L'UE entre dans une période délicate de négociations budgétaires pluri-annuelles. Exercice traditionnellement délicat mais qui l'est encore plus du fait du Brexit.
L'institut Jacques Delors, qui est souvent un bon analyste des réalités communautaires, nous propose une analyse assez complète.
"La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (« Brexit ») pourrait avoir une incidence sur les finances publiques de l’UE à travers de multiples canaux. Les effets ponctuels, tels que les coûts du divorce, font l’objet d’une grande attention aujourd’hui, mais les effets structurels pourraient être encore plus importants pour l’UE à moyen terme. Sans le Royaume-Uni, le budget de l’UE serait confronté à un manque de ressources permanent.
Nous estimons que le déficit entraîné par le Brexit (Brexit gap) dans le budget s’élèverait à environ 10 milliards d’euros par an. Les États membres de l’UE doivent décider s’il convient de s’adapter à ce déficit 1) en augmentant les contri- butions nationales, 2) en réduisant les dépenses ou 3) par une combinaison des deux options. Nous envisageons ici des scénarios qui illustrent les conséquences de chaque option pour chacun des pays.
teurs nets et les bénéficiaires nets du budget de l’UE.
• Les contributeurs nets auraient à porter la majeure partie de la charge si les contributions devaient augmenter. Les pays qui bénéficient actuellement d’un « rabais sur le rabais » seraient particulièrement touchés.
• Les pays qui profitent de la politique de cohésion de l’UE et de la politique agricole commune seraient probablement le plus durement touchés par une coupe budgétaire.
La force de marchandage des deux groupes dépendra de sa composition et du cadre juridique.
• Il existe un groupe clé de pays dont la contribution nette par habitant est proche de l’équilibre (notamment la France, l’Irlande, l’Italie et l’Espagne). Ils pourraient être en faveur soit d’une réduction des dépenses, soit d’une
• La question « Que se passerait-il à défaut d’accord sur un nouveau CFP d’ici à 2020 ? » pourrait devenir très disputée. Les dispositions juridiques applicables sont formulées de façon vague et dépendent du moment de la mise en œuvre du Brexit.
Nous analysons les implications de ces scénarios pour les prochaines négociations du cadre financier pluriannuel (CFP) qui débuteront en 2018. Nous nous attendons à un marchandage difficile étant donné que le Brexit renforcerait probablement les divisions existantes entre les " États membres
http://institutdelors.eu/wp-content/upl ... pdf#page17Ce papier ne présente qu'un point faible à mes yeux : il sous estime les divergences idéologiques qui opposent les pays les plus libéraux sur le plan sociétal (Allemagne, France, ...) aux plus conservateurs (Pologne et Hongrie). Or les premiers sont de gros contributeurs nets qui vont avoir du mal à se sentir solidaires des seconds qui sont de gros bénéficiaires nets.
Ce sera intéressant à suivre.