Le salon géopolitique de Passion-Histoire

@Marocain
Merci, c’est très étonnant, une vraie révolution que j’aurais tendance à qualifier de très positive.
"La remise en cause et en question plusieurs versets du coran".
C’est un vaste débat qui sort du cadre de ce fil, dans l’état je suis incompétent pour poursuivre la discussion.

@ Kurnos

Tariq Ramadan se consacre essentiellement à questionner l'islam en Europe. C'est à dire comment être musulman pratiquant en terre non musulmane. S'il est effectivement très critique à l'endroit des pays musulmans, je n'ai rien lu-entendu de lui sur la dhimma.

Il souhaite être fidèle au Coran et sûrement pas le "remettre en cause". Que l'on s'entende bien, il ne faut pas confondre fidélité et littéralité. Prenons un exemple concret. Un verset du Coran autorise à "battre" sa femme.
Dans une de ses conférence (la femme face à son devoir d'engagement) TR dénonce justement ceux qui instrumentalisent ce verset pour battre leur femme. A savoir qu'il renie pas se verset, il rappel son existence en le contextualisant. ll poursuit en déclarant que la réalité de la violence dans les couples musulmans est une chose contre laquelle il faut lutter, qu’il y a urgence. Il rappel aussi que Muhammad n'a jamais levé la main sur une femme et qu'il est le modèle à suivre. Il conclut en disant qu'il faut absolument éviter la violence.

Voici un petit schéma issu de "Etre musulman" Européen pour situer l'approche de TR face à la fois aux littéralistes et aux libéraux (qui ont un rapport personnel aux textes)

http://www.hostingpics.net/viewer.php?i ... MG5909.jpg

En fait, il fait ce que de nombreux docteurs de la loi ont fait depuis le début de l'Islam. Même Mahomet a renié certains écrits. Il en a déplacé d'autres, augmentant ou diminuant ainsi leur portée. Et il existe de nombreux musulmans qui aimeraient se débarrasser de certains versets qui ne sont plus appliqués ou applicables, pour garder l'essence du message religieux.

Bon courage à eux car Daesh ne doit pas les aimer

Non seulement Daech, mais aussi les salafistes, les wahhabites, ... Bref, tout un tas de sectes "fondamentalistes" qui veulent revenir à l'Islam "des origines".

Narduccio, comme vous, je suis convaincu qu'un des moyens de faire reculer le fondamentalisme salafiste ou wahabbite en France, c'est de le qualifier de mouvement sectaire et politique et d'interdire toute association de cette obédience.

Sur le fond, je ne peux objectivement pas affirmer que ces fondamentalismes sont des sectes. Ce sont hélas des expressions religieuses se revendiquant d'un passé obscurantiste, patriarcal, impérialiste et violent en tant que de besoin. L'Islam des 7eme ou 8eme siècles n'était pas une secte. Ou alors toutes les religions sont des sectes ayant la caractéristique d'avoir réussi.

Bref, il est vain de chercher une définition juridique incontestable permettant de vaincre le salafisme-wahabbisme.

Le combat est politique. Il faut les vaincre parce qu'ils sont une menace mortelle pour nous, notre société, nos valeurs et notre paix civile.

Vous pensez réellement qu'interdire les associations "salafistes" va changer quelque chose ? Si ce n'est que ceux qui prônent un islam littéraliste vont tout simplement s'abstenir de toute référence au terme "salafiste"...

Et surtout si l'on prend exemple des propos de l'imam de Brest sur la musique. Sur quelle base juridique voulez-vous le censurer ? Il me semble bien plus pertinent de proposer un contre-discours et de mettre en avant des musulmans pratiquants qui ont une autre approche, comme Tariq Ramadan.

Incitation à la haine. Incitation à la violence contre les femmes. Les faits sont constitués. Le scandale est qu'aucun procureur ne se soit pas saisi de l'affaire depuis des années.

Vous parlez de qui ? De l'imam de Brest ?

En fait, pour que ce soit efficace, ce sont les musulmans qui doivent qualifier ces mouvements de sectaires. Mais, ce ne sera pas simple vu que le sunnisme n'a pas de clergé identifié.

J'avais vu un reportage sur le Mali. Au Mali, il y a une espèce de consistoire qui regroupe tous les représentants des diverses mouvances de l'Islam présente dans le pays. Quand les salafistes sont venus installer des mosquées à Bamako, on les a acceptés dans ce "consistoire". Et quelque part, d'après le documentaire, çà été très efficace.

Ça été très efficace car les autres représentants de l'Islam ont peu dire aux imams salafistes : là, vous interprétez mal le Coran. Il y a eu des discussions théologiques et les salafistes y ont perdu une sacrée énergie. Mais, cela a été aussi efficace, car il y a eu des émissions à la télé où les représentants des mouvements les plus importants ont débattus avec ces salafistes et où ils ont dit, devant de nombreux spectateurs : "Ça, ce n'est pas la religion que nous ont légués nos Pères et les Pères de nos Pères." Bref, au Mali, les courants salafistes qui pensaient avoir pignon sur rue sont en voie de marginalisation. Mais, cette marginalisation s'appuie sur le Coran et ils ont du mal à combattre cela.