Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Comprendre et penser la géopolitique du monde contemporain.

Revenir à Passion-Histoire
Nous sommes le Jeu 28 Mar 2024 15:17

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]




Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 17 messages ]  Aller à la page Précédent  1, 2
Auteur Message
 Sujet du message: Re: La "vraie" crise, la crise climatique ?
MessagePosté: Lun 10 Nov 2008 00:58 
Hors ligne
Modérateur
Modérateur

Inscription: Jeu 15 Avr 2004 23:26
Messages: 3318
Localisation: Alsace, Colmar
Luhkha a écrit:
Mouais, mais le problême est le taux incroyable d'informations biaisées, de propagande, de fausses vérités et de lourd silence qui entoure un phénomène dont beaucoup de gens ne comprennent pas réellement les tenants et aboutissement.


Il n'y a pas tant que cela d'informations biaisées sur le sujet. Il y a surtout beaucoup d'analyses et de solutions totalement fausses.

Pour ceux qui désirent des informations pas trop biaisées, je conseille ces 2 sites :
Manicore, le site de Jean-Marc Jancovici
Association Ecologique Pour le Nucléaire

Luhkha a écrit:
L'actualité immédiate est autrement plus, je dirais spectaculaire et surtout mise en avant par les médias. L'écologie a peut-être eut aussi le tort (à mon avis) de s'inscrire dans de nombreux pays en tant que partis politique pur et dure ce qui pour beaucoup de gens a réduis les observations scientifiques appuyant la pensée écologique au rang d'une "idéologie" parmis tant d'autre, et encore même pas véritablement viable puisque ce concentrant sur l'état climatique en premier et pas sur les gens, la politique et la société.

Le plus grand tort du mouvement écologiste, c'est d'être un mouvement idéaliste n'arrivant pas à dépasser ses postulats de départ pour coller à l'évolution des connaissances dans bien des domaines.

Là dessus, je conseille la lecture de :
Image
Les prêcheurs de l'Apocalypse
Wikipédia : Jean de Kervasdoué

Citation:
Il est très critique envers les média et le manque de professionnalisme de certains journalistes et est opposé à l’inscription, sous sa forme actuelle, du principe de précaution dans la Constitution du 4 octobre 1958, écrivant ainsi : « La faille la plus profonde de ce principe de précaution, son péché originel est un péché d'orgueil. Il laisse croire que l'on pourrait se prémunir de tout car l'on pourrait toujours déceler la cause d'une catastrophe potentielle ».

Il appelle de ses vœux un débat scientifique et non politique concernant les questions d'environnement, dénonçant ceux qu'il appelle les « prophètes de l'apocalypse » et qui jouent selon lui sur les peurs environnementales de la société pour imposer leurs vues sans qu'elles soient justifiées scientifiquement. En particulier, dans Les prêcheurs de l'apocalypse, pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires, il dénonce les « supercheries » et « mensonges » de certains acteurs de l’écologie. Jean de Kervasdoué considère que le réchauffement climatique touchera en premier les habitants des pays pauvres. Il considère que les seules possibilités réelles de développement durable passent par l’énergie nucléaire ; en particulier, il écrit que cette énergie est pour l’espèce humaine des millions de fois moins mortelle, moins polluante, et moins dangereuse que le charbon. Il se prononce également pour le développement des OGM.


Luhkha a écrit:
Ce n'est pas encore un lien conceptuel que les gens font immédiatement. Peut-être le feront-ils lorsque les terres côtières seront submergée et/ou que le gouvernement d'alors sera obligé de débourser des sommes astronomique pour parer a ce problème que l'on aurait put voir depuis presque quarante ans !
Et encore n'en suis-je pas certain ! Les américains et leurs voisins subissent ouragans sur feu de forêt, et encore ne prennent-ils des mesures écologiques qu'en fonctions de leur dépendances énergétiques...


