Moujik Looping a écrit:
Est-ce que vous pensez qu'il est aussi pertinent d'établir un parallèle avec la situation esclavagiste quand je mets un taquet à mon gamin pour qu'il cesse sa rébellion ou que sournoisement j'annule un loisir quand il a commis une faute ?
Toute hiérarchie n'est pas asservissement. Dans un cadre éducatif, la hiérarchie canalise les individus soumis pour les élever et vise à les rendre plus libres et plus puissants.
Kurnos a écrit:
Je ne suis pas certain de bien comprendre toutes les interventions, mais l’absence de mention du facteur idéologique religieux m’étonne.
Personnellement, je le considère comme un habillage sémantique, assorti de folklores.
Si l'on considère la seule volonté de domination, les pratiques se rejoignent, les prétextes diffèrent. C'est pourquoi je préfère m'attacher à la suppression des symptômes plutôt qu'aux multiples argumentations sous-jacentes.
C'est du comportementalisme pénal...
Kurnos a écrit:
Si le fait d’assimiler les assassinats récents à de la violence courante de droit commun est de nature à rassurer on risque de se tromper sur les remèdes si il y a erreur de diagnostic.
Chaque croyant façonne sa propre idée des dieux, de sorte que presque autant de dieux et de religions que de prieurs se croisent, même dans un temple monothéiste.
Ramener des criminels à la simple expression de leur criminalité, c'est aussi laïciser et dépolitiser, délégitimer leurs excès.
Kurnos a écrit:
Nous sommes bien d’accord, il est bien entendu que le taux de délinquance et l’attrait pour des solutions radicales croissent avec le chômage, la misère et les inégalités.
Non. Les pays sous-développés seraient des explosions de criminalité, et il suffirait d'éradiquer les plus pauvres pour supprimer le crime ? Pourtant, dans les quartiers pourris, les criminels sont plus riches que leurs voisins. De même, les tyrans, nobles ou parvenus, qui oppriment leurs soi-disant sujets.
Ramener le crime aux pauvres, c'est du racisme social du même acabit qu'un racisme racialiste qui le ramènerait, disons, à une communauté géographique, un phénotype ou des prénoms.
Alors, non, les pauvres ne sont pas voués aux crimes. C'est un cliché injurieux. Le vol de Jean Valjean, un miséreux en survie, n'explique ni n'excuse les truands en baskets, fast-food et consoles électroniques.
C'est peut-être même toute la différence : un criminel plus riche que les autres et qui poursuit ses crimes, tandis que Valjean cesse ses larcins sitôt qu'ils ne sont plus nécessaires, j'entends vitalement nécessaires.
Nos criminels ne violentent pas pour survivre, mais par morgue, par pure morgue ; par indélicatesse, par irrespect.
Kurnos a écrit:
Mais pour les cas dont il est question il y a quand même un facteur idéologique colporté par une nouvelle interprétation de la religion.
En ce cas, on condamne la religion. Mais c'est la même remarque que pour la pauvreté : citez une religion qui implique la criminalité, sinon celle des Aztèques pour ce que j'en sais ? Et dans les pétromonarchies, nos délinquants seraient écrasés.
Kurnos a écrit:
Ce sont des états religieux, ou qui se disent religieux, autoproclamés qui commanditent le crime et l’esclavage au nom de la recherche d'une supposée pureté.
De tous temps de grands criminels se sont mis au service d’une idéologie qui leur permettait d’acquérir une notoriété mystique inaccessible dans un contexte de paix.
Je pense alors que c'est l'inverse de votre hypothèse : des criminels se sentent attirés par des idéologies, politiques ou religieuses, légitimant leurs crimes.
Kurnos a écrit:
Peut-on appliquer les mêmes remèdes pour toutes les délinquances ?
En tout cas, nos remèdes actuels sont en
faillite.