Narduccio a écrit:
Aigle a écrit:
Je trouve tout cela très intéressant car on voit ainsi que la liberté d'expression n'est pas une valeur absolue sans freins ni limites et que lorsque des musulmans tuent des Juifs ou des dessinateurs, la réponse consiste à lutter contre l'islamophobie !
Vous auriez pu dévoiler la face sombre de l'après-Charlie : les actes anti-islam et anti-sémites ont augmenté en France ces 3 derniers mois dans des proportions rarement vues avant. Et cela risque d'entraîner des problèmes de respect de l'ordre public. Le taux de résolution de certaines affaires étant faible, les groupuscules peuvent penser soit que l’État est incapable de les protéger, soit qu'on ne veut pas les protéger. On risque donc de voir apparaitre des milices de juifs ou de musulmans qui vont se mettre à faire des patrouilles nocturnes pour protéger leurs lieux de prières et leurs communautés. Avec les risques pour la sécurité du jeune qui passe par hasard dans le coin...
De plus, on estime que les fondamentalistes (je ne parle même pas des gens tentés par le djihadisme) représentent moins de 10% des musulmans. Mettre tout le monde dans le même sac ne peut que renforcer le sentiment d'exclusion et augmenter le nombre de jeunes tentés par le djihadisme. En luttant contre l'islamophobie, on diminue le nombre de futurs djihadistes. C'est nettement plus efficace que de brûler des mosquées ou écrire des tags racistes sur leurs murs.
Mais certains observateurs estiment qu'on retombe dans les errements de l'époque Sarkozy : durcir la loi alors qu'il serait plus efficace de commencer d'appliquer la loi existante ... Dans les faits, les 2 démarches ont des résultats différents en terme de communication. Dans le premier cas, on peut communiquer de manière forte en montrant qu'on fait des efforts ... même si le nombre d'actes islamophobes et antisémites restent élevés et que le taux de résolution reste faible. Dans le second, les gens attrapés seront moins punis, mais il y en aura plus et cela devrait dissuader les jeunes cons qui font çà parce qu'ils ne savent que faire de leurs journées. Les extrémistes résolus ou les fous entendant des voix ne sont pas touchés par ces durcissements de réglementation, au contraire; plus on en parle, plus ils sont attirés par de tels actes.
Le problème, c'est la notion même d'islamophobie que je trouve biaisée à plusieurs titres.
Même chose sur les actes islamophobes : par qui ces actes sont-ils recnesés ? D'abord par des organisations confessionnelles.
Et qu'est-ce qu'un acte islamophobe ?
Une violence aux personnes ou une dégradation de biens cultuels, c'est assez concret encore que ce n'est déjà pas tout à fait évident. Tout musulman ou tout juif ou tout catholique ou tout luthérien ou tout athée ou tout bouddhiste victime d'une agression, d'une menace, d'un propos injurieux ou d'un simple regard mauvais (eh oui, pour certains un simple regard est hélàs une injure, voire une agression, et certains tuent même pour un regard de travers) l'est-il à cause de ses convictions religieuses ou philosophiques ?
C'est très discutable et très subjectif.
Or certains ont tendance à tout ramener à la dimension religieuse, souvent à tort, parfois meme de manière intéressée et calculée.
Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a pas d'actes antireligieux.
Mais les choses me paraissent certainement plus complexes. Ce qui est visé par les actes ou les opinions (tout à fait réelles) dits islamophobes, ce n'est qu'une certaine forme d'Islam. Et pour ce qui est des sentiments ou opinions dits islamophobes, ce qui les suscite me semble être surtout l'expression d'un séparatisme culturel et identitaire de la part de certaines personnes de confession musulmane.
Le phénomène n'est d'ailleurs pas que français mais est européen. Les français et les européens, s'ils sont, d'après les sondages d'opinion, 70 à 75% à trouver qu'il y a trop d'immigrés, c'est surtout parce que çela les hérisse de voir certains quartiers ressembler furieusement à certains quartiers du Caire ou de Bamako.
Et je pense que s'il faut lutter contre toute violence et toute menace, il faut surtout inverser un mouvement que d'aucuns pourraient qualifier d'israëlisation ou de libanisation de la France. Sinon on ne fera que traiter les symptômes sans traiter les causes.