Pourtant, les solutions existent et sont simples à mettre en œuvre (et parfois en contradiction flagrante avec un certain buzz médiatique). Ainsi, on pourrait penser qu'il serait révolutionnaire de diminuer de 30% nos rejets de CO2 ? Même pas, il est possible d'y arriver en utilisant les technologies de 1995. Ces 30% correspondent en gros à des gaspillages.
En fait, la plupart des solutions sont déjà proposées dans un rapport du sénat qui date de 2002 ...
Le rapport
Les auditions
NB: je conseille la lecture des rapports d'information du Sénat. Ils font le tour complet d'un sujet. Et comme ils servent à l'information de personnes devant prendre des décisions, ils sont très partiaux, sauf quand on arrive au chapitre "conclusions" ....

Voici le rapport préparatoire au "Grenelle" de l'environnement : Rapport émissions gaz à effet de serre

Et le document récapitulatif des tables-rondes qui eurent lieux durant ce "grenelle" : Tables-rondes

Citation:
Entre 1990 et 2005, les émissions brutes françaises de gaz à effet de serre se sont réduites de 2% (et de plus de 9% une fois corrigées des effets des forêts et des usages des territoires) ; dans la même période, les émissions des transports ont augmenté de 22% (avec une stabilisation ces dernières années due majoritairement au renchérissement des carburants), et celles des bâtiments de 15%. La part de ces deux secteurs dans le total des émissions de GES françaises s’est accrue de 8 points (de 37 à 45%) pendant la même période. En France, les bâtiments consomment 42,5% de l’énergie finale et les transports 31% ; la priorité est de parvenir à une réduction importante des consommations d’énergie par priorité dans ces deux secteurs. Les études d’impact socio-économiques préalables sont nécessaires pour définir comment agir massivement sur ces secteurs.


Globalement, pour diminuer notablement nos rejets de GES, il suffit de conduire moins vite, d'utiliser des voitures moins lourdes et de faire moins de kilomètres. Pour les bâtiments, il suffirait de bien les isoler.

Étonnamment, quand quelqu'un se renseigne pour diminuer sa facture de chauffage, les "professionnels" lui proposent de changer de système de chauffage et pas d'améliorer son isolation. Or, si on fait le calcul, une fois que l'on a fait une bonne isolation, n'importe quel système de chauffage moderne est écologique ....

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La "vraie" crise, la crise climatique ?
MessagePosté: Sam 15 Nov 2008 07:42 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Mar 9 Mai 2006 22:43
Messages: 1
Narduccio a écrit:
Kamzz a écrit:
C'est curieux le peu d'intérêt pour ce thème qui est quand même le vrai problème du moment.
Non, pas désintérêt, mais laissez-nous un peu de temps.

C'est en effet aussi une question de temps.
Mais de temps au pluriel. ;)

Car à l'exception des catastrophes naturelles, qui n'y sont pas forcément liées (même si l'élévation de leur fréquence vient nuancer cette assertion), la crise climatique s'effectue avant tout sur un temps « moyen », que l'homme perçoit nettement moins que le temps court de l'événement (vous aurez reconnu Fernand B. ;) ).

C'est aussi une question de localisation, car la zone d'habitation de la majorité des participants à ce forum est située dans des régions qui sont moins affectées que d'autres par les transformations environnementales négatives perceptibles induites par la crise climatique (ex. réduction de la calotte glaciaire permanente).

Bref, il s'agit d'une question d'histoire et de géographie. ;)


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La "vraie" crise, la crise climatique ?
MessagePosté: Lun 17 Nov 2008 04:13 
Hors ligne
Modérateur
Modérateur
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Sam 5 Jan 2008 17:29
Messages: 365
Localisation: France
Narduccio a écrit:
Faget a écrit:
A propos de ce problème de réchauffement climatique, je vous livre une information que j'ai lu je ne sais où. Les grandes maisons de vin de Champagne ont acheté des terrains sur des côteaux dans le sud de l'Angleterre. La raison de l'opération est ,qu'avec le réchauffement futur ,la Champagne produira un raisin qui ne sera pas propre à fabriquer le vin actuel. Alors qu'en Angleterre cela conviendra. Si ce n'est pas vrai , c'est bien trouvé. En tout cas , ça dénote une beau sens de la perspective économique.


