Alfred Teckel a écrit:
Il n'y a que quelques kilomètres entre Genève et Annemasse, en plein coeur de l'Europe occidentale et pourtant un parti genevois a réalisé une campagne d'affichage extrèmement raciste envers les Savoyards voisins...
Ce genre d'attitude n'est pas spécifique à l'Algérie, tout dépend des circonstances.
J'ai lu très récemment dans
Toute la géographie du monde (Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot) que les haines entre vallées et calanques sont récurrentes au sein et au pied des montagnes (République de Gênes, Suisse, Népal...).
On peut toujours en penser ce qu'on veut (jusqu'à la suspicion de racisme, mais il en servait autant à toutes sortes de catégories humaines), les analyses de De Gaulle, relevant probablement d'une psychologie des peuples, ne manquaient pas d'acuité et de pertinence :
Citation:
Salon doré, 5 juin 1963.
GdG. — Les Arabes se détestent entre eux et préfèrent les Français. (Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome I)
Après le Conseil du 9 octobre 1963.
Les Arabes, les Kabyles, c’est une population fondamentalement anarchique, que personne ne contrôle et qui ne se contrôle pas elle-même. Au lieu de se rassembler pour nous faire la guerre, ils vont se faire la guerre entre eux. (Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome II)
Salon doré, 23 octobre 1963.
GdG : « Ce sont des histoires d’Arabes ! Le Maroc voudrait Tindouf, pour faire tomber la Mauritanie. Notre intérêt est au contraire dans le statu quo des frontières, de manière que la Mauritanie tienne le plus longtemps possible. […] Il faut qu’ils se chamaillent, les Égyptiens avec les Syriens, les Syriens avec les Kurdes, etc. Il y a bien deux mille ans que c’est comme ça. Quand nous étions là en force, nous avons pu imposer le silence ; puis ils se sont tournés contre nous. Maintenant que nous ne pouvons plus être le bouc émissaire, ils se tournent les uns contre les autres.
AP. — Peut-on proclamer que nous restons neutres ?
GdG. — Il ne faut rien proclamer du tout. Et d’abord, c’est faux ! Nous aidons les Marocains, en leur fournissant des armes. Nous aidons les Algériens, en mettant à leur disposition notre aérodrome de Colomb-Béchar. Par le fait, nous les aidons à s’entretuer. Pourtant, il faut faire comme si nous étions neutres.
« Et puis, il n’y a jamais eu de vraies frontières entre le Sud marocain et le Sud algérien. Il fallait bien qu’ils essaient de se chaparder un peu de sable. » (Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome II)
Salon doré, 31 mars 1965.
Les Arabes, c’est une agitation perpétuelle ; et si on cherche à s’appuyer sur eux, une perpétuelle déception. La politique à mener avec eux, c’est de ne pas s’attacher à eux, sinon on est sûr de perdre. Les Arabes, ce sont des nomades, même s’ils vivent dans des maisons ; ce sont les enfants des sables. (Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome II)
On y pense encore quand on voit que, enfermés entre eux sans pouvoir se tourner contre les Israéliens, les chefs palestiniens s'entretuent tandis que certains, plus claivoyants, tentent par des tirs de roquettes d'attirer les foudres israéliennes pour ressouder la nation.