Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Les réseaux d'alertes permettent de prendre assez vite en compte des nouvelles informations sur l'évolution de la maladie. Il y a 2 jours, des médecins s'inquiétaient de voir apparaitre des cas de patients jeunes en détresse respiratoire aigüe. Cela serait du à des automédications avec des anti-inflammatoires. J'insiste sur le conditionnel.

Du coup, l'info a été remise à la presse :


[urlhttps://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-attention-aux-anti-inflammatoires-alerte-veran_fr_5e6cb752c5b6747ef11db23d]Coronavirus: attention aux anti-inflammatoires, alerte Véran[/url]

Si le système hospitalier est débordé (le plus probable), la mortalité montera pour toutes les autres afflictions, pas seulement le coronavirus.


Oui, il en va de même pour les données de l'OMS, environ 2 jours de retard.

Effectivement. Actuellement, on a fait de la place pour le coronavirus. A Mulhouse la police municipale garde l'entrée des hôpitaux et des cliniques. Tout ce qui n'est pas urgent est repoussé à plus tard. Les services d'urgences ne sont plus encombrés par de la bobologie. Mais, ils commencent a être très sollicités par les cas liés au coronavirus. Il y a des hôpitaux qui lancent des appels pour qu'on vienne les aider :

Le dernier développement d'hier soir nous plonge dans une situation à l'italienne, après avoir tant décrié les Italiens et vanté la supériorité de notre système sur le leur. La réponse trop graduée, donc trop lente, aboutit aux mêmes mesures, mais avec un nombre de cas plus élevé que si la réponse avait été forte dès le départ, puisque les scénarios Chinois et italien étaient connus.

En Italie, le stade supérieur est atteint: il est désormais interdit de sortir de chez soi sans un papier prouvant qu'on a une bonne raison (comme une urgence médicale ou acheter des produits de première nécessité).

En France, les élections ne sont pas encore déprogrammées, mais il paraît évident que
1. la participation sera ridiculement faible, ce qui posera la question de la légitimité
2. le second tour dans les circonscriptions à 2 tours sera déprogrammé, annulant de fait cette élection, et toute sa logistique.
3. viendra le temps des comptes à rendre pour les décideurs qui n'ont pas pris les mesures adéquates en temps voulu. Malheureusement le bilan sera chiffré en nombre de contaminations

On se pose la question des motivations: pourquoi une réponse si timorée? Est-ce:
- incompréhension du mécanisme de contagion, malgré les modélisations très claires et les exemples de la Chine et de l'Italie?
- peur "d'en faire trop", d'être ridicuke?
- calcul politique, pressions économiques?

La décision est d'abord politique: les cas de Singapour, Taiwan, et dans une moindre mesure Hong-Kong et Macao mériteront d'être étudiés: ils ont choisi immédiatement l'option maximale (stade 3). Alors que ces territoires auraient pu être catastrophiquement touchés, ils ont réussi à endiguer la contamination très tôt, par intelligence de la situation.

Pour info:
https://www.worldometers.info/coronavir ... ry/france/

Il y a une différence entre le cas italien et le cas français. En Italie, la décision de figer le pays a été prise alors que le système hospitalier était déjà débordé. Apparemment, ce n'est pas le cas en France.

En Italie la décision a été prise en 2 temps. Ils ont d'abord pris la décision de "fermer" le Nord. Mais cela a été un échec, puisque de nombreux italiens "du sud" qui vivaient et travaillaient "au nord", ont décidé de rentrer "chez eux". On leur a demandé de s'auto-signaler, 16 000 l'ont fait. Ce cela qui a entrainé la décision d'étendre à tout le pays les mesures d'exceptions.

En France, mais aussi en Belgique, on a pris la décision de fermer les bars, restaurants, ... bref de créer de la "distance sociale". Moralité ? Vendredi soir, en Belgique et samedi soir en France, pas mal de fêtards ont décidé de fêter les dernières heures de liberté ... ruinant par là-même la réussite de ces mesures. La situation actuelle est le résultat de l'inconséquence de pas mal de monde, de ceux qui ont demandé s'il était raisonnable de prendre ces mesures pour "une petite grippe" ? Mais aussi, de ceux qui se sont amusés à jouer aux matamores que rien n’effrayait, multipliant les prises de risques.

Dans les zones, les "clusters" où il y a de nombreux cas déclarés, le système hospitalier est "aux limites". Le nombre de nouveaux cas journaliers va sûrement s'approcher, puis peut-être dépasser le millier. Ce qui pourra frapper les esprits et peut-être mettre un peu plus de plombs dans les cervelles.

C'est certain et si ce ne sont pas les citoyens qui le feront l'Histoire s'en chargera...

Mais on sait déjà que le système hospitalier va être débordé, à courte échéance, ce qui était prévisible au vu des statistiques italiennes. Car malgré les messages rassurants qu'on a pu entendre , notre système hospitalier n'est pas aussi infiniment supérieur au système italien que l'on croit, surtout comparé à l'Italie du Nord, à Milan, épicentre de départ de l'épidémie italienne, et zone la plus développée d'Italie. L'Italie avait cet avantage de nous offrir une vision sur ce qui vient, avec deux semaines d'avance.

Et il n'y a pas que l'Italie. La Chine offrait un parfait cas d'étude de stratégies successives. Et a contrario, les exemples de Singapour et Hong-Kong sont très parlants et auraient pu servir d'exemples forts. Dire que l'on a pu entendre des médecins dire que "cette stratégie très forte dès le départ a marché là-bas mais ne marcherait pas chez nous car les asiatiques sont obéissants" Comme si la décision de fermer les écoles et les commerces était liée à un soit-disant caractère de telle ou telle population. Notre population sera tout aussi disciplinée face à ce danger grave.

Quelques exemples montrent que l'on ne réagit pas de la même façon dans toutes les régions de France. J'habite en Alsace, je suis allé faire des courses en semaine, et je n'ai pas vu de rayons dévalisés. Mais, sur les réseaux sociaux, j'ai vu des images de quasi-émeutes dans certaines communes françaises. J'ai d'ailleurs du mal à comprendre cet engouement pour les pâtes et le PQ. Mais, c'est là qu'on voit les changements apportés par le renouvellement des générations, dans mon enfance, cela aurait été la farine, le café et le sucre.

Savoir se servir de la farine, c'est en effet sans doute générationnel, cela se perd avec les plats tout prêts, et les livraisons à domicile.
Pour le PQ, je cherche aussi... Un ami au Liban me disait "j'ai vécu 12 ans de guerre civile, on a connu des privations, mais jamais personne ne s'est trouvé à court de PQ".
Le reste des rayons dévalisés, ça reste du traditionnel, qui rappelle les denrées stockées en temps de guerre, le consommable non périssable immédiatement: riz, pâtes, sucre, conserves, lait longue conservation...
Il est peu probable que les supermarchés ferment et se trouvent à court. Une fois la panique passée, ils vont se réapprovisionner. Par contre, on peut s'attendre à des queues semblables à celles de Cuba.

Oui, mais pas pour les mêmes raisons.... Le principe de base est d'augmenter la "distance sociale". Bref, dans un monde idéal, 2 clients ne devraient JAMAIS être à moins d'un mètre l'un de l'autre. Donc, nombre de clients limités, et un nouveau ne rentre que lorsqu'un client sort du magasin. Dans quelques supermarchés, on voit de telles queues se mettre en place. Avec les caddies, c'est simple, vous êtes forcément à 1m de la personne devant et derrière vous.

Petite question subsidiaire, avec un régime essentiellement basé sur des pâtes, ne risque-t-on pas de voir apparaitre des carences en vitamines.