En fait, si j'ai bien compris, les grandes maisons de champagne seraient en train d'acheter des terrais à plusieurs endroits en prévision d'un réchauffement climatique. Elles perçoivent aussi cela comme une forme de placement pour l'avenir. Si les terrains ne sont pas aptes à être plantés en vigne, il sera toujours possible de les revendre plus tard.


On en avait parlé sur PH. Les maisons de Champagne sont allées plus loin, en identifiant en Angleterre des terroirs ayant des caractéristiques géologiques semblables aux terroirs champenois, et dont elles jugent qu'avec quelques degrés de plus ils seraient probablement comparables aux terroirs actuels de production de bon Champagne.

http://passion-histoire.net/phpBB3/view ... 7&p=210266

_________________
Qui, a fait quoi, et à quelle date ?

- Alaric, a éteint le feu sacré, à Rome, en 410.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La "vraie" crise, la crise climatique ?
MessagePosté: Lun 17 Nov 2008 04:19 
Hors ligne
Modérateur
Modérateur
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Sam 5 Jan 2008 17:29
Messages: 365
Localisation: France
Toujours sur ce sujet de la crise climatique, la République Islamique des Maldives, dont le point culminant est à environ 1,5 mètre au dessus du niveau de la mer, a commencé à mettre chaque année de côté une partie de ses revenus touristiques, de manière à pouvoir acheter ailleurs des terres permettant de reloger sa population en cas de montée des eaux consécutives au réchauffement.

Ils semblent en particulier envisager de s'installer en Australie, dans des régions du nord ou de l'ouest peu ou pas habitées...

Voir en particulier :
http://afp.google.com/article/ALeqM5hi1 ... D78v4V4ZFA

AFP a écrit:
Montée des océans: les Maldives vont économiser pour acheter des terres ailleurs


LONDRES (AFP) — Le nouveau président des Maldives Mohamed Anni Nasheed a affirmé que son gouvernement allait économiser pour acheter de nouvelles terres au cas où cet archipel de l'océan Indien disparaîtrait dans les eaux en raison du réchauffement climatique.

Les Maldives, paradis des touristes avec ses plages de sable blanc et ses eaux transparentes, situées au sud de l'Inde, sont constituées de 1.192 îles coraliennes. Le pays a été frappé en décembre 2004 par le tsunami en Asie.

Le point le plus élevé des Maldives est à seulement 2,3 m d'altitude et près de 80% des terres de l'archipel sont situées à moins d'un mètre au-dessus du niveau de la mer.

Mohamed Anni Nasheed, un ex-prisonnier politique, qui a remporté la première élection présidentielle démocratique aux Maldives, a précisé au Guardian de lundi que son gouvernement allait commencer à mettre de côté une partie des recettes générées par le tourisme, qui s'élève à un milliard de dollars, au cas où le pire arriverait à son pays.

"On ne peut rien faire pour arrêter le changement climatique par nous-mêmes aussi devons nous acheter des terres ailleurs", a-t-il estimé.

"On ne veut pas quitter les Maldives, mais on ne veut pas devenir des réfugiés climatiques vivant dans des tentes pendant des dizaine d'années", a ajouté Mohamed Anni Nasheed.

Il a indiqué avoir déjà abordé le sujet avec plusieurs pays et les a trouvés "réceptifs". L'Inde et le Sri Lanka constituent la première destination, en raison de cultures et de climats comparables avec ceux des Maldives. L'Australie est également une option.

Pour mener à bien ce projet, le président de l'archipel envisage de créer "un fonds souverain", alimenté par le tourisme, comme les pays arabes le font avec leurs revenus pétroliers. "Le Koweït peut investir dans des compagnies, nous on investira dans l'acquisition de terres", a-t-il précisé.

