Le question de l'eau, de sa qualité et de sa qualité, constitue(ra) selon certains le premier risque dans les relations internationales. J'aimerais qu'on fasse le point sur ce sujet (je ne crois pas qu'on en ait déjà parlé, je ne trouve pas ...). Comme toujours, n'ayant ni la méthode, ni le savoir pour faire une synthèse du sujet, je vais apporter quelques remarques issues de mon (prétendu) bon sens paysan, partant de la remise en cause de quelques idées reçues :
1- "si tu laisses couler l'eau pendant que tu te laves les dents, tu prives d'eau l'enfant africain". Ah bon ? l'eau qui coule dans ma salle de bain est pompée dans la rivière Arros, et y revient après avoir été (plus ou moins) assainie. En quoi serais-je un mauvais citoyen si je la laissais couler (ce que je ne fais pas, bien sûr !). L'analyse de cette idée reçue montre un tas de confusion : l'eau pompée dans une nappe phréatique est une denrée rare, celle qui est prise et ramenée dans une rivière ne l'est pas. Ce que (je) gaspillerais si ..., ce serait de l'énergie (pompage, filtrage, assainissement), autre "denrée" rare, et de l'argent (le mien).
2- La pollution de l'eau s'accumule-t-elle ? et où ? C'est une vraie question. Il me semble (je dis bien il me semble) que la pollution la plus grave (car s'accumulant) se situe au niveau des métaux lourds et autres cochonneries qui arrivent à la mer, et se retrouve dans les organismes animaux, qui, en plus de leur existence (et souffrances ?) propre, arrivent dans notre gamelle. Mais l'eau douce qui revient éternellement (?) par la pluie, là où il pleut, est-elle polluée (vraie question).
3- la question de la rareté de l'eau : l'eau serait rare globalement. Je pense que non. L'eau douce est rare par endroits (là où il ne pleut pas). Elle est surabondante ailleurs. La question est celle du stockage et du transport. - Le transport : exemple : en quoi un canal amenant l'eau du Rhône en Catalogne, par écoulement naturel, serait-il nuisible à qui (quoi) que ce soit ? (je vais y répondre plus loin) - Le stockage : exemple : on construit chez nous, au pied des Pyrénées où l'eau est surabondante au printemps, des lacs en veux-tu en voilà (lacs collinaires), qui limiteront les crues et restitueront l'eau au mois d'août. Nous sommes quelques-uns à militer contre ça. Mais en quoi ces lacs seraient-ils nuisibles ? - Réponse aux deux questions en même temps : la question n'est pas, contrairement aux apparences et aux idées reçues, celle de l'eau, mais ce qu'il y a derrière. Dans les deux cas (Catalogne et Gascogne), il s'agit d'irriguer des cultures - fruits là bas, maïs ici - gourmandes en eau (mais ce n'est pas selon moi le problème), et surtout en énergie; donc productrices de CO2; donc nuisibles. - Peut-on généraliser ces deux exemples à toutes les infrastructures de ce type sur la planète ? je le crois. Que ce soit les stockages (Assouan, le Collorado, etc.), la technologie (dessalage eau de mer, ...) le problème de l'eau est celui (important) du partage, mais pas global. Celui qui se cache derrière est bien celui de "l'industrialisation" de l'agriculture, donc celui de la disparition de formes plus traditionnelles et locales, et celui de l'énergie.
Qu'en pensez-vous ?
_________________ "La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)
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