Citation:
J’ai argumenté mon raisonnement, pouvez-vous essayer de faire de même ou devrons-nous nous contenter de cette réponse ?
Il me semble avoir également argumenté, seulement vous ne citez qu'une seule petite phrase de ma réponse.
Manière étrange de demander des comptes lorsqu'ils sont déjà écrits plus haut.
Citation:
La vraie question que posent vos propos, c’est combien de morts il y aurait s’il n’y avait eu aucune de ces mesures, et pour commencer, donc, pas de confinement en mars-avril. Et je suis comme Narduccio, je pense que cela se compterait au moins en centaines de milliers.
Nous n'en savons strictement rien et nous ne le saurons jamais, par contre la course à l'inflation gigantesque (après fois 10, ce sera fois 100, puis on tombe sur des comptes malthusiens...) n'est pas forcément la meilleure réponse.
Citation:
il me semble que le discours de la majorité des scientifiques s’est stabilisé pour se focaliser maintenant sur la protection des populations "à risque".
Effectivement, dans ce cas on les protège et on prépare tout ce qu'il faut au cas où elles tombent malades, comme des lits, du personnels et du matériel dans les hôpitaux. Malheureusement, rien de tout cela n'a été fait. En plus de 6 mois c'est plus que scandaleux.
Citation:
mais j’ai tendance à penser que, si le gouvernement pouvait d’un coup de baguette magique budgétaire augmenter ad libitum le nombre de lits réanimation et diminuer le délai de résultat des tests, il le ferait et s'éviterait ainsi pas mal d'emmerdements. C’est donc qu’il y a sans doute d’autres freins, comme par exemple disposer de personnel formé pour ces lits
Il a bien, d'un coup de "baguette magique", réalisé d'autres dépenses pendant ce laps de temps et contracté avec ses partenaires européens une dette abyssale.
Il a été capable de stopper la création de richesses dans ce pays pendant 2 mois et de creuser massivement les déficits.
Il faut arrêter avec ce genre d'excuse à la gomme ! Lorsque la maison brûle et fait des morts - c'est ce qu'on nous explique tous les soirs depuis début mars ! - on arrose massivement l'incendie pour l'éteindre et on ne se pose pas la question de savoir combien coûte l'eau utilisée dans ce cas d'urgence vitale.
C'est une attitude hypocrite menée par ces personnes, qui vous infantilisent et vous culpabilisent si vous ne portez pas votre morceau de tissu, mais sont incapable d'organiser des tests dans de bons délais et d'ouvrir des lits supplémentaires.
Le personnel ? Il fallait peut-être éviter de fermer les lits et supprimer les postes qui l'ont été depuis 10 ans.
Voilà un Etat qui n'a plus d'Etat que le nom...
Citation:
Personnellement, je trouve que c’est pas plus mal que si on avait dû organiser un référendum d'initiative citoyenne pour savoir comment il fallait gérer la crise sanitaire
Ne tombons tout de même pas dans la caricature, je n'ai lu personne avancer cela dans l'échange.
Si pour vous il n'y a aucun problème dans le fait que des personnes illégitimes décident de tout, que voulez-vous ajouter de plus ?
Je ne vois pas trop ce que les gilets jaunes ou autres défenseurs du RIC ont à faire ici...
Citation:
le confinement a été une pratique des autorités pendant la peste noire,
Ah bon, première nouvelle ? Vos sources s'il vous plait ?
En dehors de quelques rares cas isolés dans des cités de la côte dalmate (des cités d'ailleurs où la moitié de la population était morte en quelques jours), il n'y a jamais eu un confinement généralisé d'un Etat au Moyen Age en Europe Occidentale.
Vous confondez avec la quarantaine, ce n'est pas du tout pareil.
Citation:
c’est seulement parce que la vitesse de circulation des hommes et du virus était bien plus faible qu’aujourd’hui
A nuancer, car la circulation de la peste noire se réalise sur deux à trois ans en Europe occidentale et celui de la grippe espagnole ("virus père" et sa mutation) se répand en moins de deux ans à l'échelle du monde. C'est pratiquement identique.
Sans nécessairement entrer dans la comparaison, il est tout de même intéressant d'éclairer les questions du présent avec les lumières du passé. De nombreux articles et ouvrages ont été publiés à cette occasion et sans tomber dans le jugement - normal ce n'est pas le but - on est souvent surpris des réactions de nos société actuelles.
Citation:
Là où en revanche je vous rejoins un peu me semble-t-il, c’est si l’on compare avec les épisodes de 1957-58 et de 1968-69 (tels qu’on les trouve décrits sur le net). Plusieurs choses me frappent.
D’abord la légèreté du traitement médiatique de ces épidémies par la presse (contrairement à 1918, il ne semble pas y avoir eu de censure), qui contraste avec le ton catastrophiste de nombre de media d’aujourd’hui, ton à qui j’attribue en premier lieu l’ambiance anxiogène que vous décrivez.
Et ensuite le fait que personne à l’époque ne semble avoir reproché à René Coty, Maurice Bourgès-Maunoury, ou plus tard De Gaulle et Pompidou, leur gestion de la crise.
Cela dénote une autre relation avec les media et avec le pouvoir politique.
C'est normal, la société de l'époque - aucun rapport avec les relations entre les médias et le pouvoir politique - n'aurait jamais eu à l'esprit de sonner le tocsin pour une grippe plus mortelle que la "normale". La vie du pays n'a pas besoin d'être arrêtée, il y a toujours une place pour la fatalité, la mort fait partie d'un quotidien alors qu'aujourd'hui plus du tout. Il faut un responsable pour tout, qui doit payer la gêne occasionnée : au vent qui souffle trop fort, au gamin qui braille dans la rue, à la rivière qui déborde, au températures trop élevées, au virus qui se propage, etc.
Qui plus est, en 1918, il n'y a pas eu trop de censure (et en 1919 elle n'existait plus) sur la grippe espagnole - c'est surtout le décompte des morts qui était interdit en France et le fait de trop en parler pour ne pas démoraliser une population déjà très éprouvée par les conséquences de la guerre - et je vous conseille d'aller lire sur
Gallica les quotidiens de l'époque, c'est très intéressant, surtout lorsque des médecins et scientifiques français déconseillent le port du masque, totalement inutile selon eux pour stopper l'épidémie (ils raillent les Américains à ce sujet), tout l'inverse d'aujourd'hui...
Encore une fois, comparaison n'est pas raison, mais il semble bien que nos sociétés actuelles soient prises d'une peur totalement irrationnelle, qui aurait surpris les générations d'avant.
D'un autre côté, c'est sans doute parce que les pratiques anciennes comme les flagellants n'existent plus, ni la récitation de prières pathétiques en public, voire en moins sympa lyncher des marchands ou des juifs parce qu'ils auraient propagé le virus, il faut donc d'autres moyens pour canaliser les peurs...
Ajoutons que c'est lorsque le tiers ou la moitié des habitants y passaient que ces scènes d'hystérie collective se manifestaient, les chiffres d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec ceux de l'époque, en valeur absolue, comme en valeur relative.