_________________
Qui, a fait quoi, et à quelle date ?

- Alaric, a éteint le feu sacré, à Rome, en 410.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La "vraie" crise, la crise climatique ?
MessagePosté: Lun 22 Déc 2008 21:40 
Hors ligne
Modérateur
Modérateur
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Sam 5 Jan 2008 17:29
Messages: 365
Localisation: France
Voilà un article de vulgarisation qui donne un éclairage différent et conceptuellement intéressant au sujet.

Au delà des risques de dérapage incontrôlé de tels projets visant à manipuler le climat, l'utilisation géopolitique de telles technologies pourrait ouvrir un champ nouveau de la compétition ou de la collaboration entre les nations...

Par exemple, je ne suis pas sûr que la Russie, le Canada, la Finlande, les USA, en particulier, seraient tout à fait d'accord avec un projet qui éviterait l'ouverture de voies navigables permanentes en Arctique.
Imaginons un projet de modification du Gulf Stream qui serait un des ingrédients pour contrer la désertification du Sahel, mais qui aurait comme effet secondaire de modifier considérablement le climat de l'Europe de l'ouest.

La climato-politique, branche émergente de la géo-politique ?

http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

Le Monde a écrit:


L'ingénierie du climat, un remède controversé
LE MONDE | 22.12.08 | 17h01 • Mis à jour le 22.12.08 | 17h01
SAN FRANCISCO (Californie) ENVOYÉ SPÉCIAL

La géo-ingénierie est à la mode. En 2006, dans deux publications distinctes, deux célèbres spécialistes de l'atmosphère, Paul Crutzen et Thomas Wigley, remettaient au goût du jour ce fantasme né pendant la guerre froide : manipuler le climat. Sans l'objectif, cette fois, de fournir à un pays un avantage stratégique sur ses adversaires, mais avec celui de refroidir artificiellement la Terre pour contrecarrer le réchauffement...

Cette levée du tabou, voilà deux ans, a initié une multiplication des recherches sur ce thème. Le congrès de l'American Geophysical Union (AGU), qui s'est achevé vendredi 19 décembre à San Francisco (Californie), a ainsi reçu, cette année, deux fois plus de contributions sur la géo-ingénierie qu'en 2007. Cet engouement ne traduit toutefois pas un enthousiasme des chercheurs. Bien au contraire : la majorité des travaux exposés ont pour but d'explorer les dangers et les inconnues d'un principe pourtant parfois présenté comme le remède miracle, simple et peu coûteux, au changement climatique.

Plusieurs procédés, des plus rudimentaires aux plus sophistiqués, sont imaginés. Envoi de sondes-parasols entre le Soleil et la Terre, brassage artificiel des océans pour favoriser leur activité biologique, donc le pompage de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique, dispersion dans certaines régions océaniques d'immenses plateformes flottantes blanches pour réfléchir le rayonnement solaire...

Mais le dispositif le plus étudié est celui proposé par le Néerlandais Paul Crutzen en 2006. "Il s'agirait de larguer au moins un million de tonnes de soufre (...) dans la stratosphère, la couche de l'atmosphère située entre 10 et 50 kilomètres d'altitude, à l'aide de ballons lancés depuis les tropiques, expliquait-il alors dans un entretien au magazine La Recherche. Une fois à ce niveau, ces composés sont brûlés de manière à obtenir du dioxyde de soufre. Lequel est ensuite converti en particules de sulfate de moins d'un micromètre de diamètre."

Ces particules, en réfléchissant une part du rayonnement solaire, feraient baisser rapidement la température moyenne de la Terre. L'effet serait une chute de cette température de l'ordre d'un degré Celsius, sur une à deux années. Après quoi l'opération devrait être renouvelée. Certains inconvénients sont bien connus : multiplication de pluies acides, possible réduction de la couche d'ozone stratosphérique...

