Aigle a écrit:
En tout cas il y a chez les Musulmans que je fréquente (et j'en fréquente et pas mal, plutôt des gens de bon niveau d'ailleurs), une sévère inquiétude quant à leur avenir en France. Ils ont à la fois peur du racisme et des islamistes.
Un imam (homme d'opinions modérées et de grande culture) m'a confié ceci "nous devons exprimer plus souvent notre amour de la France. Nous musulmans ne sommes pas des touristes en vacances mais des Français qui partagent les peines et les joies des autres Français "
Un harki m'a dit que le but des intégristes était de casser les liens fragiles qui peuvent exister entre les communautés sur le modèles de ce que la FLN et l'OAS ont fait en Algérie a partir de 1954.
Ils sont tous très marques par la référence faite par Zemmour au départ des pieds noirs d'Algérie en 1962.
Un commerçant au marché ce matin m'a calmement dit " il faut qu'ils partent - tous sans exception". Ils = les musulmans
Cela n'est pas une étude scientifique mais quelques exemples...
Ces quelques exemples valent bien des théories. La crainte du racisme ne doit pas être exagérée. Il y a bien sûr ça et là du racisme mais la France dans l'ensemble est peu raciste. Les manifestations monstres qui se sont déroulées aujourd'hui sans aucun débordement donnent confiance. L'ancien harki me semble plus lucide que l'imam. Il ne faut pas dramatiser la remarque du commerçant. Elle exprime probablement une crainte d'un islam intolérant plus qu'un réel racisme. La balle me paraît plutôt dans le camp de l'imam appelé à instruire ses ouailles que dans celle du français moyen qui ne supporte plus les bêlements du genre : "l'immigration, une chance pour la France". Car les enseignants peuvent bien s'épuiser à inculquer les valeurs de la République à leurs élèves, si à la maison, dans la rue et à la mosquée on continue à enseigner aux enfants qu'ils doivent se tenir à l'écart des "mécréants en guerre contre l'islam", l'islamophobie ne fera que se développer.
Je ne crois pas qu'Eric Zemmour souhaite un départ des musulmans. Il ne fait que reprendre ce qu'avait dit l'ancien président de la république, qui avait scandalisé certains milieux, mais qui n'est que du bon sens : "La France, on l'aime ou on la quitte". Or, si la communauté musulmane continue à s'imprégner de l'idéologie des Frères Musulmans, dont l'UOIF en constitue le cadre français, en adulant des Tarik Ramadan et en vouant aux gémonies des Hassen Chalghoumi, la question du départ pourrait se poser. L'apaisement viendra de la fin de l'islam politique. Comme l'écrivait Eric Geoffroy : "L'islam sera spirituel ou ne sera plus".