Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Effectivement, les travaillistes ont mené une campagne où ils ont surtout péchés par un manque de messages clairs. Etaient-ils pour ou contre le Brexit ? Bien malin qui peut nous le dire. Corbin promettait un référendum supplémentaire pour que chacun puisse donner son avis en âme et conscience. Et il n’a pas compris que les anglais étaient fatigués du Brexit. Sur d’autres questions, il a été dans une espèce d’entre-deux. Le pire ? Quand il y a eu l’affaire de l’enfant malade qui dormait sur un matelas posé à terre dans un centre de soin, c’est Boris Johnson qui a réagi le premier et de la manière la plus vigoureuse en promettant que cela devait cesser, et qu’il ferait le nécessaire. Alors que cela aurait dû être un des cheval de bataille du parti travailliste.

Ces gens là sont tellement éloignés des réalités que cela ne m'étonne même pas. Alors oui, des cravs non écoutés depuis des années, déclassés et oubliés ont trouvé des personnalités politiques, parfois sulfureuses, pour les comprendre, les écouter et rétablir le lien avec les élites (qui ne veulent pas toujours en entendre parler).
Cela dit, Johnson épouse et porte mieux les habits de l'exécutif que Trump - les sorties scabreuses de l'ex-maire de Londres semblent appartenir à un autre temps (heureusement).


Je suis d'accord avec vous Aigle, c'est avant tout du pragmatisme à l'état pur.
Mais, le niveau de concertation et de dialogue entre l'élite et ces cravs est plus franc à Londres qu'à Washington.
Après, il y a pire, c'est-à-dire le niveau 0 et il est à Paris celui-là...
Ce qui est étrange c'est que se soient des conservateurs, avec certains relents xénophobes (qui a dit que les nations étaient mortes ?) qui aient, ainsi, raflé la mise. L'anglosphère est vraiment en avance, une fois encore, sur notre temps.
J'espère simplement que cela ne se terminera pas en révolution à Paris...

Aux USA les enfants perdus de la démocratie victimes de la dérèglementation générale ont trouvé une voie, qui peut se discuter, mais reste dans le cadre électoral.
En France, rien de tel, et je pense que nous le payons avec les Gilets Jaunes.

Et encore, ce mouvement spontané et globalement pacifique s'est progressivement éteint, faute d'incarnation politique (ils ne le voulaient pas d'ailleurs, ils sont donc victimes de leurs contractions).
La colère risque fort de se déplacer vers d'autres formes d'actions.
En tout cas ce n'est pas un nouveau long monologue de l'exécutif - appelé on ne sait trop pourquoi "grand débat" ( ) - qui risque d'apaiser les colères.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé le "grand débat".
Je plaisante bien sûr !

Que pensez-vous de ce point de vue que j'ai trouvé dans La Croix ?

https://www.la-croix.com/Economie/Monde ... 1201030639
Paul Lignières, avocat associé du cabinet d’affaires Linklaters
« on peut constater que, trois ans après le référendum qui a entériné le Brexit, les répercussions sur l’économie britannique restent relativement faibles alors que beaucoup prédisaient la catastrophe. On peut être proeuropéen et se méfier de l’argumentation simpliste des anti-Brexit.
C’est vrai, une sortie de l’Union aura un impact sur l’économie du Royaume-Uni. Mais, disent les pro-Brexit, c’est le prix à payer pour retrouver une indépendance face à une Europe qu’ils considèrent à la fois trop contraignante à l’intérieur et trop ouverte sur l’extérieur. De fait, en sortant du carcan imposé par le droit européen, les Britanniques vont pouvoir, par exemple, aider et favoriser leurs entreprises, laisser opérer les fusions qu’ils souhaitent, mettre en œuvre un principe de réciprocité avec leurs futurs partenaires étrangers. Bref, retrouver une souveraineté en matière de politique industrielle et commerciale.
Certains doutent qu’ils aient les reins assez solides pour ça. Cela reste à voir. Être un petit pays par la taille n’est pas forcément un handicap. D’autant que le Royaume-Uni dispose de nombreux atouts, notamment sa puissance financière, l’influence de son droit et de sa langue, sa force d’innovation et sa capacité à nouer des alliances avec le monde entier. »

Depuis plus de trois ans, le Brexit secoue le Royaume-Uni. Les débats ont fait ressurgir des volontés d’indépendance en Écosse alors que la question de la réunification de l’Irlande se pose comme une solution envisageable.

En juin 2016, lors du référendum sur le Brexit, les Écossais avaient voté à 62 % pour le « remain », c’est-à-dire pour rester dans l’Union européenne (UE) alors que dans son ensemble le Royaume-Uni avait voté à 52 % pour une sortie de l’UE.

Boris Johnson c’est du pain béni pour les Nationalistes écossais. « C’est le meilleur sergent recruteur que le SNP pouvait avoir pour gagner des soutiens à l’indépendance depuis Margaret Thatcher », déclarait récemment l’historien Tom Devine, professeur honoraire de l’université d’Édimbourg. Le premier ministre donne des ailes à ceux qui, opposés à la sortie du Royaume-Uni de l’UE (62 % des Écossais ont voté contre le Brexit), voient dans ces élections l’occasion de relancer le processus d’indépendance de l’Écosse.

Source : La Croix
https://www.la-croix.com/Monde/Europe/E ... 1201066141

Une Ecosse indépendante devrait demander son adhésion à l'UE. Je gage que certains pays mettront leur veto, comme l'Espagne avec le problème catalan, le cas de la Belgique serait alors intéressant à suivre, cela pourrait donner des ailes aux Flamands.

Ah certes, je n'avais pas vu ça, mais le veto espagnol ne fait aucun doute.

L'Europe est un club en surnombre. Même Chypre et Malte peuvent mettre un véto dans une décision qui nécessite l'unanimité.

J'ai tout de même un gros doute sur sur l'hypothèse d'une éventuelle indépendance de l'Ecosse : une population, culturellement dominée depuis des siècles, a généralement des difficultés à "quitter" un archipel contrôlé par la population dominante et à en rompre la continuité territoriale et politique.
D'autant plus que les velléités écossaises pour s'affirmer face aux Anglais sont cycliques depuis le Moyen-Age, sans réels succès.