D'autres procédés sont moins documentés. Alan Robock (université Rutgers, New Jersey) et son équipe ont simulé, dans un modèle numérique, l'injection de quantités variables de dioxyde de soufre (SO2) à diverses latitudes, en particulier aux plus hautes. Avec l'idée qu'une géo-ingénierie limitée à l'Arctique pourrait ralentir la réduction des glaces polaires et n'avoir que peu de conséquences sur le reste de la planète.

"De précédents calculs suggéraient que, si l'injection se faisait au-dessus de l'Arctique, les sulfates y demeureraient plus ou moins, explique-t-il. Mais ce n'est pas ce que nous observons." Le déplacement progressif des sulfates aux latitudes plus basses ferait chuter l'insolation des tropiques. Résultat : "Cela perturberait les moussons asiatique et africaine, essentielles pour les agricultures locales, reconnaît Alan Robock. Cela risquerait de réduire les ressources alimentaires de milliards d'individus."

Une autre simulation de géo-ingénierie atmosphérique, présentée au congrès de l'AGU et menée par des chercheurs du Met Office britannique, conclut, elle aussi, à des réductions de précipitations de l'ordre de 15 % en moyenne sur l'Amérique du Sud, avec une réduction maximale de 30 % des pluies sur le bassin amazonien.

"C'est une question de gestion des risques, estime David Keith (université de Calgary, Canada). Le problème revient à échanger un risque contre un autre." Moyennant des questions cornéliennes. La montée certaine du niveau des mers est-elle plus "risquée" que la réduction probable des précipitations ? Surtout, s'interroge Alan Robock, "qui aurait la main sur le thermostat ? Qui déciderait de ce que devrait être le climat supposé "idéal" ?" La création d'un organisme international fondé à répondre à de telles questions n'irait pas de soi.

"Au mieux, la géo-ingénierie pourrait nous donner un peu de temps pour faire baisser les émissions, mais ce n'est en aucun cas un remède, explique David Keith. Par exemple, cela ne résout pas la question cruciale de l'acidification des océans." Ceux-ci, en effet, tendent à devenir acides en absorbant une part du CO2 atmosphérique excédentaire, processus qui pourrait menacer la survie de certains mollusques et planctons.

A la question des risques énormes que représenterait une manipulation du climat à l'échelle mondiale, s'ajoute celle - plus simple - de sa faisabilité. Dans sa proposition de 2006, Paul Crutzen tablait sur l'utilisation de ballons envoyés dans la haute atmosphère. L'équipe d'Alan Robock s'est fondée sur les technologies aujourd'hui disponibles pour estimer le coût d'une telle opération. Pour injecter dans la basse stratosphère un million de tonnes de soufre sous forme de sulfure d'hydrogène (H2S), il faudrait lâcher plus de 30 000 ballons par jour, chacun emportant une cargaison d'une centaine de kilos et coûtant environ 1 700 dollars (1 200 euros). Soit un budget excédant une vingtaine de milliards de dollars (14 milliards d'euros) par an. Ce budget pourrait toutefois être considérablement revu à la baisse si les flottes de certains avions militaires pouvaient être assignées à cette mission.

Richard Tusco, professeur à l'université de Californie, à Los Angeles, qui présentait au congrès de l'AGU une étude de faisabilité des techniques de géo-ingénierie atmosphérique, ne croit pas à cette dernière solution. En imaginant un scénario consistant à diffuser des particules réfléchissantes - constituées d'un matériau peu susceptible de perturber, au contraire du soufre, la chimie atmosphérique -, "il faudrait, estime le scientifique, de nombreux aéroports, des flottes d'avion et un réseau de prévisions météorologiques spécialement dédiés au projet."

Stéphane Foucart



PAUL JOZEF CRUTZEN.

