Caesar Scipio a écrit:
Geopolis, les britanniques n'ont pas mis fin à la prédation sunnite en Inde. Ils en ont pris le relais et l'ont opérée de maniere beaucoup plus destructrice que les Moghols et autres dynasties turques ou pashtounes.
En tout cas, ils ont permis aux hindous de reprendre la main sur les sunnites, et les hindous les y aidèrent.
Caesar Scipio a écrit:
L'Inde avant la conquête britannique restait un géant économique,'malgré la prédation sunnite. L'économie indienne s'est effondrée grâce à la bienveillante prédation britannique qui a détruit l'économie indienne.
En valeur absolue, je ne crois pas qu'elle ait diminué, ne serait-ce que par l'accroissement de population. Je pense que c'est la valeur relative de la puissance économique européenne qui a décuplé et amoindri les autres en valeurs relatives.
Caesar Scipio a écrit:
La division internationale du travail, bel exemple de mercantilisme, a été justifiée par Smith et Ricardo avec leurs théories des avantages absolus et des avantages comparatifs visant à justifier la prédation britannique.
D'abord, Smith ne justifie pas le libéralisme, il le décrit avec dépit (le fait que les "vices" condamnés par la morale chrétienne augmentent les richesses pour tous le navre, ce qui ne fait pas de lui un grand libéral). Ensuite, Ricardo, quoique probablement proto-libéral (on commençait à peine à comprendre comment le libre échange pouvait enrichir les sociétés comme aucun système précédent), ne justifie rien non plus, il décrit comment un individu ou un groupe d'individus profite en se spécialisant dans ce qui lui rapportera le plus. (C'est également votre opinion : vous n'aimez pas être soigné par votre couvreur ni faire couvrir votre toit par votre médecin.)
Le mercantilisme consiste à monopoliser un bien ou un service pour en soutirer (en astreignant la clientèle) la plus grande valeur possible, par exemple l'Espagne et l'or mondial ou l'Angleterre et la main d’œuvre mondiale (en l'occurrence, indienne). L'Histoire constate que ceux qui s'y essaient dépensent tant d'énergie à tenter et maintenir leur monopole qu'ils s'y ruinent, d'ailleurs l'Angleterre n'a jamais été aussi riche depuis qu'elle a abandonné les Indes et ses autres colonies et l'Espagne possédant le monde connut son tragique destin économique puis géopolitique, avant de rebondir comme jamais dans son Histoire après le franquisme grâce au même libéralisme.
Caesar Scipio a écrit:
Le prétendu libéralisme britannique c'est du pipeau.
Les Britanniques ont des tendances mercantiles, ils tentent d'entraver le libéralisme des autres.
Caesar Scipio a écrit:
C'est la liberté pour un seul de détruire les économies concurrentes par tous les moyens puis de lui vendre "librement" les produits dont le producteur ou vendeur britannique s'est assuré le quasi-monopole.
Bonne définition du mercantilisme. Notez que la quasi-totalité des individus et des groupes sont très "libéraux" pour eux-mêmes. Le véritable libéralisme est réciproque ; moins il l'est, moins il rapporte.
Caesar Scipio a écrit:
Il n'existe pas un seul exemple de grande puissance économique ayant émergé autrement que par le mercantilisme. De Venise à la Chine de Deng en passant par les Provinces Unies, la Grande Bretagne, l'Allemagne, les USA, le Japon, ... Etc.
Le libéralisme pur est rare, il est toujours assorti de tendances antilibérales. Le degré de libéralisme d'une société offre des avantages comparatifs par rapport aux autres sociétés. Par exemple, Athènes était plus libérale que Sparte, l'islam naissant l'était davantage que les systèmes environnants.
Par contre, de menues sociétés peuvent prospérer sans s'appuyer sur une grande puissance géopolitique grâce au libéralisme, comme l'Irlande, l'Islande, le Luxembourg, les Pays-Bas... De même, un libéralisme relatif a conféré aux grandes puissances occidentales une supériorité immense sur le reste du monde, permettant par exemple aux familles régnant sur l'Espagne ou l'Angleterre de diriger l'ensemble monde quelque temps, ce que d'immenses blocs géopolitiques non libéraux comme la Chine, les Indes ou les Turco-Arabes n'ont jamais réussi à obtenir.
Moujik Looping a écrit:
Citation:
Dix pourcent de chômage en France, c'est encore 90 % d'actifs qui s'enrichissent en travaillant
Encore une phrase collector que Coluche n’aurait pas renié… Après l’écrire sérieusement c’est un peu triste.
Expliquez-vous, je ne comprends pas ce qu'elle a de drôle, sinon dans une mentalité de rentiers, ces gens qui considèrent le travail comme une infortune.
