Narduccio a écrit:
Comme "on" vous à prouvé à vous aussi que ce que vous avanciez était faux.
De deux choses l'une : soit vous vous moquez éperdument du monde et prenez, comme vous le dites souvent, les gens pour des idiots, soit vous n'avez absolument pas lu le fil. Etant de nature tolérante, je vous laisse le bénéfice du doute même si votre histoire me dit le contraire...
Reprenons, donc.
Svoboda et le Pravy Sektor qui ont été à la pointe du combat sur le Maidan qui a fait tomber Ianoukovitch en février sont effectivement des partis néo-nazis, on va le (re)voir. Le Pravy Sektor étant issu de Svoboda avec lequel il a rompu car il le trouvait trop "accommodant" (!), contentons-nous d'étudier le moins extrême des deux : Svoboda.
Créé sous le nom de
Parti National-Socialiste Ukrainien, sa symbolique est éminemment nazie. Le logo du parti vient du wolfsangel de la tristement célèbre division SS Das Reich :
Tandis que les militants de base gardent l'ancien symbole...
... d'autres ont opté pour le logo plus consensuel
Trident ou trois doigts, c'est finalement du pareil au même, y compris quand la demoiselle est charmante : la référence au nazisme est évidente.
Comme le sont les défilés au flambeau...
... les références chiffrées au nazisme, y compris chez les députés (!) du parti...
88 = HH =
Heil Hitler.
14 = les quatorze mots de David Lane, expression métaphorique néonazie chère aux tenants du
White Power.
... les références à Bandera...
(Mairie de Kiev occupée par les manifestants)
... mais surtout le programme et les discours, racistes (contre les Russes et russophones), homophobes et antisémites. Tellement antisémites que plusieurs organisations mondiales juives ou le Parlement européen lui-même s'en sont émus.
En 2012, Svoboda se retrouve dans le "Top 10" des pires antisémites établi par le Centre Simon Wiesenthal :
En mai 2013, le Congrès Juif Mondial demande l'interdiction de Svoboda qu'il considère comme un parti ouvertement néo-nazi :
World Jewish Congress calls Svoboda a neo-Nazi party
KYIV, May 14 /UKRINFORM/. The World Jewish Congress has called on European governments to consider a ban on neo-Nazi parties, among which the participants in the event listed the Ukrainian party Svoboda, the Jerusalem Post reported.
"Delegates representing Jewish communities in over a hundred countries approved the resolution calling for the ban due to the rise of far-right nationalist movements in Greece, Hungary and the Ukraine," the publication reads.
Its authors argue that parties like the Greek Golden Dawn, Ukrainian Svoboda and Hungarian Jobbik shocked European Jews as they gained unprecedented representation in their respective countries' parliaments.
The forum participants reminded of the “lack of appropriate and energetic action on the part of German democrats that led to the rise to power of the Nazis” as a motivating factor for the resolution urging “parliaments and governments in countries in Europe to enact and enforce legislation, against threats of violence, racist hate and insults and the denial of the Holocaust”.
The WJC also urged national leaders and legislators in Europe to sign the London Declaration on Combating Anti-Semitism, a 2009 document calling on parliamentarians to “expose, challenge and isolate political actors who engage in hate against Jews and target the State of Israel as a Jewish collectivity.” Deux mois plus tard, plusieurs dizaines de députés de la Knesseth écrivent pour protester contre l'antisémitisme et la russophobie de Svoboda :
Le 13 décembre 2012, le Parlement européen avait adopté une résolution (dispo en ligne) condamnant Svoboda :
En indiquant que «
les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne », le parlement européen «
invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier. »
Que vous faut-il de plus pour admettre que Svoboda, et le Pravy Sektor qui en est issu, sont des partis néo-nazis ? Pourtant, un an après, les dirigeants occidentaux oublient tout !
Son leader Oleh Tyahnybok...
reçoit la visite de Catherine Ashton...
... de l'inénarrable Victoria Nuland...
... de John McCain, sans doute pressé de faire confier à son fils la haute-main sur le secteur énergétique ukrainien...
... de différents responsables de l'UE (ici Helga Schmid, du Service d'action extérieure)...
... et des ministres des Affaires étrangères allemand, français (Fabius qui déclarait sans rire à France Inter le 11 mars 2014 que "
le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, mais il n'est pas d’extrême droite”), polonais...
Evidemment, Svoboda a reçu pendant des années des financements de la Fondation Soros pour une "société plus ouverte" (défense de rire
)
Citation:
Mais, de là à prétendre que tous les ukrainiens en faveur de l'indépendance de leur pays vis-à-vis de la Russie sont des nazis, il y a une marge qu'il faudrait éviter de franchir si on veut garder une certaine crédibilité.
