Autrefois, j'étais convaincu que la politique étrangère et la politique de défense seraient les domaines les plus intéressants pour une politique commune en Europe - beaucoup plus que la politique agricole, par exemple. Mais en réalité, ce sont les domaines les plus difficiles; l'histoire, les expériences, les buts des états européens sont trop divers.
En Allemagne, l'opinion populaire est normalement opposée à tout engagement militaire, que ce soit en Afghanistan, en Iraq, en Libye, ou au Mali. Beaucoup d'Allemands voudraient bien rester en dehors de la mêlée des autres pays, surtout si ces pays sont très éloignés et en dehors de l'Europe. L'Allemagne ne se considère pas comme une puissance militaire, et elle n'a pas une histoire coloniale comme les deux hyperpuissances européennes, l'Angleterre et la France.
En fait, beaucoup de problèmes en Afrique ou au Proche-Orient d'aujourd'hui sont des conséquences à long terme de la politique coloniale; par example, les frontières du Mali sont artificielles, ne respectant pas du tout les facteurs ethniques ou linguistiques. C'est la France qui a tracé ces frontières, et c'est elle qui a des relations économiques, culturelles, politiques et militaires étroites avec les régimes des pays de l'Afrique de l'Ouest, dont elle est la puissance protectrice. En outre, en Allemagne, il y a l'impression que le mal d'aujourd'hui, c'était le bien hier, et qu'il n'y pas des mesures absolues. Hier, la France a aidé l'opposition en Libye, dont des islamistes; aujourd'hui, elle lutte contre eux au Mali.
Cependant, la politique en Allemagne et les élites sont plus favorables aux interventions militaires que l'opinion publique. L'Allemagne officielle - des hommes politiques, des journalistes - considère comme importante et justifiée l'intervention actuelle au Mali, et c'est pourquoi on a mobilisé des avions de transport par exemple.
Personellement, je crois que les possibiltés pur une politique de défense commune sont plus importantes dans le domaine de l'équipement militaire. Une uniformisation de l'équipement et le développement des projets communs feraient des économies importantes. Une vraie politique de défense commune, c'est - malheureusement - une illusion à présent.
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