La conquête de l'espace vaut, pour ce qui concerne la Chine, comme ticket d'entrée dans le club très fermé des puissances capables d'envoyer des hommes dans l'espace. C'est en quelque sorte la "cerise sur le gâteau" de leur développement économique.
Mais la conquête de l'espace, en dehors des - très importantes- questions de prestige national, bénéficie à de larges pans de la société. L'informatique a fait d'énorme progrès grâce aux recherches fondamentales lancées par la Nasa, la création d'outils pour la gestion de programmes complexes a fait un " bond de géant", et les téléphones portables et les télévisions par satellites sont là pour nous rappeler l'importance de l'espace dans notre vie de tous les jours.
Il est clair que cette nouvelle course à l'espace verra de nouveaux entrants arriver et disputer le leadership aux Etats-Unis ( Chine bien sûr, mais aussi Inde, Japon, Brésil, sans oublier la Russie qui n'a pas dit son dernier mot...)
Par contre, ce qui est affligeant, c'est le manque d'ambition de l'Union Européenne dans le domaine du vol habité. En gros, rien ne se fera hors de collaborations internationales.
Pourtant, l'aérospatial en Europe est un secteur qui emploie plus de 170 000 personnes, qui est technologiquement à la hauteur de ses concurrents et qui a de beaux succès à son palmarès ( je veux bien sûr parler d'Ariane qui est née d'un refus américain de lancer un satellite allemand).
Nous avons l'accès à l'espace, mais nous n'avons pas la maîtrise de l'espace. Pourtant, je crois que si nous lancions, de nous même et par nous même un grand projet d'exploration martienne par l'Homme, l'Europe en sortirait gagnante.
Ce serait je crois un projet fédérateur pour les populations de notre continent qui pourraient - avec la comm appropriée...- s'unifier autour de ce grand dessein et nous verrions l'émergence d'un sentiment pro européen. Huyustus, vous mettez le doigt exactement ce qui manque à l'Europe : "un projet qui la fasse vibrer"
Les ingénieurs sont là, ne manque plus que la volonté politique ( ne nous leurrons pas, l'Homme sur Mars par exemple, coutera au bas mot 6 à 7 milliards d'euros tous les ans pendant au minimum 15 ans)
Mais nous ne pouvons, pour des raisons d'indépendance, louper le " train" spatial. Quand nos concurrents ( et amis
) seront dans les étoiles et ne souhaiteront plus de collaboration, que ferons nous ? Souvenons nous de l'exemple du GPS et de la création de Galileo...
Pour terminer, gardons en tête cette phrase de Constantin Tsiolkovski, un des pères de l'aéronautique russe : " la Terre est le berceau de l'Humanité, mais l'Humanité a-t-elle vocation de rester au berceau ?".