Le salon géopolitique de Passion-Histoire

De mon côté, je recommande la lecture de l'Editorial du « Monde » de ce jour.

Pirouettes, volte-face et coups de Trafalgar. En trois ans et demi, le Brexit a donné lieu à d’innombrables rebondissements, au point que le divorce ­entre le Royaume-Uni et l’Union européenne oscille entre vaudeville et psychodrame. Le « Super Saturday » programmé par Boris Johnson, samedi 19 octobre, devait marquer la fin de cet interminable et lamentable feuilleton. Le débat parlementaire organisé en urgence, un samedi pour la première fois depuis la guerre des ­Malouines en 1982, moins de quarante-huit heures après la publication du nouvel accord de séparation, devait permettre au premier ministre de concrétiser par un vote éclair l’élan né d’une négociation à l’arraché avec l’Union européenne (UE).

Cette situation surréaliste place à son corps défendant l’UE en position d’arbitre d’une querelle britannique. Si l’Europe – à l’instar d’Emmanuel Macron – rechigne à accorder un report du Brexit, elle conforte la menace d’un « no deal » et aide Boris Johnson à faire adopter l’accord. Si les Vingt-Sept laissent ­entendre au contraire qu’ils céderont, ils donnent des gages à l’opposition. Prudemment, Bruxelles ne devrait pas prendre position avant les prochaines étapes prévues à la Chambre des communes : lundi, M. Johnson devait tenter d’obtenir un vote sur l’accord, puis mardi sur la loi d’application.

Juste après le référendum de 2016 dont le résultat était serré, il était tentant, pour les proeuropéens, de souhaiter que les Britanniques se ravisent. Mais, en trois ans, l’opposition travailliste n’a même pas vraiment tenté de retourner la situation. Le débat s’est envenimé au point de se focaliser sur un affrontement entre les députés et le « peuple » que Boris Johnson exploite et qui nourrit l’antiparlementarisme. C’est pourquoi il est urgent d’en terminer avec ce mauvais feuilleton et d’admettre la réalité du Brexit. D’autant que, même si Westminster finit par ratifier l’accord, la route cahoteuse du divorce sera encore longue : l’avenir des relations entre Londres et les Vingt-Sept reste à écrire.

https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html

BoJo n'est pas stupide, il a décidé de mettre les droits de douane quasiment à zéro pour que les importations soient peu impactées et que le pouvoir d'achat du Britannique moyen ne soit que faiblement touché. C'est finement joué, il va attendre que l'UE renvoie l'ascenseur, et je ne serais pas surpris qu'elle le fasse.

Les Britanniques votent ce jour....y verrons nous clair ce soir ?

+1
A l'arrivée, beaucoup de bruit pour rien. D'autant plus qu'un accord de ce genre sur les expatriés n'est pas improbable. Mais bon, il a son Brexit.

Le résultat est tombé...


Je trouve ce commentaire (de2015) assez pertinent

"Je sais que cela risque de faire mal à l'Europe, mais j'en suis venu à espérer une sortie de l'Angleterre de l'UE. Ils prétendent qu'on doit leur obtenir des conditions meilleure de celles qu'ils ont. Mais, ils ne se rendent même pas compte des avantages qu'ils retirent de l'Europe. Alors, même si on doit en baver 2 ans, qu'on les foute dehors. Quand on les verra couler, çà mettra un peu de plomb dans pas mal de têtes."

Je vous laisse deviner le nom de l'auteur ...

Et quelques années avant : https://m.youtube.com/watch?v=faIWhXoam7Y

Bof, ils vont négocier des accords de libre-échange.

Bo-Jo prétend réussir à le faire en 1 an... Les fonctionnaires de l'UE sont plus circonspects, ils mesurent le temps mis pour négocier les divers accords commerciaux, on est souvent sur la décennie. Il faut bien voir qu'on va discuter presque marchandise par marchandise, et cela secteur par secteur pour essayer de ne pas déséquilibrer la balance des échanges.

Dans un ou deux mois, on verra les conséquences directes du Brexit... négocié ou pas, selon les décisions prises par les parlementaires anglais. Dans un certain délai, le Parlement va voter pour accepter ou refuser l'accord voulu par Boris Jonhson. Vu ce qui s'est dit durant la campagne, il n'y a pas de raisons que le parlement conservateur vote contre, mais avec les parlementaires anglais, sait-on jamais. Une fois l'accord validé, cela devrait aller assez vite. Le Premier Ministre anglais espère tout solder pour la fin du mois de janvier 2020. Si les prévisionnistes économiques ont raison, les anglais devraient voir une récession apparaitre du fait de la mise en place des barrières douanières.

Mais Jean-Marc a raison : Boris taxera à 0% et obtiendra sans doute la réciproque. (C'est ce qui apporterait la meilleure solution pour les deux parties.)

En tout état de cause, l'Allemagne n'a pas l'intention de se couper du marché anglais et fera donc tout pour que ce soit le moins douloureux possible. Les Teutons sont pragmatiques avant tout, ils prennent acte de la situation nouvelle et vont chercher à s'adapter. Les autres suivront. Et puis, le libre-échange est une invention anglaise, c'est d'ailleurs tout à l'honneur de Napoléon III d'avoir ouvert le marché français, cela força notre industrie à se moderniser.