Duc de Raguse a écrit:
Mathématiquement il y aura une baisse massive des pensions. Affirmer l'inverse constitue un mensonge.
Baisse massive des pensions ou hausse massive des cotisations. ¨Probablement un compromis entre les deux. Pour éviter de déséquilibrer excessivement le rapport entre le nombre des actifs et le nombre des retraités il faut retarder le départ à la retraite. C’est que sont en train de faire nos voisins européens. En France il y a un gros blocage qui porte principalement sur la pénibilité de certains emplois. Si l’on peut envisager qu’un clerc de notaire travaille jusqu’à soixante-sept ans, on ne peut guère le demander à un ouvrier du bâtiment, d’autant moins que ce dernier a généralement commencé à travailler plus tôt. J’ignore comment ce problème est traité chez nos voisins.
Jean-Marc Labat a écrit:
les impôts où nous sommes déjà champion d'Europe.
C’est à voir de plus près. J’ai suivi récemment un reportage sur les travailleurs frontaliers. Y était interrogé un Alsacien travaillant en Allemagne. Le journaliste lui demandait pourquoi il continuait à résider en France. Réponse : parce que s’il résidait en Allemagne il devrait payer plus d’impôts.
En outre, ce n’est pas sur les impôts que la France est championne d'Europe, mais sur les prélèvements sociaux. Ces prélèvements sociaux seraient le mal français. Mais ceux qui les fustigent oublient toujours qu’ils correspondent à des dépenses des ménages qui elles devaient cesser d'être obligatoires deviendraient contraintes. Ces dépenses contraintes deviendraient insupportables aux salariés si les salaires ne devaient être relevés significativement. A supposer que des hausses de salaires ne compensent pas la baisse des prélèvement obligatoires, il y aurait inévitablement des troubles sociaux – cela a commencé avec les gilets jaunes – et l’amorce d’une spirale récessioniste : baisse du niveau de vie des ménages => baisse de la consommation => baisse des revenus des entreprises et baisse des recettes fiscales.
J’ai entendu dire que les ouvriers de General Motors aux Etat-Unis étaient payés 60 $ de l’heure, soit environ 55 €. Les ouvriers de Renault et de Peugeot, cotisations patronales incluses ne gagnent pas autant. Sauf que les ouvriers de General Motors doivent payer une assurance de santé, l’école des enfants, des études supérieures à des prix exorbitants, et une cotisation à un fonds de pension. Pour leur assurer un niveau de vie comparable à celui des ouvriers français, il faut effectivement les payer 60 $ de l’heure. Ceux qui ne cessent de pleurer sur les coûts salariaux feraient bien de prendre en compte toutes les données du problème : OK pour la privatisation de toutes les prestations sociales mais doublement des salaires. Les salariés américains ne sont pas tous payés à un tel niveau. Certains gagnent moins de 10 $ de l'heure. Ils ne vivent pas dans des logements décents, se nourrissent de malbouffe, ne se soignent pas et n'envoient pas leurs enfants à l'université. Il faut savoir de quelle société on veut. Ces travailleurs pauvres sont tout de même assistés, si ce n'est par des services sociaux publics, par des associations privées, largement financées par des entreprises ou des particuliers à haut revenus : moins d'impôts qu'en France (encore que ce serait à vérifier) mais beaucoup plus de dons spontanés qui sont considérés comme un devoir civique, ce qu'on oublie toujours de préciser.
Quant à la gabegie que seraient les prestations sociales, c’est encore à voir. Coût de fonctionnement de l’assurance maladie de la sécurité sociale française : 5 % du montant des recettes. Coût de fonctionnement des mutuelles complémentaires et assurances privées : 15 %, frais commerciaux compris.