Qu'est-ce qui a provoqué cet emballement dans la communication gouvernementale ? Il est possible que ce soit le rapport suivant :
Coronavirus : les prévisions sur la progression de l'épidémie de Covid-19 qui ont alarmé l’ÉlyséeBref, si on se base sur le fait que la semaine dernière on avait un doublement du nombre de cas tous les 72 heures, soit tous les 3 jours, on peut en déduire que la progression était exponentielle. Ce qui veut dire que si on ne fait rien, on aura très vite un nombre de cas qui dépasseront les capacités d'accueil des hôpitaux. Trois phrases extraites de l'article permettent de comprendre l'urgence :
Citation:
Entre 30 000 et 100 000 lits de soins intensifs pourraient devenir nécessaires pour accueillir les patients au pic de l'épidémie. Mardi 10 mars, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a annoncé que 5.000 lits de réanimation étaient disponibles en France, avec 7 364 lits supplémentaires dans les unités de soins intensifs. Les capacités des hôpitaux risquent d'être rapidement débordées, alors que 300 personnes sont déjà hospitalisées en réanimation.
300 lits occupés en réanimation avec un doublement tous les 3 jours, çà donne 600 lits occupés à J+3, 1200 lits à J+6, 2400 lits à J+9, 4800 lits à J+12, 9600 lits à j+15 ... et le système hospitalier est débordé. En fait, le vrai problème n'est pas matériel. On pourrait augmenter encore le nombre de lits, mais comment former les personnels nécessaires ? Car un "lit" en réanimation, ce n'est pas qu'un lit, un respirateur et les matériels de monitoring, mais aussi des gens présents 24/24h et 7/7J pour soigner le malade qui git au fond du lit. Pour assurer une présence permanente, si on se libère des obligations légales du droit de travail, il faut environ 4 personnes. Si on applique les obligations légales, il faut 6 personnes. Ça, c'est juste pour une seule personne présente en permanence, Or, pour qu'un service fonctionne, il faut une équipe et une logistique pour que cette équipe fonctionne. Cela va de la personne qui fera le ménage pour assurer que le lieu reste aussi décontaminé que possible, aux soutiens logistiques, comme les repas de l'équipe de soin, la gestion des rechanges, la décontamination des effets des malades, ...