Caesar Scipio a écrit:
On sait parfaitement ce qu?a donné le plan de relance de Mitterrand en 1981/82 : la même chose en pire que celui de Giscard-Chirac en 1974/75 : quasiment rien sur la croissance et l'emploi mais une envolée des importations. C'est ce qu'on appelle le phénomène des "fuites" en économie ouverte. Et cela fait que l'effet multiplicateur d'ûe relance budgétaire est inférieur à 1.
En economie ouverte, sauf conjonction parfaite permettant une coordination des politiques économiques entre presque tous les grands pays, tout plan de relance isolée
Est voué à l'échec.
Ce n'est jamais en un à deux ans qu'on peut voir les effets d'une politique économique, surtout une politique faussée par l'intervention d'un groupe, d'une foule (minoritaire), qui vont la saboter par peur ou par intérêt. Et Mitterand ne l'a pas stoppé à l'analyse des mauvais indicateurs socio-économiques mais à cause de la fuite des investissements et l'attaque du franc. On voit bien d'ailleurs par vos propos à quel point il est impossible pour l'ensemble des citoyens de faire un choix sans que de sombres théories économiques souvent soutenues à la fois religieusement et par intérêt par un groupe d'individu vienne prendre en otage le vote démocratique. Est-ce le bon choix? Peu importe finalement. Ce que je conclus, c'est que les citoyens ont voté mais sont directement contrés et réduits au silence par les gros investisseurs.
On est donc bien sous une forme de gouvernance ploutocratique.
Citation:
Dindonneau, je vous présente par avance mes excuses si le ton de mon propos vous paraît rude mais vous développez un discours désormais très classique fondé sur une omission gigantesque et constituant donc un contresens total.
L'oubli gigantesque (à ce stade ce b'est plus un éléphant au milieu du salon mais carrément une baleine bleue), c?est que les dépenses publiques en France atteignent 57% du PIB, dont 4 points de PIB financés par déficit accroissant le stock de dettes publiques.
Et sur ces 57 points de PIB de dépenses publiques, on a la majorité, plus p évidement de l?ordre de 33 points de PIB qui sont des dépenses sociales publiques. La France est avec le Danemark le pays le plus socialisé du monde, plus que la Suède.
A ce niveau, parler d'ultra libéralisme, c'est du déni de réalité.
Typiquement quand je vous lis... je me dis qu'il ne faut surtout pas rentrer dans le débat car ce n'est pas l'objet du fil. Vous cherchez à justifier la prise de pouvoir de la finance ce qui montre juste à quel point les citoyens n'ont plus leur mot à dire. Vous nous sortez la pensée dominante actuelle à laquelle tous les Français doivent se soumettre qu'ils le veuillent... ou non. Qu'elle soit justifiée? Peu importe, ce n'est pas le sujet... même si j'ai un gros doute. Et même si une majorité de Français ne s'y tient pas, comme ça a été le cas récemment avec la loi travail (75% de contre) posée par un gouvernement qui n'aurait jamais été élu si elle l'avait prévu dans son programme, tant pis, elle s'y soumet, point barre.
Je vais répondre quand même en partie parce que cette attaque permanente des dépenses de l'état sont d'une mauvaise fois crasse et qu'il y a au moins une grosse omission que je ne peux pas laisser passer.
1/ L'oubli gigantesque, c'est que l'endettement de la France (et de tous les pays occidentaux en fait) a explosé en 2009 à cause... du refinancement des banques en perdition qui ont fait mumuse avec tous les produits toxiques possibles. 15 points d'un coup. D'ailleurs un pays bien libéral, les Etats-Unis, qui a l'origine avait une plus faible dette publique que la France (de peu en fait) s'est fait surprendre par une autre forme de dette dont évidemment on ne parlait jamais dans le milieu des investisseurs vu qu'ils passent leur temps à taper sur tout ce qui est étatique et qu'ils adorent la liberté individuelle : la dette des ménages. Elle est arrivée bien comme il faut en pleine face du monde et surtout des USA en 2008. Et bam! 30 points en 2 ans pour la dette publique des USA grâce au sauvetage désespéré des banques et la crise qui a suivi.
Au final les USA se sont retrouvés avec une dette publique supérieure à celle de la France alors que leurs dépenses publiques sont à 30-35% de leur PIB. Jolie perf pour un pays qui limitait ses dépenses.
Et la conclusion de tout ça : Les Financiers ont réussi à prendre encore plus le pouvoir sur les états (par prise d'otage de leurs dettes) grâce à leurs propres erreurs.
Le problème des pays occidentaux, bien libéraux ou moins, c'est que l'argent fuit à l'étranger vers les pays émergents sous une forme ou une autre. C'est d'une mauvaise fois totale que de vouloir systématiquement attaquer l'état dans cette histoire. Au contraire, avec le temps, on se demandera peut-être un jour s'il n'y a pas eu trop de politiques favorables au dumping social vers les pays émergents, "soutenues" (imposées?) par les gros investisseurs.
2/ Si on veut vraiment en venir à l'hypocrite problème des dépenses publiques, il ne faut pas oublier qu'elles sont différentes selon les états, ne prenant pas en charge les mêmes services. Par exemple, l'état Français prend en charge lui-même les retraites. Et sont aussi comptées les redistributions sous forme d'allocations, très différentes d'un pays à l'autre, etc. 57% du PIB, ça ne veut pas dire grand chose comme ça et faire des comparaisons de ce chiffre entre les pays est inutile. Comparer les déficits parle plus. Et encore, ils sont à calculer en moyenne sur de longues périodes car certains pays (tiens comme par hasard souvent les plus libéraux) ne traversent pas les crises devenues si régulières (tous les 7 ans en moyenne, certaines étant plus intenses que d'autres) sans dépenser autant (suivez mon regard).