Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Comprendre et penser la géopolitique du monde contemporain.

Revenir à Passion-Histoire
Nous sommes le Ven 29 Mar 2024 01:11

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 78 messages ]  Aller à la page Précédent  1 ... 4, 5, 6, 7, 8
Auteur Message
 Sujet du message: Re: Crise de la zone euro
MessagePosté: Ven 17 Juil 2020 21:45 
Narduccio a écrit:
Toutefois, si à la place de nous offrir des articles comme autant de petites perles, vous vous lanciez un peu dans l'analyse des situations, vous constateriez très vite la différence entre les 4 pays opposés au plan [Autriche, Pays-Bas, Danemark, Suède] et l'Allemagne :
- l'Allemagne s'est officiellement déclarée en récession;
- le moteur de l'économie allemande est constitué par l'exportation de produits hauts de gamme, elle a donc besoin d'acheteurs. La Chine est aussi en récession, donc les chinois vont moins acheter. La crise économique se profile aux USA = > les carnets de commande vont se vider.

CQFD : l'Allemagne a besoin que ses clients européens récupèrent vite des capacités de dépense, donc il faut qu'ils consomment. Les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark et la Suède sont dans une autre situation. Le politique économique des Pays-Bas est quasiment celle des paradis fiscal, du coup elle accueille un très grand nombre de sièges sociaux d'entreprises européennes. Elle doit donc penser qu'elle s'en tirera grâce à cela. L'Autriche a plutôt une économie de transit et elle vit aussi en partie grâce au tourisme des allemands. Et le plus grand client du Danemark et de la Suède, c'est l'Allemagne.

Vous avez peut-être raison, mais je reste persuadée que la crise économique en 2020 sera sévère non seulement en Allemagne, mais aussi dans d'autres pays.


Haut
  
 
 Sujet du message: Re: Crise de la zone euro
MessagePosté: Ven 17 Juil 2020 23:44 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Sam 13 Mai 2006 23:36
Messages: 183
Localisation: Limoges
Sur l'opposition entre les "pays frugaux" et les autres, DSK avait publié il y a quelques semaines un long article dans les Echos :

https://www.lesechos.fr/idees-debats/ce ... rt-1216061

Je serais curieux d'avoir l'avis des participants en particulier sur le début de l'article, une comparaison surprenante des dettes des Etats et des ménages des pays en questions.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Crise de la zone euro
MessagePosté: Sam 18 Juil 2020 13:52 
Hors ligne
Administrateur du site
Administrateur du site
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Mar 27 Avr 2004 18:38
Messages: 1418
Localisation: Région Parisienne
C'est réservé aux abonnés.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Crise de la zone euro
MessagePosté: Sam 18 Juil 2020 20:39 
Narduccio a écrit:
si à la place de nous offrir des articles comme autant de petites perles, vous vous lanciez un peu dans l'analyse des situations, vous constateriez très vite la différence entre les 4 pays opposés au plan [Autriche, Pays-Bas, Danemark, Suède] et l'Allemagne :
- le moteur de l'économie allemande est constitué par l'exportation de produits hauts de gamme, elle a donc besoin d'acheteurs. La Chine est aussi en récession, donc les chinois vont moins acheter. La crise économique se profile aux USA = > les carnets de commande vont se vider.

Tous les pays clients de l'Allemagne sont en récession. Tous les pays clients des "quatre frugaux" sont en récession.
La récession est moins forte en Chine qu'en Europe. Les clients des " quatre frugaux" sont principalement en Europe et Grande-Bretagne.


Haut
  
 
 Sujet du message: Re: Crise de la zone euro
MessagePosté: Lun 20 Juil 2020 21:02 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Sam 13 Mai 2006 23:36
Messages: 183
Localisation: Limoges
Jean-Marc Labat a écrit:
C'est réservé aux abonnés.

Damned. Je recopie ci-dessous la première partie (sur 4) de l'article, qui est celle qui m'a le plus surpris .

"L'Europe s'est enfermée dans un récit stérile opposant les Etats « frugaux » et les Etats « laxistes ». Ce récit est historiquement faux et politiquement mortifère. Pour en sortir, il faut revenir aux valeurs communes du projet européen. La violence de la crise actuelle impose une vision renouvelée qui, paradoxalement, ouvre la voie à l'Europe politique.
PARTIE 1. EUROPE DES CIGALES, EUROPE DES FOURMIS ?