Spécialiste de la chimie de l'atmosphère, il est le plus célèbre des scientifiques travaillant sur la géo-ingénierie. Néerlandais, âgé de 75 ans, il a obtenu le prix Nobel de chimie, en 1995, pour ses travaux sur la responsabilité des polluants d'origine humaine dans l'altération de la couche d'ozone. C'est lui qui a proposé le terme "anthropocène" pour désigner la période au cours de laquelle l'homme est devenu une "force géophysique", dont il fixe le début aux années 1800.



Article paru dans l'édition du 23.12.08

_________________
Qui, a fait quoi, et à quelle date ?

- Alaric, a éteint le feu sacré, à Rome, en 410.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La "vraie" crise, la crise climatique ?
MessagePosté: Dim 4 Jan 2009 16:25 
Hors ligne
Modérateur
Modérateur

Inscription: Jeu 15 Avr 2004 23:26
Messages: 3318
Localisation: Alsace, Colmar
Ceux qui sont abonnés à la lettre de Jean-Marc Jancovici ont reçu ce mail pour qu'il leur présente ces vœux, mais aussi son analyse de la situation ( il est en colère, le bougre et je le comprend) :

Citation:
Chers ami(e)s, collègues, et tout le reste de la ridicule fraction de la population francophone qui lira ceci (qui est bien un message de voeux, si si, il suffit d'attendre la fin),

Pendant 5 secondes, j'y ai cru. Pensez donc : c'est la première fois depuis que je suis né (et vous aussi) que nous avons à la fois un candidat qui a signé le pacte écologique, un N°2 du gouvernement en charge de l'environnement (même que le premier titulaire était ancien premier ministre), un Grenelle avec Greenpeace embrassant presque le Ministre sur la bouche, et enfin 2 prix Nobel (Sen et Stiglitz) chargés de remplacer le PIB par quelque chose de plus djeun's. Ca ne faisait donc pas un pli : le plus célèbre jogger national était à 2 doigts d'écrire avant moi quelque chose comme
http://www.manicore.com/documentation/serre/decroissance.html

C'est dire si la guettais, pendant les voeux, la petite phrase du locataire de l'Elysée expliquant que ce qui nous arrivait ressemblait bigrement à une crise de ressources (http://www.manicore.com/documentation/articles/Subprime.html), qu'il n'y avait rien d'étonnant à voir une récession à la suite d'une envolée du prix du pétrole, comme cela a toujours été le cas depuis 1970, et que l'urgence était donc de "sortir l'économie du pétrole" si on voulait garder un bon souvenir de l'avenir en général et de lui en particulier (revoir http://www.manicore.com/documentation/petrole.html, où je m'étais même permis un pronostic sur le chômage "entre 2007 et 2009" ; à l'époque j'aurais du parier quelques bouteilles de champagne si j'avais eu le coeur à le faire sur un sujet aussi peu comique).

Je le voyais donc arriver gros comme le nez au milieu de la figure, le couplet sur le fait que la relance serait environnementale ou ne serait pas (en plus y avait qu'à copier Obama, même pas la peine que les conseillers de notre présent se creusent la caboche), puisqu'il n'y aura pas plus d'activités économiques sans ressources naturelles que de beurre sans lait. Et bien j'en aurai été pour mes frais : rien ! nada ! nib ! peau-de-balle ! bernique ! Pas le moindre atome de carbone dans l'allocution ! Pas la moindre ressource environnementale dans la feuille de route ! Pas la moindre ambition de nous "sortir du fossile" alors que (presque) tout ce que la planète compte de pétroliers et de scientifiques du climat est pendu à la corde du tocsin !