Moujik Looping a écrit:
On a bien compris que vous estimez que le libéralisme est l’alpha et l’oméga de la réussite humaine
Non, je pense qu'il fonctionne mieux que tout ce qu'on a trouvé d'autre, ce qui ne signifie pas qu'on puisse en perfectionner les applications ni trouver quelque chose de meilleur encore.
Depuis la nuit des temps, les hommes s'enrichissent par l'échange. Certains tentent d'entraver les échanges des autres, qu'ils soient rois ou rebelles ils n'ont globalement jamais vécu que chichement par rapport aux habitants des démocraties libérales. Au bout d'un moment, des hommes, autour des Pays-Bas, ont commencé à se battre pour chasser les dynasties qui entravaient leur libre-échange. La puissance de ces hommes libres crut dans le temps, de manière pulsatile. Leur exemple fut repris en Amérique du Nord, puis en Europe occidentale, adopté au Japon, en Corée du Sud, chez les Chinois ultra-marins, il bouscula l'empire prussien, le bloc soviétique, émancipa les colonies européennes et aujourd'hui les colonies sunnites. Ceux qui comparent s'y réfugient autant que possible, leurs réussites personnelles accroissant la puissance morale et matérielle du modèle libéral.
C'est ce que j'appelle la révolution libérale, dont les prémisses commencent avec les grandes foires de Champagne au Moyen Âge. Elle a deux principes. Le premier est que libre échange enrichit vite ceux qui s'y adonnent et les espaces qui le permettent (un marché et des voies bien protégés contre les prédateurs). Le second est que les libéraux doivent combattre théoriquement et militairement les oppresseurs qui prétendent leur interdire le libre échange des biens, des services et des opinions, même si ces oppresseurs sont une minorité de gens qui ne savent pas profiter du système pour améliorer leur propre confort de vie.
Moujik Looping a écrit:
Il ne faut pas oublier que le mode de vie libéral que vous prônez n’est possible pour nous uniquement parce qu’une grande partie de la l’humanité végète dans la misère…
Ils y végètent qu'à mesure qu'ils sont privés de libéralisme. Si la croissance économique explose et se constate en Afrique subsaharienne, c'est que le libéralisme s'installe peu à peu. L'unique population qui tarde mentalement à monter dans le train sont les arabo-musulmans, installés sur des rentes de situation fondées sur l'hétéronomie (colonisations, patriarcats, phallocraties, féodalités...) qui leur donne envie de rester en arrière.
Moujik Looping a écrit:
Ce mode de vie n’est pas extensible c’est dire si le modèle est pertinent.
Demandez aux Subsahariens, aux Latino-Américains, aux Indiens, aux Chinois, aux Vietnamiens et aux Indonésiens s'ils n'ont pas profité et accru leur confort matériel ces dernières décennies. Des milliards de gens sont sortis de la misère et des centaines de millions d'entre eux ont accédé aux classes moyennes.
Moujik Looping a écrit:
Deuxièmement pour ce qui est de la fable des crises libérales sont dus aux régulations, vous n’y croyez pas vous-même non ?
Les enchaînements et causalités des crises économiques sont documentés.
Moujik Looping a écrit:
Vous connaissez réellement beaucoup d’entreprises qui mènent des politiques éthiques ?
M'ouais, celle où travaille mon épouse, celles de mes oncles (l'ouvrier agricole d'un de mes oncles se plaignait de ne pas pouvoir changer d'employeur parce que son salaire se diviserait par trois), en général celles des patrons paternalistes. Les salariés de Procter & Gamble ou d'ADP que j'ai croisés défendent activement leur entreprise.
Moujik Looping a écrit:
Vous pensez que si personne n’est prêt à jouer le jeu de la transparence c’est par pudeur…. Restons sérieux.
Je pense que vous amalgamez les entreprises cotées en bourses avec les entreprises familiales, et des employeurs cupides avec l'ensemble des employeurs.
Comme pour les musulmans, padamalgame.
Moujik Looping a écrit:
des économistes dénoncent la dérive financière de l'économie...
Je pense que les États, en plus de garantir le libre échange avec la plus grande férocité, ont pour charge d'éduquer leurs populations ; que les taxations font partie des outils pédagogiques ; que l'actionnariat ayant démontré la cupidité et autres vices que vous dénoncez, il doit être sanctionné par des taxations spécifiques ; autrement dit, que toute entreprise livrée toute ou partie à un actionnariat et cotée en bourse devrait subir de lourdes taxes auxquelles doivent échapper les entreprises participatives, associatives, familiales et individuelles, dont les propriétaires vivent et travaillent avec les salariés.
Je me trompe peut-être en affirmant cela. Peut-être est-ce sa situation de rente (percevoir un revenu sans travailler) qui attribue à l'actionnariat une mentalité perverse. C'est valable pour tous les rentiers, même les rentiers sociaux : ils méprisent le travail comme les travailleurs, ainsi que toutes les valeurs artisanales, qui sont tout ce que l'humanité a de bon. On en revient toujours à nos asociaux criminels/terroristes.