Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Les anciens pays de l'est ont plus confiance dans les EU que dans la France. Les Allemand sont assez remontés contre Macron, ils ont gardé quelques souvenirs cuisants de la guerre contre la russie, et il y des monuments soviétiques qui restent à Berlin. Déjà que les coopérations pour construire du matériel militaire ont quasiment toutes échouées parce que les états-majors n'ont pas été fichu de se mettre d'accord. Il faudrait un airbus européen de la défense et nous en sommes à des années lumières.

Oui

Un détail : en 2 ans de combats les Russes ont avancé de 200 km vers l'ouest.

On se demande sur quels éléments reposent
Les déclarations alarmistes sur le prochain effondrement du front Ukrainien? Une soudaine prise de conscience de la puissance militaire russe (peu probante jusqu'à présent...)?
Le doute quant à l'efficacité des sanctions économiques ?

Autre chose : sur quoi repose le manque de confiance dans l'Otan ? La santé de Biden ? Le possible retour de Trump?

C'est vrai que cette volte-face est très surprenante après deux ans de guerre, transformant certains dirigeants européens en bellicistes patentés, qui n'hésitent pas à habiller cette modification de stratégie par des propos totalement éloignées des réalités militaires et politiques, bourrés de contre-vérités, dressant le portrait d'une Russie menaçant l'humanité entière, alors qu'elle n'a même pas été en mesure de prendre Kharkov en 25 mois de guerre...
Vous avancez certains éléments explicatifs, mais peut-être y en a-t-il d'autres, car l'idée d'une OTAN sans États-Unis n'a aucun sens. Cela est très étrange... Un but obsède ces derniers que je n'arrive pas à saisir. Les plans dans les plans sans doute...

L'armée ukrainienne se trouve aujourd'hui dans une situation difficile. Elle n'a pas été capable de repousser les attaques russes dans le secteur d'Avdivka. Tout les journalistes du monde entier évoquent une pénurie de munitions, notamment les obus de 155 mm.
Kiev est toujours suspendue à la décision du Congrès américain pour une nouvelle aide militaire. Le Sénat a bien voté un plan d’aide de 60 milliards de dollars, mais celui-ci est bloqué par la Chambre des représentants à majorité républicaine.
En Europe, le programme "Act to Support Ammunition Production" (ASAP) a pris du retard, ce qui inquiète beaucoup Volodymyr Zelensky et Oleksandr Syrsky.

On approche de l’été. Et l’armée russe va profiter des faiblesses de l’armée ukrainienne :

https://kyivindependent.com/bloomberg-r ... ials-warn/

Les responsables ukrainiens craignent que les forces russes ne prennent de l'ampleur sur le champ de bataille d'ici l'été si les alliés n'augmentent pas leurs livraisons de munitions à Kiev, a rapporté Bloomberg le 29 février, citant une source proche des discussions.
[...] Selon les évaluations des services de renseignement ukrainiens, le dictateur russe Vladimir Poutine n'a pas renoncé à son objectif de s'emparer de grandes villes comme Kiev et Odessa, a écrit Bloomberg, citant sa source.

Odessa est infiniment probable, Kiev beaucoup moins. Kiev est un symbole, pas plus, et n'a qu'un intérêt stratégique limité, au contraire d'Odessa qui verrouille l'accès de la Mer Noire et permet un lien vers la Transnistrie.

Pour revenir à la question initiale, JD Merchet, très bon observateur des questions militaires, a proposé une idée novatrice : prêter des armes nucléaires françaises à nos alliés (Allemagne ou Pologne) en les laissant sous " double clef " ( besoin d'un accord de la France avant usage).Sur le modèle américain pour certaines bombes nucléaires tactiques.

Piste intéressante à mon sens.

Il y a bien longtemps que j'ai pensé à cette solution, tant l'Europe repose sur le tandem franco-allemand pour se réaliser.
Je me suis même fait la réflexion que la France devrait partager avec l'Allemagne son droit de veto au Conseil de Sécurité. (Si l'un des deux pays souhaite opposer son veto à une résolution, la France le fait.) Outre le lien européen ainsi créé, cela réparerait une certaine injustice : l'Allemagne -comme le Japon - est une grande puissance qui ne fait pas partie des cinq grands, au motif que les nazis ont perdu la guerre, un motif aujourd'hui un peu suranné.

Je ne suis pas certain que l'Allemagne le souhaite. Avoir une arme nucléaire, même sous double ché est exclus, je me demande si la possibilité d'avoir une telle arme ne lui est pas interdite.

Tacitement si, c'était d'ailleurs l'une des conditions à la réunification, qui n'avait si bien prise que cela à l'époque par certains pays d'Europe.
Sur le fond, je ne vois pas ce qu'un "prêt" d'armes nucléaires - au mépris des traités ? - apporterait à la situation actuelle si ce n'est plus d'instabilité et un risque de tensions accru sur le continent.
l'Allemagne s'est habitué à être un nain politique depuis 1945 et une grande puissance économique. Pourquoi cela devrait changer ? Je ne vois pas trop d'arguments à cela... D'ailleurs au détriment de qui ? D'un demi-nain politique et économique ?

Bien d'accord avec vos idées.
Des coopérations pratiques et souples sont sans doute plus réalistes que des traités compliqué s à faire adopter...