Le dernier développement d'hier soir nous plonge dans une situation à l'italienne, après avoir tant décrié les Italiens et vanté la supériorité de notre système sur le leur. La réponse trop graduée, donc trop lente, aboutit aux mêmes mesures, mais avec un nombre de cas plus élevé que si la réponse avait été forte dès le départ, puisque les scénarios Chinois et italien étaient connus.
En Italie, le stade supérieur est atteint: il est désormais interdit de sortir de chez soi sans un papier prouvant qu'on a une bonne raison (comme une urgence médicale ou acheter des produits de première nécessité).
En France, les élections ne sont pas encore déprogrammées, mais il paraît évident que
1. la participation sera ridiculement faible, ce qui posera la question de la légitimité
2. le second tour dans les circonscriptions à 2 tours sera déprogrammé, annulant de fait cette élection, et toute sa logistique.
3. viendra le temps des comptes à rendre pour les décideurs qui n'ont pas pris les mesures adéquates en temps voulu. Malheureusement le bilan sera chiffré en nombre de contaminations
On se pose la question des motivations: pourquoi une réponse si timorée? Est-ce:
- incompréhension du mécanisme de contagion, malgré les modélisations très claires et les exemples de la Chine et de l'Italie?
- peur "d'en faire trop", d'être ridicuke?
- calcul politique, pressions économiques?
La décision est d'abord politique: les cas de Singapour, Taiwan, et dans une moindre mesure Hong-Kong et Macao mériteront d'être étudiés: ils ont choisi immédiatement l'option maximale (stade 3). Alors que ces territoires auraient pu être catastrophiquement touchés, ils ont réussi à endiguer la contamination très tôt, par intelligence de la situation.
Pour info:
https://www.worldometers.info/coronavir ... ry/france/