Aigle a écrit:
Je pense que nous avons affaire à des demi organisés et sémi professionnels.
Quand on pense qu ils ont braqué pour manger ! Qu ils n'avaient pas de base de repli !
Plusieurs "experts" dénoncent le concept ou le mythe du "loup solitaire" qui se radicaliserait tout seul et qui déciderait de son propre chef des cibles opérationnelles qu'il attaquerait. Par exemple :
ChallengeS : Attentats: quand le concept du "loup solitaire" vole en éclatPour eux, ce concept est une invention des services de renseignements américains :
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"Cette figure largement fantasmée est une création intellectuelle apparue aux États-Unis lorsque la 'guerre globale contre la terreur', lancée par l'administration Bush en 2001, donnait ses premiers signes d'essoufflement."
"L'absence de cibles facilement accessibles dans les terres de djihad amenait une cohorte de supposés experts (...) à alimenter la thèse d'une menace diffuse. Cette construction d'un ennemi intérieur, par définition insaisissable et omniprésent, tendait à justifier les dispositifs liberticides de type Patriot Act, dont l'efficacité est pour le moins discutable", ajoute ce spécialiste du djihadisme. "Agiter le spectre du 'loup solitaire' ne sert qu'à semer la confusion et à éviter de désigner les vrais responsables de la terreur, soit les donneurs d'ordre implantés au Moyen-Orient."
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Pendant longtemps l'exemple ultime du "loup solitaire" a été le major Nidal Malik Hassan, psychiatre de l'armée américaine, qui en septembre 2009 a tiré sur une assemblée de soldats sur la base de Fort Hood au Texas, faisant 13 morts. S'il a bien agi seul, l'enquête a prouvé qu'il avait été en contact avec Aqpa.
"Derrière les attentats islamistes, on trouve toujours un donneur d'ordre", assure Jean-Pierre Filiu.
Citation:
les enquêtes démontrent que les djihadistes ont été le plus souvent laissés libres de choisir leurs cibles et leurs modes d'actions. Ils doivent aussi en assurer le financement, qui ne représente jamais de grosses sommes.
Pour le centre de réflexion new-yorkais Soufan Group, il faudrait substituer au concept erroné de "loup solitaire" celui de "loups connus", car il apparaît que la quasi-totalité des djihadistes qui passent à l'action étaient connus, et souvent surveillés, par les forces de l'ordre.
Depuis les évènements de 2011 on sait que les sommes engagées sont relativement faibles par rapport à celles des terrorismes des années 70-80. Lors des épisodes de terrorisme des années 70-80, on était souvent dans le contexte où un "spécialiste" formé et donc "coûtant cher" était amené à pied d’œuvre avec son équipement par des sympathisants. Or, l'expérience montre que planquer quelqu'un suppose une infrastructure d'au moins 7 à 8 personnes. Et c'est un chiffre minimal si on désire que l'infiltration et l'exfiltration des terroristes reste la plus discrète possible. D'ailleurs, dans l'idéal, il faudrait séparer les 4 structures : infiltration, planque, passage à l'action et exfiltration. Un ancien taulard déclarait qu'une planque suite à évasion coutait dans les 10 000 francs par jour. Ce qui donne un ordre d'idée des sommes engagées.
Or, Al Quaeda a inventé une espèce du terrorisme du pauvre. Le terroriste se forme assez facilement. Comme il n'est pas supposé survivre à son action, il n'y a pas besoin de structure d'exfiltration. Souvent, il pourvoit tout seul à son logement et à sa nourriture. Le coût d'un attentat était estimé à quelques millions de dollars dans les années 80. On était rarement sous le million. Les attentats de 2001 sont estimés à quelques centaines de milliers de dollars. Le coût a été diminué d'un facteur 10 au moins. L'arsenal retrouvé après les évènements de Charlie-Hebdo a une certaine valeur. Mais, il s'agit d'armes qu'on trouve assez facilement sur le marché noir (même les lance-roquettes, parait-il).