Narduccio a écrit:
J'ai été étonné que personne ne signale la "petite" partie à 3 joueurs qui est en train de se jouer dans le monde de l'énergie, et qui risque d'impacter une bonne partie de l'Europe. Présentons d'abord les participants.
Le premier, c'est l'Allemagne. Elle a fait un choix énergétique qu'elle a voulu présenter comme fort : développer les énergies renouvelables et abandonner le nucléaire. Dans la réalité, elle continue de s'appuyer fortement sur le pétrole et le charbon en ce qui concerne son mix énergétique. Mais, elle a pris des engagements dans le cadre européen, et aussi au vu de la situation mondiale : elle doit réduire fortement ses rejets de gaz à effet de serre. La solution ? Remplacer le charbon par du gaz russe, et pour ce faire, elle a mis en chantier le projet
Nord Stream 2.Merci pour cette intervention et cet exposé très complet.
L'Allemagne, qui compte les écologistes les plus puissants et les plus idiots du monde, paie sa décision d'arrêter ses centrales nucléaires en allant se mettre entre les mains de Poutine, et en prime ça lui coûte une fortune.
Le danger n'est pas Trump, je pense, mais Poutine, dont on sait qu'il joue ses cartes sans scrupules inutiles. L'Allemagne lui donne un brelan d'as, les Polonais en sont logiquement atterrés et ça se comprend. (Vous vous souvenez de ces hivers que l'Ukraine a passé à grelotter, les Russes leur ayant mis un embargo ?)
Citation:
Les allemands insistent sur un point dans leurs interventions : "ce sont des choses qui ne se font pas entre amis." Pour complaire au secteur pétrolier américain en vue de sa réélection, Donald Trump a pris le risque de fâcher sérieusement l'un de ses meilleurs alliés au sein de l'UE en l'attaquant sur un point fondamental de sa politique énergétique. Le projet est bien avancé, donc, il devrait pouvoir se terminer quitte à occasionner des dépenses et des délais supplémentaires. Pour bloquer le projet, il aurait fallu signer cette loi bien avant. Mais, elle risque d'entraîner une brouille durable entre les USA et l'Allemagne, tout en montrant à divers acteurs européens que "America First" n'est pas qu'un slogan.
America First, je ne sais pas. Tout président US aurait râlé sur le bonus géostratégique accordé aux Russes.
Mais pour Trump, j'ai déjà dit que sa géostratégie est facile à lire : les relations et les accords doivent rapporter. Hors il perd là un marché pour son gaz de schiste. Le nez sur son compte d'exploitation, il est prêt à aller très loin pour éviter ça. Et comme tout président américain, des moyens de pression il en a sous le pied.
Que ça crée des problèmes relationnels futurs avec les Européens n'entre pas dans son logiciel, qui ne compile que le court terme, et en dollars.
Au delà de ce comportement de cour de récré, il apparait une chose qui me fait sourire : avec ses âneries, Trump fait perdre confiance dans la fiabilité des relations avec lui, et d'une certaine manière en arriverait à susciter une volonté d'indépendance chez des Européens désormais sans "grand frère".
Comprenons bien : entre un "grand frère" peu fiable, et l'Allemagne qui accepte de se mettre dans les mains des Russes, les Polonais sont inquiets. Vous penseriez quoi, à leur place ? "ça craint" est le mot qui me vient immédiatement à l'esprit.
Au final, tout ce cirque parce que les écolos allemands ont eu la peau du nucléaire, c'est du propre ! (Si on peut dire propre... Et forcément, avec leur logique binaire, maintenant ils manifestent contre les mines et les centrales au charbon ! Angela ne rigole pas tous les jours, à mon avis.)
