fournir une aide financière immédiate pour aider les pays les plus vulnérables.
Le G7 s'est d'ailleurs dit favorable à la suspension provisoire des services de la dette des pays pauvres.
Pour les économies avancées, la reprise économique nécessitera plus de mesures de relance budgétaires. Et ce stimulus sera plus efficace si ces mesures sont "coordonnées", a souligné Gita Gopinath.
Elle a en outre estimé que la question de la dette des Etats devra être examinée une fois la pandémie passée.
"Pour l'heure, la crise nécessite l'action des gouvernements", a-t-elle insisté.
Enfin, alors que la pandémie a mis en lumière l'absence de préparation de nombreux pays à une crise sanitaire de cette ampleur, le FMI exhorte à réfléchir aux mesures qui pourraient être adoptées pour éviter qu'une catastrophe similaire ne se reproduise à l'avenir, préconisant en particulier un échange d'informations "plus automatique" sur les infections inhabituelles ainsi que la constitution de stocks mondiaux d'équipements de protection individuelle.




Le résumé officiel du WEO :
Citation:
La pandémie de COVID-19 a un coût humain considérable et de plus en plus élevé dans le monde entier. Pour sauver des vies et permettre aux systèmes de soins de faire face à la situation, il a fallu prendre des mesures d'isolement, de confinement et de fermeture généralisée en vue de ralentir la propagation du virus. La crise sanitaire a ainsi de graves répercussions sur l'activité économique. En raison de la pandémie, l'économie mondiale devrait connaître une forte contraction de 3 % en 2020, soit un recul bien plus marqué que lors de la crise financière de 2008-09 (tableau 1.1). Selon un scénario de référence fondé sur l'hypothèse d'une atténuation de la pandémie au cours du deuxième semestre de 2020 et d'un relâchement progressif des efforts d'endiguement, l'économie mondiale devrait croître de 5,8 % en 2021, à mesure que l'activité économique se normalisera, grâce au soutien des pouvoirs publics.
Les prévisions de croissance mondiale sont extrêmement incertaines. Les conséquences économiques dépendent de facteurs dont l'interaction est difficile à prévoir, notamment l'évolution de la pandémie, l'intensité et l'efficacité des mesures d'endiguement, l'ampleur des perturbations de l'approvisionnement, les répercussions du resserrement spectaculaire des conditions financières mondiales, les mutations des schémas habituels de dépenses, les changements de comportement (la population évite les centres commerciaux et les transports publics, par exemple), les effets sur la confiance et la volatilité des cours des produits de base. De nombreux pays font face à une crise à plusieurs niveaux : choc sanitaire, perturbations économiques internes, chute de la demande extérieure, retournement des flux de capitaux et effondrement des cours des produits de base. Les risques d'une aggravation de la situation prédominent.
Il est indispensable de prendre des mesures efficaces pour éviter de pires résultats. Ces mesures visant à atténuer la contagion et à préserver des vies humaines auront un effet néfaste à court terme sur l'activité économique, mais doivent être considérées comme un investissement important dans la santé humaine et économique à long terme. La priorité immédiate est de limiter les répercussions de l'épidémie de COVID-19, notamment en augmentant les dépenses de santé visant à renforcer les capacités et les ressources du secteur sanitaire tout en prenant dans le même temps des dispositions qui freinent la contagion. La politique économique devra également amortir les effets du fléchissement de l'activité sur la population, les entreprises et le système financier, réduire les séquelles persistantes d'un inévitable ralentissement prononcé et faire en sorte que la reprise économique puisse s'amorcer rapidement une fois la pandémie passée.
Étant donné que les répercussions économiques sont le résultat de chocs particulièrement graves dans certains secteurs, les dirigeants devront prendre des mesures d’envergure et ciblées sur les plans budgétaire, monétaire et financier pour aider les ménages et les entreprises touchés. Ces mesures contribueront à maintenir les relations économiques pendant toute la période de paralysie et sont indispensables à une normalisation progressive de l'activité une fois que la pandémie se sera atténuée et que les mesures d'endiguement auront été levées. De nombreux pays avancés ont rapidement pris des mesures d'envergure sur le plan budgétaire (Allemagne, Australie, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni notamment). Bon nombre de pays émergents et de pays en développement (Afrique du Sud, Chine et Indonésie, par exemple) ont également annoncé ou commencé à fournir une aide budgétaire importante aux secteurs et aux travailleurs les plus touchés. Il faudra intensifier ces mesures si la suspension de l'activité économique perdure ou si la reprise de l'activité après la levée des restrictions manque de vigueur. Les pays faisant face à des problèmes de financement dans leur lutte contre la pandémie et ses effets pourraient avoir besoin d'un soutien extérieur. Une relance budgétaire à grande échelle peut prévenir un recul plus marqué de la confiance, augmenter la demande globale et éviter un ralentissement encore plus marqué. Toutefois, ce n’est probablement qu’une fois l'épidémie atténuée et les populations libres de se déplacer qu’une relance de ce type produirait réellement ses effets.
Au cours de ces dernières semaines, les banques centrales ont notamment annoncé des mesures de relance par voie monétaire et mis en place des mécanismes de liquidité qui réduisent les tensions systémiques. Elles ont ainsi soutenu la confiance, contribué à atténuer l'amplification du choc et créé de meilleures conditions pour une reprise de l'économie. Les mesures synchronisées peuvent amplifier leur effet sur chaque pays et contribueront également à dégager dans les pays émergents et les pays en développement la marge de manœuvre nécessaire pour utiliser la politique monétaire afin de gérer la conjoncture intérieure. Les instances de contrôle devraient également encourager les banques à renégocier les conditions des prêts accordés aux ménages et aux entreprises en difficulté tout en continuant d'évaluer de manière transparente le risque de crédit.
Il est essentiel d’assurer une coopération étroite au niveau multilatéral pour surmonter les effets de la pandémie, notamment dans les pays ayant des difficultés financières qui font face à un double choc sanitaire et financier, et pour orienter l'aide vers les pays où les systèmes de soins sont faibles. Il est urgent que les pays unissent leurs efforts pour ralentir la propagation du virus et mettre au point un vaccin et des traitements permettant de lutter contre la maladie. Dans l’attente de ces solutions médicales, aucun pays n’est à l'abri de la pandémie (y compris d'une récidive une fois la première vague passée) tant que le virus continue de se propager ailleurs dans le monde.


