Skipp a écrit:
Savinien a écrit:
Présenter Bush comme un con ultra-religieux
Ce n'est pas le cas ?
Que Bush soit religieux, c'est indéniable. Mais ça ne lui est pas particulier parmi les derniers Présidents américains. D'ailleurs, paradoxalement, hormis Bush, ce sont surtout des démocrates qui furent les plus religieux (Obama, Clinton, Carter), Bush Sr. et Reagan étant connu pour leur relative tiédeur à ce sujet.
Qu'il soit ultra-religieux, c'est discutable. Bien évidemment, la religion teinte ses idées politiques, mais c'est tout aussi vrai pour les démocrates que j'ai cité plus haut, à la différence qu'ils avaient une vision plus "sociale" de leur christianisme.
Après, dire que la religion a dicté ses décisions serait une grave erreur. Je ne connais pas beaucoup "d'ultra-religieux" qui, par exemple,
acceptent les civil unions (équivalent du mariage sans le nom) pour les homosexuels. Bush était sur ce sujet sur la position de Lionel Jospin à la même époque par exemple : ce n'est sans doute pas le summum du progressisme, mais on a aussi vu beaucoup plus conservateur. Dans le même ordre d'idées, vous ne trouverez pas de propos de Bush se prononçant pour l'interdiction de l'avortement (même s'il a bien sûr combattu certaines pratiques et a globalement voulu en limiter le nombre), alors que ça n'aurait pas été politiquement dommageable pour lui de le dire. Pourquoi alors aurait-il caché ces opinions ? Peut-être tout simplement parce que les idées qu'on lui prête, il ne les a pas.
Ce ne sont que deux exemples sur des enjeux où la religion joue un rôle particulièrement important, mais il y en aurait bien d'autres à fournir. Que Bush ait été conservateur, sans doute, mais de là à en faire un extrémisme fondamentaliste, il y a un pas que beaucoup de gens ne devraient pas franchir s'ils étaient mieux informés.
Enfin, Bush est un "con". Ça à la limite c'est le qualificatif le plus subjectif des trois, c'est aussi celui qui me parait le moins objectif étant donné qu'il faudrait avoir une connaissance relativement intime de l'homme pour y répondre. Qu'il ne soit pas un intellectuel, qui n'affectionne pas les raisonnements trop abstraits, c'est sans doute vrai, mais je ne pense pas que ça suffirait à qualifier quelqu'un de "con".
Disons que globalement, Bush a tellement été traité de con, de fanatique ou de va-t'en-guerre par des gens qui ne se sont jamais intéressé à lui au-delà de certaines descriptions journalistiques hautement partisanes que j'ai tendance à facilement inverser les rôles. Ce qui n'empêche pas de juger, et bien souvent très sévèrement, son bilan à la Présidence.