marc30 a écrit:
OK avec cela : pourquoi les palestiniens ont ils choisi la voie du terrorisme ?
Ils l'ont choisie jusqu'à Munich en 1973, qui leur a valu une antipathie générale.
Renoncer au terrorisme apporta leurs meilleures années aux Palestiniens : 1973-87 où Israël tint seule le mauvais rôle d'agresseur ; à partir de 1987, la situation palestinienne est délicate parce que d'un côté les enfants palestiniens luttant contre les soldats israéliens leur attirent les sympaties internationales, mais une guéguerre civile fracture la société palestinienne ; néanmoins, la situation palestinienne gagne les faveurs de la gauche israélienne jusqu'en 2000.
A partir de 2000, la seconde Intifada (en représailles de la seule présence d'Ariel Sharon sur l'esplanade de la mosquée de Jérusalem) les prive du soutien de la gauche israélienne qui regrette ses concessions désormais considérées comme inutiles. Les malheurs s'enchaînent :
- reprise du pouvoir par la droite israélienne, certes antipathique internationalement mais toute-puissante sur les conditions de vies palestiniennes ;
- guéguerre civile chronique entre Palestiniens aggravée par le retrait israélien de Gaza qui prive les Gazaouites d'ennemi à portée de mitraillette et les renvoient à leurs propres responsabilités et frustrations, conduisant à une décapitation effective de la souveraineté palestinienne ;
- bellicisme palestinien qui leur aliène les opinions internationales et les représailles israéliennes (murs, grignotage de terrains...), sans compter la gaffe géopolitique qui a consisté à danser de joie le soir du 11 septembre 2001 ;
- alignement du Hamas sur l'axe chiite international Hezbollah-Syrie-Iran qui commence à lui attirer les foudres propagandistes et les premiers attentats des djihadistes sunnites.
Pour résumer, les Palestiniens ne sont jamais meilleurs que lorsqu'ils renoncent au combat, tandis que toute lutte par eux initier les enterre davantage.
marc30 a écrit:
s'ils avaient trouvé un mahamta gandhi pour les guider auraient ils pu gagner sans tuer ?
Il n'a plu qu'à une fraction d'hindous et aux humanistes occidentaux. Il aurait pu vaincre les sionistes mais ils n'aurait certainement pas séduit des Orientaux pour lesquels les valeurs pacifistes constituent des contre-valeurs ou, si vous préférez, des valeurs contre-nature.
marc30 a écrit:
si demain les palestiniens se couchaient par terre devant les tanks israeliens qui sait si l'opinion américaine et européenne ne se retournerait pas en leur faveur ?
Bien sûr que oui, mais ça ne s'appellerait pas des Palestiniens et il n'y aurait pas de conflit israélo-palestinien. Un peu comme l'histoire de ma tante qui serait mon oncle si elle en avait.
On peut même considérer que les Israéliens arabes (sous-entendu non juifs) sont des Palestiniens qui se sont rendus aux (valeurs des) Israéliens. Même s'ils sont un peu stigmatisés en Israël, leur présent et leur avenir sont largement plus radieux que deux des Palestiniens (sous-entendu non devenus israéliens). Comme dirait ma mère,
"Israéliens et Palestiniens, les plus malins ont quitté la région".
marc30 a écrit:
Ou alors pourquoi les palestiniens ne militeraient pas plutot pour la création d'un état unique "mixte" (peuplé de juifs et de musulmans avec un compromis comme au liban) - cela placerait israel dans la position difficile de refuser une proposition pacifique et tolérante ...
1. Les Palestiniens le veulent à condition que les réfugiés du Liban rentrent en Palestine, ce qui les placeraient en majorité démographique et électorale vis-à-vis des sionistes, leur permettant de reprendre en main les forces armées, d'imposer un statut de dhimmi (sous-citoyen privé des armes et tributaire, "protégé" comme le sont ceux de la mafia, c'est-à-dire racketé et sans défense) aux non-musulmans et, en définitive, de faire partir les juifs comme dans les autres pays arabes.
2. Les Israéliens ne le veulent pas, que ce soit pour vivre avec la minorité de Palestiniens vivant actuellement sur en Palestine historique ou avec une majorité de Palestiniens incluant les réfugiés du Liban. C'est un peu comme si on vous proposait de fusionner votre pays avec les 150 millions de Nigérians qui vous imposeraient leur président et leur charia par le poids d'un vote démocratique qui serait également féodal, ethnique, tribal et clanique. Votre patrie (révélée et retrouvée dans sa situation) se soulèverait pour proclamer son indépendance. De fait, les sionistes veulent être
indépendants des Palestiniens (non-juifs), et le sont effectivement au grand dam des Palestiniens (non-juifs). C'est pourquoi j'ai écrit qu'ils ont obtenu une indépendance vis-à-vis de la Palestine historique et qu'ils veulent autant renoncer à cette indépendance que les Algériens veulent fusionner avec la France, la Pologne avec la Russie ou l'Erythrée avec l'Ethiopie, c'est-à-dire pas du tout.
Jean-Marc Labat a écrit:
Je vois mal le Hamas se coucher devant les chars, sauf derrière une dune avec un RPG.