marc30 a écrit:
2- le problème de la liberté d'expression est celui de ses limites.
- on admet qu'il y en a et alors la liberté d'expression n'est plus un absolu mais une valeur parmi d'autres - exemple Valls qui dit que le racisme n'est pas une opinion mais un délit.
- au contraire on admet qu'il n'y en a pas (ou qu'elles sont très larges) et on doit accepter d'entendre des choses désagréables...
Ce n'est pas Valls qui le dit. Depuis la loi dite "Pleven" du 1er juillet 1972, ont été institués :
- le délit de provocation à la discrimination, à la haine et à la violence à raison de l'origine, de l'appartenance ou la non-appartenance à une ethnie/nation/race/religion.
- le délit de discrimination raciale.
Là où il y a en réalité difficulté, c'est sur l'interprétation de ce qu'est une opinion raciste. La loi définit de manière moyennement claire ce qu'est une opinion raciste délictueuse et dans des cas d'espèce, des tribunaux peuvent retenir une acception variable, trop large au goût de certains ou pas assez large au goût de certains autres.
marc30 a écrit:
Très concrètement est il légal de dire
1- tel livre (le Capital, le Coran, par ex) est un tissu d'absurdités
2- ceux qui y croient (les marxistes, les musulmans, les chrétiens, selon le livre choisi) sont des naïfs ou des idiots ou des dangers publics
Sans être convoqué devant un tribunal pour anticommunisme, islamophobie ou autre chose ?
Je vous renvoie à l'article 29 de la loi fondatrice du 29 juillet 1881 ayant institué le délit de diffamation et à la jurisprudence assez abondante sur le sujet. Vous avez bien sûr le droit de dire que vous considérez qu'un ouvrage ou qu'une opinion est fausse, absurde, dangereuse, a telle ou telle conséquence.
En revanche, il faut mesurer les critiques contre les auteurs de ces ouvrages ou contre les personnes qui partagent les propos, théories ou opinions formulées dans tel ouvrage ou par tel auteur ou telle personne, au regard du cadre légal au delà duquel vous tombez dans la diffamation ou dans un autre délit. Bref, cela s'apprécie au cas par cas.