En mars dernier, aux prémices de la crise sanitaire en Europe, le ministre des Finances néerlandais Wopke Hoekstra a suggéré qu'il serait nécessaire « d'enquêter sur les pays comme l'Espagne, qui disent ne pas avoir de marge budgétaire pour faire face à la crise provoquée par le coronavirus, et ce alors même que la zone euro a cru pendant sept ans sans interruption ».

Ce discours très décevant pose mal la question du futur de la zone euro. Le débat sur la mutualisation des dettes dans la zone n'est pas nouveau et a empoisonné une bonne partie des relations entre les pays de l'Union européenne (UE) depuis des années. Avec les besoins de financement nés de la crise sanitaire, ce débat a rebondi avec vigueur.

Les acteurs sont bien connus. D'un côté les Etats qui sont favorables à ce que l'Union utilise sa capacité d'endettement pour financer son développement et les transferts nécessaires à sa stabilité ; on trouve dans ce groupe surtout des pays du Sud, mais aussi l'Irlande, le Luxembourg ou la Belgique. De l'autre, les pays dits « hanséatiques » (Pays-Bas, Suède, Danemark, Finlande). Au milieu, la France et l'Allemagne. La France plutôt proche du premier groupe et l'Allemagne du second. Les uns en appellent à la solidarité au sein de l'Union, les autres déclarent qu'ils ne veulent pas payer pour les dettes de pays prétendus peu rigoureux.

Pourtant, il n'est pas sûr que les peuples laxistes soient ceux que l'on cite le plus souvent. Prenons l'exemple de l'Italie. On passe trop souvent sous silence les efforts considérables consentis par les gouvernements italiens successifs depuis les années 1990 pour alléger une dette publique héritée des années 1980. Entre 1995 et 2019, l'Italie enregistre chaque année un excédent primaire, à l'exception de 2009. Autrement dit, chaque année, les recettes publiques étaient supérieures aux dépenses, en excluant le paiement des intérêts de la dette. Sur la même période l'Allemagne enregistre des déficits primaires en 1995-1996, 2001-2005 et 2009-2010. Même en 2012-2013, en pleine crise de l'euro, le gouvernement de Mario Monti atteint un excédent primaire de 2 % du PIB alors même que, comme il l'explique lui-même , cette austérité « détruisait en réalité la demande intérieure », aggravant la crise.

L'Italie n'était pas seulement frugale. Elle a également enclenché une libéralisation précoce de son marché du travail. La part des travailleurs à temps partiel dans la force de travail italienne passe de 10 % en 1993 à 18 % en 2018, contre 22 % en Allemagne la même année. Supérieur aux protections françaises au milieu des années 1990, le niveau de régulation du marché du travail est aujourd'hui plus proche du régime allemand selon l'OCDE. En somme, contrairement à ce que l'on dit souvent, l'Italie s'est montrée « bonne élève ».
Et les autres ?

Qu'en est-il des autres ? C'est le rapport de la dette publique au PIB qui sert le plus souvent d'indicateur. On le sait, celui-ci est beaucoup moins élevé dans les pays dits « frugaux » (49 % du PIB aux Pays Bas, 33 % au Danemark en 2019) que dans les pays prétendus « laxistes » (Italie 133 %, Espagne 96 %). Et c'est sur cette base que les peuples du Sud de l'Europe (comme d'ailleurs, les Français ou les Belges) sont traités d'irresponsables. Mais la dette publique ne saurait suffire à caractériser le comportement plus ou moins prodigue d'un peuple. La dette des ménages, qu'ils contractent pour eux-mêmes, ne peut être laissée de côté.

Ce que nous montre ce graphique (voir ci-dessous), c'est que la dette des ménages est proportionnellement beaucoup plus élevée dans les pays qui se disent frugaux que dans les pays vus comme laxistes. Or ce qui compte, ce n'est pas le caractère privé ou public de la dépense. C'est là un choix politique que chaque peuple peut faire souverainement. Ce qui compte c'est de savoir de combien on s'endette (de façon privée ou en passant par l'Etat) pour dépenser plus que l'on ne produit.

Image

Dans ces conditions, les cigales et les fourmis ne sont pas toujours là où on croit. Les ménages des pays dits « hanséatiques » (violet) ont une tendance à dépenser plus que leur revenu bien plus forte que ceux des pays du Sud (noir). Mieux encore, dans chacun des pays hanséatiques, les ménages sont moins économes que les ménages italiens qui leur servent souvent d'exemple d'intempérance.

