Aigle a écrit:
Vous n'en savez rien.
Vous ne connaissez pas les échanges entre le Roi et le Président du Gouvernement.
Vous ne pouvez que constater que le Roi a exprimé exactement le même point de vue que le Gouvernement.
Soit c'est une coïncidence. Soit ça ne l'est pas...
Si la flandre proclamait son indépendance et que le premier ministre fédéral demandait au Roi des Belges de parler , il se pourrait qu'il fasse le même genre de discours ...
Le rôle du souverain dans les royautés européennes, globalement, se limite désormais au symbole. Que symbolise-t-il ? Essentiellement l'unité de la nation : il n'est pas le roi de tel ou tel peuple : il est le roi de chaque citoyen du pays.
En Belgique, on le sait très bien depuis belle lurette : les indépendantistes flamands sont contre la royauté, justement parce qu'elle est garante de l'unité du pays. Il est fortement improbable que le roi des Belges se prononce jamais en faveur d'une scission de la Belgique.
En revanche, la situation politique est complètement différente de la situation espagnole : les Flamands, en dépits de leurs discours, ne sont pas minoritaires et opprimés en Belgique. La population flamande représente 60% de la population et - tout à fait démocratiquement - elle domine la vie politique du pays depuis la Seconde Guerre Mondiale. En clair, c'est une majorité, riche et puissante, qui souhaite l'indépendance pour se débarrasser d'une Wallonie présentée régulièrement comme un boulet économique.
La plupart des gouvernements belges - depuis des décennies - sont majoritairement constitués de politiciens flamands, dont de moins en moins se présentent comme unitaires... Donc, en somme, il arrive de plus en plus souvent que le roi soit en désaccord avec ce qui se passe politiquement en Belgique. C'est un secret de Polichinelle. Sauf qu'il ne s'exprimera jamais publiquement de la même façon que Felipe VI...
Ce que j'ai constaté, c'est que Felipe VI ne s'est pas présenté comme un arbitre neutre, au-dessus de la mêlée : il ne cherche pas le dialogue en tendant la main aux indépendantistes, mais brandit le poing en les stigmatisant... Il a qualifié le referendum de démarche «illégale» et parle de «déloyauté inadmissible». En clair, des gens voulaient aller voter en paix, mais envoyer des policiers leur taper sur le crâne à coups de matraques était légalement tout à fait justifié.
Désolé mais, si Felipe VI, en se présentant comme « énergique » s'attire peut-être les faveurs de la majorité des Espagnols, il m'apparaît surtout comme intransigeant et peu sympathique.