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 Sujet du message: Re: Prévisions économiques du FMI
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2020 21:29 
Citation:
Le Fonds monétaire international publie deux fois par an (avril et octobre) son world economic outlook (WEO).
Mardi 14 avril 2020, le FMI a publié le document.

Monde : -3,0 %
USA : -5,9 %
Zone euro : -7,5 %
France : -7,2 %
R-U : -6,5 %
Japon : -5,2 %
Chine : +1,2 %
Inde : +1,9 %


Il faut s'attendre à ce que le FMI publie des prévisions encore plus pessimistes dans deux ou trois mois.
On peut imaginer une contraction du PIB de 10% en zone euro, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Canada, etc.


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 Sujet du message: Prévisions économiques
MessagePosté: Jeu 7 Mai 2020 20:31 
Mardi 14 avril 2020, le FMI a publié son world economic outlook (WEO).
Le FMI table sur une contraction du PIB de la zone euro de 7,5 % cette année, avec un rebond de 4,7 % en 2021.

La Commission européenne a présenté, mercredi 6 mai, ses prévisions de croissance.
La Commission table sur une contraction du PIB de la zone euro de 7,7 % cette année, avec un rebond de 6,3 % en 2021.

Si les deux institutions ont sensiblement la même prévision pour l'année 2020, la Commission est plus optimiste que le FMI pour l'année 2021.


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