Tiens, rien que pour rire, et pour vous montrer que je sais tout aussi bien faire la pub des autres, allez donc télécharger la manière dont Shell - pas spécialement connu comme groupe d'activites écolos - voit notre avenir énergétique en "business as usual" dans les décennies qui viennent :
http://www.shell.com/home/content/aboutshell/our_strategy/shell_global_scenarios/shell_energy_scenarios_2050/shell_energy_scenarios_02042008.html


(il s'agit du scénario "scramble" dans ce document). Pour ceux qui n'auront pas le temps, je vous la fais courte (mais bonne) : si nous ne prenons pas le taureau énergétique par les cornes très très très très vite, c'est le b... noir qui nous attend dans les décennies qui viennent, et pas du tout la merveilleuse relance promise par tout ce que le gouvernement compte de doux rêveurs oubliant qu'il y a des limites physiques à prendre en compte dans nos visions de l'avenir.

En prolongation tendancielle, le bazar n'attendra hélas pas 2100, ni même 2050, mais il sera là dans (moins d')une génération. Du pétrole en quantités croissantes pour l'éternité ? Fume ! Dès à présent, une trentaine de pays producteurs de pétrole - et pas des moindres - ont passé leur pic de production, ou vont le passer très prochainement (http://www.manicore.com/documentation/pic.html). Et on ne parle même pas du changement climatique, où les publications scientifiques récentes montrent à peu près toutes que l'évolution va plus vite qu'on ne le pensait avant, même si la température en France en ce 4 janvier vous persuadera du contraire (mais la France c'est 0,1% de la planète ; certes nous sommes au centre du monde mais nous n'occupons pas toute la place disponible :-) ).

Et à la place d'un plan qui ravirait les quelques millions d'enfants de notre pays, que nous concocte notre président ? Une "relance économique" basée sur ce qui a fonctionné au 20è siècle, en croyant que ca va continuer à fonctionner à l'avenir, avec force vente de voitures et kilomètres d'autoroutes, une pincée d'immobilier en banlieue étalée pour pimenter le tout (car l'étalement urbain est la conséquence concrète des prêts actuels), en nommant même un ministre pour faire le contraire de ce que devrait normalement faire Borloo. Y'a pas à dire, la politique c'est un beau métier.

Pour achever de faire sérieusement douter de la sincérité de notre premier magistrat quand il dit qu'il a compris le lien entre environnement et économie ("vu de Mars", tout ca ne serait qu'une posture que les discours et actes ne seraient pas différents), nous avons droit à l'admiration du président pour Allègre, remis en selle pour s'occuper d'innover dans la recherche. Pour les scientifiques du climat, une telle nomination n'est pas beaucoup plus sympathique que si le président les avait directement injuriés en public, ou à peu près (http://www.manicore.com/documentation/serre/ouvrages/verite.html). Quelqu'un pourrait-il faire respectueusement remarquer à notre amoureux transi que nous sommes au 21è siècle depuis 8 ans déjà, et qu'il est temps de laisser au vestiaire les croyances et personnages du 20è ?

Allons, ne nous laissons pas aller au désespoir, car il y a au moins un avantage à ce que notre Nicolas national ait décidé de parler d'avenir sans parler d'environnement : je peux le faire sans que vous ayez à craindre le réchauffé. Mais avant de parler du fond, on va faire un petit détour par la forme. En effet, à force de me faire réprimander par tou(te)s celles et ceux qui m'expliquaient que oui, Manicore, très bien tout ca, mais que c'était un b... noir pour s'y retrouver, et que le graphisme devait dater de la grotte de Lascaux ou à peu près, j'ai enfin franchi le pas du web 0,1 point zéro !

Manicore en 2009 vous offre donc :
- des menus déroulants permettant d'accéder à n'importe quelle page en un "one clic", et ce quelle que soit la page sur laquelle vous êtes,
- un moteur de recherche (merci google) accessible en permanence, quelle que soit la page affichée,
- un plan d'ensemble du site accessible en permanence
- un retour vers le haut de page accessible quelle que soit la page (quand vous êtes en bas),
- la bonne adresse de la page consultée qui s'affiche dans le navigateur, ce qui simplifiera les signets et les envois de pages aux cop(a)in(e)s à démoraliser,
- et je dois en oublier, puisque ce n'est pas moi qui ai fait le boulot :-)

Seul inconvénient : la techno moderne consomme du temps de CPU, et l'affichage des pages est désormais un peu moins rapide. On n'a rien sans rien....

