Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Cela dépend de qui on parle. Cazeneuve, Le Drian et Urvoas tiennent leurs ministères respectifs. Ayrault est un bel exemple d'incompétence et d'inconsistance.

Vous avez raison cher Scipion mais mon anecdote avait un objet différent : il ne s'agissait pas de se moquer d'Ayrault mais de mettre en avant le ton libre et méprisant d'un haut fonctionnaire, ton que je n'avais jamais entendu aussi libre auparavant et qui témoigne d'un irrespect assez scandaleux. Ce diplomate était plutôt d'opinions socialistes en plus ...

Oui mais je ne suis pas sûr que ce soit si nouveau que cela.

On m'a rapporté, il y a 15 ans, une scène similaire entre 2 directeurs d'administration centrale d'un grand ministère. L'un, pas d'accord avec la décision prise par l'autre, lui dit : "si c'est comme cela, je vais demander l'arbitrage du cabinet." À quoi l'autre répondit : "mais enfin, tu sais bien que c'est nous le cabinet !"

Cela m'étonne pas que certains, si prompt à relayer les dysfonctionnements quand ils sont dénoncés dans la presse, oublient de le faire quand les choses se font en respectant l'éthique : Fleur Pellerin, ancienne ministre, quitte la fonction publique pour créer son entreprise



Tandis que d'autres prétendront que puisque c'est Le Monde qui publie ...

Merci Narduccio de cette étonnante information. Qui nous conduit à nous interroger sur le concept d'ethique. Est il éthique de démissionner de l'administration pour gagner de l'argent dans le privé ? Est il éthique de faciliter les achats d'entreprises françaises par des entreprises étrangères ? On a parlé il y a peu du directeur du trésor ...maintenant Fleur Pellerin ...

Un point me semble clair : la gauche se divise de plus en plus entre un courant traditionnel, qui reste attaché à l'action publique, et un autre nettement plus ouvert vers le secteur privé...même étranger ...

J'imagine qu'à droite certains trouveront très bien ce ralliement d'une personnalité socialiste à l'entreprise privée ... Tandis que d'autres (plus à droite encore probablement) mettront en exergue l'allégeance de mme Pellerin à l'égard de la Corée. Notons que ce dernier point ne semble pas la troubler...pas plus que Le Monde d'ailleurs ... Un peu comme si à gauche on n'avait pas peur d'alimenter les phantasmes du FN ...

Donc, ce qui serais éthique c'est qu'elle fasse comme pas mal de ses anciens collègues qui se sont mis en disponibilités. Si leur projet privé échoue, il leur suffit de toquer à la porte de leur administration pour réintégrer leur poste. Et ils sont nombreux à le faire, tous groupes politiques confondus. Elle se met en danger. Je sais certains prétendraient qu'elle se met qu'un peu en danger, puisqu'elle doit avoir encore quelques soutiens, en cas d'échec, sûrement que quelques amis sauront la soutenir. Peut-être... quoique quelques exemples montrent que parfois on voit disparaitre rapidement les soutiens quand les choses tournent de travers.

Second point, l'expérience montre que les entreprises nationales ont eu rarement à pâtir des investissements étrangers. Enfin, cela dépend de l'état d'esprit de l'investisseur. Mais si on veut vampiriser une entreprise, on ne choisit pas les secteurs d'avenir, car la valeur ajouté générée par l'entreprise est souvent la matière grise de ses personnels. Or, la transplantation échoue souvent. Même l'un des géants de l'informatique, qui a cru pouvoir s'imposer sur le marché de la téléphonie en rachetant un ex-géant du secteur, je veux parler du rachat de Nokia par Microsoft, a fait l’amère découverte de ce précepte.

Dans certains milieux on fustige les investisseurs étrangers qui nous dépouilleraient des perles de nos industries ou de notre savoir faire. Pourtant, plusieurs des vaisseaux amiraux de nos industries sont passés sous pavillon étranger et ne s'en plaignent pas.

Au fait qui a vu le film de Ferrara sur DSK ? Les critiques cinématographiques sont médiocres mais la description du système politico judiciaire US est elle bien faite ?

