PS : "hommes et femmes politiques". Je laisse chacun libre de donner la portée qu'il veut à cet oubli ou à ce lapsus, c'est selon.
Sur le fond à nouveau, après ce que j'ai appelé la glaciation mitterrando-chiraquienne, je pense, comme Alain Duhamel l'a formulé voici quelques années, que nos hommes politiques savent certes conquérir le pouvoir mais qu'ils ne savent plus l'exercer.
La fonction crée l'organe et ne pas se servir d'un organe conduit à son atrophie. Mitterrand, Chirac, savaient gouverner comme il aurait fallu le faire mais ils ne l'ont pas fait par carriérisme et cynisme. Leurs jeunes lieutenants et conseillers passés en politique sont descendus de plusieurs niveaux.
Avec pour résultat qu'à défaut d'être gouvernés, nous sommes "normés" par des experts, des juristes, des gestionnaires. Gouverner, ce n'est pas gérer (il y a des gestionnaires pour cela. Ce n'est pas normer (il y a des juristes pour mettre en norme telle chose ou pour s'abstenir de normer afin de laisser faire les initiatives individuelles et collectives, la créativité). Ce n'est pas expertiser (là aussi, il y a des experts pour éclairer la décision des politiques dans leur poursuite d'objectifs ... politiques).
Mais bon, en théorie pure, il ne faut pas désespérer. Un muscle peut se réveiller, se développer de nouveau si on se réhabitue à se servir.
En même temps, mon côté sceptique pragmatique m'en fait fortement douter. Aucun signe n'indique le début du commencement d'une inversion de tendance.
La mauvaise monnaie a déjà chassé la bonne. Une encore plus mauvaise monnaie va continuer de chasser la déjà mauvaise monnaie.
Le simple fait que des hurluberlus et des gens qui n'auraient jamais du aller plus loin que secrétaire général d'un syndicat d'étudiants politisés de tel ou tel bord puissent être candidats aux plus hautes responsabilités du pays et faire des scores énormes ou à tout le moins significatifs ne permet pas d'espérer. Que ce soit Marine Le Pen, Benoit Hamon ou Cécile Duflot, leur niveau est affligeant.