"Épidémie peu mortelle" ? On estime actuellement qu'environ 4,4% des français ont été infectés. Et cela s'est traduit pas 98192 personnes hospitalisées et 27 529 décès. Si rien n'est mis en œuvre pour freiner l'épidémie, une simple règle de 3, donne l'ampleur de la tragédie à venir : 27529/4,4*100 = 625 659 décès. On a parlé de guerre, je penser que c'était une comparaison erronée, car une guerre pourrait ne pas être aussi meurtrière. Bon, je n'ai pas tenu compte que théoriquement, aux environs de 60% d'infectés, l'épidémie devrait ralentir. Coté hospitalisations, la calcul donnerait : 98192/4.4*100 = 2 231 636, et notre système de santé serait en faillite. D'ailleurs, pas que lui.
Alors, on peut se dire ... "pour sauver quelques vieux qui de toutes façons allaient mourir". C'est une phrase qu'on entends souvent, d'ailleurs surtout dans la presse économique libérale. Je proposerais juste une piste de réflexion qui peut remettre en place certaines idées :
Combien coûte une vie sauvée ?Oui, chaque vie sauvée à un coût, que l'on peut comparer à combien va rapporter au système économique le fait que la personne concernée continue à produire et à consommer. Certains liens dans l'article peuvent sembler très cyniques, mais, en fait, chacun d'entre nous consomme et produit, les humains sont des maillons essentiels des chaines de production, et il est dommage que certains économistes, surtout à leurs âges où ils sont en plein dans les zones dangereuses vis-à-vis du Covid19, l'aient perdu de vue. 600 000 morts, en 3 mois, ou en 3 ans, cela a un impact sur l'économie toute entière. Peut-être plus que 2 mois de confinement. Le cynisme serait de se taire, de sortir sa calculette, et de parler ensuite d'après le résultat qu'on lit sur le cadran de la calculette. Je pense que certains économistes ou commentateurs auraient dû réviser les bases de la compta (différence entre prix et coût) et de certaines lois de l'économie, et comprendre ce qu'est le VVS :
Citation:
Mais j’ai quand même fait mes recherches pour savoir s’il n’existait pas un outil administratif, caché quelque part, qui permettrait de calculer le prix de la-vie-qui-n’a-pas-de-prix. Et là je suis tombé de ma chaise.
Figure-toi que, contrairement à ce que dit Christophe Barbier, la vie a bien un « prix », en plus d’avoir un coût. Et qu’il y a même des chercheurs qui s’affrontent sur le sujet depuis des années, pour aider les gouvernements à faire des choix. Quand il s’écharpent, ces chercheurs, c’est généralement pour savoir s’il faut tenir compte de l’âge du vivant, de s’il a un emploi ou pas, de si cette valeur varie en fonction de la richesse globale du pays, ou encore de s’il faut aussi prendre en compte le coût des funérailles même si ça pèse peu dans le total. Ça parait un peu foufou raconté comme ça, et même un peu flippant, mais ce n’est pas complètement irrationnel quand on y pense.
Par exemple si tu dois faire un investissement qui va te permettre de sauver 10 vies, mais que cet investissement va te coûter la moitié du budget de ta collectivité et donc t’obliger à licencier du personnel ou arrêter de ramasser les poubelles pas exemple, tu te demandes : est-ce que ça vaut la peine ? Et pour y répondre, même si la vie n’a pas de prix, tu fixes, sans t’en rendre compte, un prix à la vie.
J’ai donc appris que non seulement la vie avait un « prix », mais qu’il y avait aussi une méthode officielle pour la calculer. Même s’il y a un gros débat sur la méthode. Et que ça dépend des pays.
Comment calcule-t-on le prix d’une vie ?
Alors on appelle ça le VVS. La « valeur d’une vie statistique ». Comme ce calcul est à la fois nécessaire et super choquant, on évite en général d’en parler à la télé mais on est bien obligé de le prendre en compte.
Je vous passe les détails (lisez l'article, pour cela), mais globalement si on tourne aux alentours de 300 000 morts, cela nous couterais environ 800 milliards d'euros. Ne rien faire, accepter la mort de 600 000 milles vieillards plus ou moins inutiles coûterait au reste des français environ 800 milliards d'euros... Je ne sais pas si cela aurait été un bon choix. Je pensais Christophe Barbier un peu plus malin.