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 03124.html


Autre chose : un DSK aurait il été possible hors de France ?

Qui gouverne la France depuis 2000?

Si on en croit cette réponse de Dupleix dans le forum PH guerre froide : c'est la magie



Je ne peux pas m’empêcher de voir en Jérôme Monod une espèce de magicien.
En 2000, Suez-Lyonnaise des Eaux n’est encore que très peu présente dans l’électricité en France (mais détient par filiales interposées le producteur Electrabel en Belgique).
C’est le moment où Monod quitte l’entreprise et devient conseiller du président Chirac à l’Elysée, et également celui où la production d’électricité est ouverte à la concurrence en France.
Opportunément, en 2003, le département du Rhône décide de céder à Electrabel, filiale de Suez-Lyonnaise des Eaux, l’essentiel de ses parts dans la Compagnie Nationale du Rhône (CNR). Electrabel devient le premier actionnaire (et dirigeant de fait) de la CNR avec 49,9% (le maximum possible pour un actionnaire privé). EDF doit contractuellement céder à la CNR les centrales hydroélectriques qu’elle a construites et financées sur les barrages du Rhône ; ce qu’elle fera à un prix d’ami.
La même année, la SNCF décide tout aussi incidemment de céder sa filiale historique de production d’hydroélectricité (la SHEM). C’est, là encore, Electrabel qui acquiert la SHEM. EDF qui a construit et financé dans les années 80 une usine de suréquipement sur le barrage de Marèges, est priée de céder cette centrale à la SHEM pour une somme modique.
Et voilà comment trois entités publiques ont contribué à faire de Suez-Lyonnaise des Eaux le deuxième producteur français d’électricité.
Malgré cela, quelques années plus tard, le groupe Suez se trouve en difficulté : les vilains Italiens de l’ENEL veulent faire une OPA sur ce fleuron de l’industrie française ! Certes ce sont des Européens (pas comme Mittal), mais, ô scandale, ils veulent couper Suez en deux et la vendre par morceaux : le gouvernement Villepin ne peut pas laisser faire ça. ENEL retire son OPA, mais qu’à cela ne tienne... Voilà comment, quelques mois plus tard, Suez fusionne avec GDF, afin de devenir le deuxième champion national de l’énergie. Au passage, d’ailleurs Suez a effectivement été coupé en deux...

Il y a quelque chose de magique dans tous ces efforts de la droite au pouvoir pour favoriser et aider contre vents et marées cette entreprise privée...

J'ai déjà dit que j'allais virer communiste. Franchement il y a un moment où trop c'est trop. ça chatouille, de nationaliser tous ces malfrats...

Et bien entendu il circule probablement autant de valises en retour de ces bons procédés que sous la 3e république.

La goutte d'eau a été la récente démission du directeur du Trésor à Bercy pour devenir conseiller d'un fond chinois (Hong-Kong, je pense) Cathay Invest.

L'argent n'a pas d'odeur, on savait, mais il n'a également aucun drapeau.

Nos hommes et femmes politiques perdent le sens de la formule. Je n'ai rien pour ni contre Mme NKM et je suis volontiers favorable au travail indépendant mais je suis désorienté par son propos d'hier : « la question essentielle pour 2017 c’est le travauil indépendant »....

À Paris en 1788 aurait elle dit : « La question essentielle pour 1789, c’est le montant des charges d’avocats au Parlement » ?...

Qu'un sujet de technique juridique, fiscal et économique certes pas inintéressant mais tout de même de portée limitée à court terme (elle ne va pas abolir le salariat en 2017 ...) puisse être qualifié de "question essentielle" signifie bien que les mots des candidats n'ont plus de sens...

Plus gravement je crois que notre culture nationale est attachée au salariat et même au fonctionnariat ...promouvoir consciemment et vigoureusement le travail indépendant est peut être aisé à concevoir aux États Unis (en fait je n'en sais rien) mais me semble certainement plus audacieux dans notre pays ...

Cette dame considère donc comme essentiel un sujet assez secondaire et certainement pas consensuel.