Et cela ne s'arrête pas là. La somme des ratios des dettes des ménages et de la dette publique pour la moyenne des quatre pays hanséatiques s'établit au-dessus de 260 % contre 220 pour les quatre autres pays analysés (315 pour le Danemark, 290 pour les Pays-Bas et 220 pour l'Italie).

Il ne s'agit pas ici de faire une comptabilité exhaustive des dettes d'un pays pour en analyser la vulnérabilité. Il s'agit de comparer des comportements. D'Aristote à Montesquieu, nombreux sont ceux qui ont voulu décrire la nonchalance des pays du Sud et affirmer la vertu de ceux qui vivent plus au Nord. Mille fois répétée cette antienne a fini par faire loi et empoisonne notre vie communautaire. Les chiffres sont sans appel : du point de vue des comportements, il n'y a aucun doute. Les plus vertueux ne sont pas ceux que l'on croit. Et il en est de même des risques de surendettement dont la crise des « subprimes » a montré la dangerosité. Ici encore si risques il y a, ils ne sont pas seulement dans les pays que l'on fustige souvent."


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Crise de la zone euro
MessagePosté: Mer 22 Juil 2020 14:12 
Dupleix a écrit:
La crise de la dette a été contenue à la Grèce, mais à l'époque de nombreux commentateurs redoutaient qu'elle se propage à l'Italie, à l'Espagne ou la France, dont le niveau de dette publique suscitait des inquiétudes.

Ce que vous dites n'est pas vrai.
La Troïka est intervenue dans plusieurs pays, notamment le Portugal.
Quant à l'Espagne, elle a souffert avec la hausse vertigineuse du spread. L'initiative de Draghi (whatever it takes) a calmé les tensions sur le marché obligataire.


Haut
  
 
 Sujet du message: Re: Crise de la zone euro
MessagePosté: Dim 2 Aoû 2020 19:57 
Sujet: Perspectives financières de l'Union

pierma a écrit:
Que Dieu protège la France si elle devait retourner au franc !

Je suis déjà persuadé que notre pays s'appauvrit, parce que nous avons perdu et perdons encore notre industrie, perte de substance qui réduit les emplois disponibles - surtout peu qualifiés - et les recettes fiscales. D'où un glissement vers le financement à crédit de l'état, et en réaction l'augmentation des impôts et l'austérité pour les services publics.

Bon sang, 900 usines perdues entre 2007 et 2015 !
Il va falloir trouver des solutions à ça, ou des alternatives, parce que faute d'entreprises en croissance en France, et faute de fonds d'investissements nationaux, on va droit dans le mur, à terme. Je le crains très sérieusement.

La faiblesse de l'industrie en France résulte probablement de plusieurs facteurs. Il est possible que la monnaie unique soit un des facteurs. L'euro a profité aux pays qui étaient déjà très forts dans le domaine de l'industrie. Est-ce une coincidence si la désindustrialisation de la France et l'Espagne s'est accentué après la création de la monnaie unique ?

Pour paraphraser Laurentius, je dirais : l'introduction de l'euro en 1999 était une erreur, et si j'avais le choix, je préférerais que tout cela ne soit jamais arrivé.


Haut
  
 
 Sujet du message: Re: Crise de la zone euro
MessagePosté: Mar 13 Oct 2020 19:51 
Dans une "interview" publiée le 14 septembre, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, répond aux questions d'Eric Albert et Marie Charrel.

Citation:
Les pays du sud de la zone euro sont plus affectés par la crise. Le plan de relance européen permettra-t-il d’estomper les divergences de croissance ?
Il est vrai que le choc sanitaire a affecté plus durement le sud que le nord, et il faut tout faire pour éviter que le choc économique ait un impact asymétrique. A cet égard, l’accord du 21 juillet à Bruxelles sur la relance européenne est un véritable plan de solidarité, qui profitera surtout aux Etats les plus touchés, au sud, et qui limitera les risques de divergence. Au-delà, cet accord représente l’amorce d’une politique budgétaire européenne. Nous, banques centrales, expliquons depuis des années que la BCE ne peut pas être le seul acteur sur la scène européenne face à des budgets restés nationaux.

L’accord est-il pour autant un pas historique vers un fédéralisme européen ?
Il me paraît trop tôt pour le dire. Les plans de relance britannique et américain sont bien plus conséquents que celui de la zone euro.


Haut
  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 78 messages ]  Aller à la page Précédent  1 ... 4, 5, 6, 7, 8

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 6 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com