Le salon géopolitique de Passion-Histoire

En plus des langues-stars, anglais, espagnol, arabe et chinois, français, japonais et russe, certaines langues utilisées par des groupes numériquement plus restreints mais occupant des zones d''importance géostratégique majeure sont maintenant très en demande (du moins aux Etats-Unis) et permettent de trouver un emploi dans diverses instances, tant privées que gouvernementales--et plus seulement les Nations Unies ou la NSA.
Une amie pakistanaise parlant anglais, farsi, urdu et français a ainsi trouvé un job très bien rémunéré comme consultante linguistique et culturelle auprès du syndicat d'une industrie américaine développant ses acitivités au Pakistan.
Bien entendu, l'intelligence militaire américaine accueille aussi les spécialistes de langues moyen-orientales à bras ouverts.

C'est aussi le cas en Europe lors de l'intégration d'un nouveau pays. Il faut traduire dans la langue de ce pays tous les documents européens valides. Et ça fait un boulot de plus en plus important. Dans certains cas, il a fallu allonger le délais : il n'y avait pas assez de traducteurs pour réaliser le travail.

Les entreprises qui cherchent à se développer à l'international écrivent de plus en plus de documents directement en anglais, ce qui donne parfois des histoires un peu cocasses. Areva et EDF, deux sociétés françaises, alliées à l'époque avec l'allemand Siemens ont développé l'EPR. Mais, EDF a eu du mal à traduire à temps pour le démarrage de l'EPR français toute la documentation ... Quand à traduire ces très nombreux documents en Finlandais ce fut une gageure qui failli coûter cher à Areva.

Tout à fait, c'est également le cas du swahili en Afrique de l'est.

J'ai lu dans les medias récemment que l'UE recrutait des traducteurs à tour de bras.

Pour certaines langues, il n'y en a pas assez. En fait, le souci, c'est les sessions du parlement, un des députés du plus petit état européen doit pouvoir prendre la parole et être aussitôt compris par les locuteurs des 24 autres langues. Or, pour trouver un gars qui traduit couramment entre l'estonien et le maltais ...
Malgré la politique officielle qui est de ne privilégier aucunes langues, pour des raisons pratiques, j'ai cru comprendre que lors des travaux en commission on se mettait d'accord pour ne recourir qu'à 2 ou 3 langues parmi les plus parlées.

A titre d'info, voici les 15 langages les plus enseignés aux Etats-Unis à l'automne 2006. La domination de l'espagnol est écrasante mais le Français, s'il a reculé en pourcentage d'inscriptions en langues étrangères, se maintient en 2ème position. Et le nombre d'étudiants en langues étrangères augmente:

Top 15 Languages Learned in the U.S.
(based on Fall 2006 Enrollments in U.S. Institutions of Higher Education)

Language % of Enrollment
1. Spanish 52.2%
2. French 13.1%
3. German 6%
4. American Sign Language 5%
5. Italian 5%
6. Japanese 4.2%
7. Chinese 3.3%
8. Latin 2%
9. Russian 1.6%
10 Arabic 1.5%
11 Ancient Greek 1.4%
12. Biblical Hebrew 0.9%
13. Portuguese 0.7%
14. Modern Hebrew 0.6%
15. Korean 0.5%

Merci pour ce classement Tonnerre. Il montre clairement que le potentiel économique d'un pays ne trouve pas forcément d'échos dans le choix d'une langue: ainsi le chinois, le japonais et le portugais n'arrivent pas, même cumulés, à hauteur du français...et qu'en rajoutant l'allemand, ces 4 langues parviennent à un piteux 14,2%, soit à peine mieux que les 13,1% du français...

Il ne faut pas oublier que le français est une langue très en vogue aux Etats-Unis, d'autant plus que la France a une très bonne image (notamment du point de vue culturel) dans ce pays.

Je n'ai pas la même perception que Massinissa, mais je préfère avoir tort sur ce point .
Le taux d'apprentissage du français a-t-il quelque chose à voir avec les populations en provenance d'Haïti, d'Afrique francophone ou bien l'existence du Québec proche ?