A l'occasion de ce grand nettoyage d'hiver, j'ai fait quelques mises à jour secondaires :
- sur la page sur les conférences passées
(http://www.manicore.com/documentation/articles/zazie.html ; surtout dans le bas de la page)
- sur les entretiens parus dans la presse (6 en 6 mois, ce n'est hélas pas moi qui vais sauver la baisse des tirages ; http://www.manicore.com/documentation/articles/plein_critiques.html),
- sur la page pour les prochaines conférences prévues, les 3 prochaines en libre accès étant toutes parisiennes (http://www.manicore.com/documentation/articles/avenir_media.html)

Vous n'aimez pas l'informatique et préférez la "vieille" économie, avec force papier ? Tout est prévu ! Je suis en effet heureux de vous annoncer la prochaine parution :
- le 15 janvier prochain, de "le réchauffement climatique expliqué à ma fille" (http://www.manicore.com/documentation/articles/explique.html),
- et, une semaine après seulement (le 22 janvier), de "c'est maintenant !", qui constitue la suite du "plein s'il vous plait", avec la même doublette infernale aux manettes (http://www.manicore.com/documentation/articles/maintenant.html).

Je précise que que, heureusement pour mon éditeur, on peut lire le premier même si on n'est pas ma fille (sinon, le pauvre, en financant un bouquin pour 2 lectrices seulement, il se préparerait à boire un de ces bouillon, pire que la Société Générale), et qu'on peut lire le second même si on n'a pas (encore) de fille !

Alors n'attendez pas : précipitez vous chez votre banquier, et implorez le à genoux d'utiliser une partie des 300 milliards du plan de sauvetage des banques pour vous laisser augmenter votre découvert de 26,5 euros, parce que le sujet le vaut bien. Du reste, votre banquier tirerait le plus grand profit de la lecture du second, puisque nous annonçons benoîtement que les crises environnementales se traduiront (entre autres) par des déconfitures bancaires en série. Ca ne vous rappelle rien.... ?

Là-dessus, finissons par le meilleur, et le plus évident en ce 4 janvier de l'an de grâce 2009 : tous mes voeux pour l'année à venir, qui sera assurément une année "intéressante" sur les fronts de l'énergie et du changement climatique. Je ne sais pas si ca sera bon ou mauvais, mais au moins l'ennui ne sera pas au rendez-vous, ca sera toujours ca de pris !

Très cordialement à tous

Jean-Marc Jancovici

______________________________________________________
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le carbone sans jamais oser le demander : http://www.manicore.com
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir etc mais sans aimer la lecture : http://www.manicore.com/documentation/articles/conferences.html
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur VOTRE carbone (contre une ridicule facture) : http://www.carbone4.com
Le CO2 et moi et moi et moi : http://www.bilancarbonepersonnel.org
Ah, ces journalistes... : http://www.combloux.com/entretiens-combloux-6.html

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La "vraie" crise, la crise climatique ?
MessagePosté: Dim 11 Jan 2009 19:04 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Jeu 3 Avr 2008 21:40
Messages: 22
Voici une carte très intéressante !

Image

En parallèle avec la remarque de Huyustus (mais qu'est-ce que ça veut dire ça ? :lol: ) :

Citation:
Je ne suis pas sûr que la Russie, le Canada, la Finlande, les USA, en particulier, seraient tout à fait d'accord avec un projet qui éviterait l'ouverture de voies navigables permanentes en Arctique.


On pourrait croire que ça se passe de commentaire !

Va-t-on voir d'ici une vingtaine d'année, voir même une dizaine d'année, l'océan Arctique couvert de marées noires et autres pollutions du genre ? :|

_________________
" Le nicolaïsme ? C'est le mariage entre clercs ! "


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 17 messages ]  Aller à la page Précédent  1, 2

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 11 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com