Personne n'a prétendu cela, vous inventez...
Svoboda et le Pravy Sektor constituaient la très grosse majorité des bataillons du Maidan radical de février (très différent de l'Euro-Maidan de novembre-décembre) qui a poussé Ianoukovitch vers la sortie. Ils ont été récompensés par environ un tiers des postes de pouvoir.
- Oleksandr Sych (vice-premier ministre). Svoboda
- Andriy Parubiy (chef du Conseil de la Sécurité nationale). Svoboda
- Igor Tenyukh (ministre de la défense). Svoboda
- Sergey Kvit (ministre de l'éducation). Svoboda
- Andriy Mokhnik (ministre de l'écologie). Svoboda
- Igor Shvaika (ministre de l'agriculture). Svoboda
- Oleg Machnitzki (procureur général). Svoboda
- Dmitry Yarosh (vice-chef du Conseil de la Sécurité intérieure). Leader du Pravy Sektor.
Après la chute de Ianoukovitch, il y a donc eu un partage du pouvoir entre ceux qui avaient fait tomber le président (les néo-nazis) et les partis d'opposition déjà constitués (Timoshenko, Yatseniouk, Klitschko etc.) Le calcul de ces partis libéraux et de leurs parrains occidentaux ressemble étrangement au calcul de certains milieux d'affaires et de la bourgeoisie allemande dans les années 30 : utiliser Hitler contre les communistes avant de se débarrasser de lui. En Allemagne, ça a raté, la créature échappant à ses parrains. En Ukraine, c'est dans la balance : au fil du temps, plusieurs ministres ou haut-responsables néo-nazis au gouvernement ont quitté leur fonction, certains partant d'ailleurs courageusement faire la guerre dans le Donbass (Dmitry Yarosh, le leader du Pravy Sektor). Toutefois, le poids des néo-nazis dans la rue (parlement entouré à plusieurs reprises) et dans les médias (hommes masqués régulièrement invités dans les émissions) est bien réel et pèse sur les décisions du gouvernement. Il semble que Poroshenko essaie de se défaire de cette tutelle mais son combat est difficile ; dès qu'il accorde trop aux russophones, il est accusé de traîtrise.
Citation:
Le problème est que chacun avance "ses" sources et c'est parole contre parole.
Je n'ai jamais avancé aucune "parole", moi, j'ai toujours avancé des faits argumentés et référencés. Il suffit de lire mes messages...
SqualeSadique a écrit:
et puis avec des accumulations de preuves comme ça je peux aussi prouver que le FN est un parti néo-nazi, et ce n'est pas le cas.
Sauf que le FN n'est pas néo-nazi, il ne s'en revendique pas. D'extrême-droite peut-être, mais pas néo-nazi. J'avais cité la remarquable interview de l'ancienne ministre des Affaires étrangères Tsipi Livni (23 janvier 2013) :
« Ceux qui essaient de donner une légitimité sont aussi coupables que le Parti Svoboda. C’est encore plus triste lorsque cela vient de politiciens principalement connus pour leur modération et la compréhension du contexte international de tels sujets. La position de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Arseniy Iatseniouk, [l'actuel Premier Ministre] et c’est un euphémisme, laisse perplexe. […] Je pense qu’un phénomène comme le Parti social nationaliste totalitaire Svoboda ne doit pas être négligé et laissé sans réponse de la communauté internationale. Vous noterez que même les partis les plus radicaux en Europe ont refusé de coopérer avec Tiahnybok. Même le parti français d’extrême-droite de Marine Le Pen. Même le parti hongrois Yobik. Dans le monde d’aujourd’hui, il y a des règles de bienséance, des normes de la mémoire historique. Tiahnybok et son parti ont violé ces règles et ces normes. […] Je préconise de prendre toutes les mesures possibles pour supprimer les partis néo-nazis et leurs activités. »Elle y fait la différence entre des partis d'extrême-droite et des partis néo-nazis ; on ne peut pas les mettre dans le même sac, on ne peut pas appeler les néo-nazis des "partis extrêmes" ou "ultranationalistes" comme le font pourtant nos médias depuis six mois. Selon elle, même des partis d'extrême-droite (elle cite le FN ou Jobik) respectent certaines règles de bienséance. Les partis néo-nazis, eux, appartiennent à une autre catégorie...
Citation:
Dire que quelqu'un est néo-nazi parce qu'il a défilé avec la rune du loup, une croix gammée, participé à des cérémonies de commémoration de la division SS Halytchina ou parce qu'il est antisémite, c'est très simpliste comme raisonnement
Bah...