Narduccio a écrit:
Aigle a écrit:
Mais plus curieusement encore on n'a pas l'impression que les dirigeants du continent aient anticipé grand chose. Qu'avaient prévu les diverses ambassades à Londres ? Qu'avaient prévu les chancelleries diplomatiques ?
"Nos" dirigeants avaient prévenus Cameron lorsque celui-ci avait fait le tour des chancelleries en quémandant quelques avantages supplémentaires. Il lui avaient renouvelé ce qu'il avait déjà et lui avaient fait le reproche de jouer avec le feu pour si peu. Il suffit de voir les premières pages de cette discussion avec les articles concernés. "Nos" dirigeants ne pouvaient pas décemment préparer des plans trop élaborés pour un éventuel Brexit, on aurait pu prétendre qu'ils misaient dessus. Ils se sont efforcés d’appeler les anglais à la raison en signalant que ce n'étaient pas eux qui avaient le plus à perdre. Certains anglais s'étaient offusqués de cette ingérence "étrangère" dans la campagne du référendum ... Et maintenant, ce serait de leur faute ? QUe pouvaient-ils anticiper. Reproche-t-on à l'époux(se) abandonné(e) de ne pas avoir préparé le divorce ?
Aigle a écrit:
Pourquoi exiger l'ouverture d'une négociation en urgence avec un cabinet qui était anti Brexit ? Cela a t il du sens ?
Cela a-t-il du sens de laisser pourrir la situation alors que l'incertitude des marchés créé des difficultés et la baisse de la livre et des bourses. Plus de temps le Royaume-Uni mettra à mettre les choses au clair, plus les anglais perdront. Mais, il faut croire qu'ils perdent moins en maintenant cet entre-deux qu'en quittant totalement l'UE. Dois-je en déduire que tous ceux qui souhaitaient que les anglais votent pour un Brexit franc et massif "car cela était à leur avantage" savaient pertinemment que c'était une très grosse vanne ? Amusez-vous donc à relire quelques interventions sur ce forum il y a quelques semaines... L'avantage avec les populiste, c'est qu'ils ne déçoivent pas : ils racontent des grosses conneries et on les voit venir de loin.
Comme je l'ai indiqué précédemment la négociation et l'accord de février 2016 n'ont pas permis de satisfaire les exigences de la majorité euro sceptique de l'opinion publique britannique.
C'est donc en effet un divorce, et dans un divorce résultant du constat qu'on n'est plus en accord sur les conditions de poursuite de la vie en commun, on perd en effet certaines choses de la même manière qu'on gagne d'autres choses.
La question de savoir ce qui était de l'intérêt ou non des britanniques doit donc être posée à l'aune de ce fait. Il n'y avait pas d?accord gagnant-gagnant possible du point de vue subjectif des partisans du Brexit et de celui des partisans du Bremain.
Se focaliser sur le-point de vue d'un seul des 2 camps n'est donc guère pertinent
Mon avis est que l'intérêt des britanniques etait de rester dans l'UE pour y bloquer tou ce qui leur déplaît.
L'avis des marchés financiers, c'est que le Royaume-Uni à moins à perdre au Brexit que les autres pays de l'UE. La bourse de Londres a effacé toutes ses pertes en moins d'une semaine. Les marchés continentaux, eux, ne se sont pas redressés.
Et enfin, il y a des milieux d?affaires britanniques qui étaient favorables au Brexit. Et quand on sait que le Royaume-Uni est de tous les pays européens celui qui pilote le mieux ses intérêts concrets à long terme, il faut s'interroger. Quel peut être l'interet britannique à sortir de l'UE ?
Et en cherchant un peu, on voit que comme par hasard, Londres est en train, ces derniers temps, d'accroitre encore davantage son orientation en direction de l'Asie. Eh oui, sur Passion Histoire in devrait y être sensible : le cœur de l'empire britannique et des intérêts économiques britanniques, depuis le dernier tiers du 18ème siècle et hormis la brève interruption de la guerre froide quand les USA etaient tout puissants, la Chine fermée et l'Inde encore très fâchée envers l'ancienne métropole qui l'avait pillée pendant un siècle et demi, c'est l'Asie.
Londres renoue avec ses anciennes colonies ou quasi-colonies. Ses grandes banques sont autant chinoises que britanniques. La City est une place financière mondiale bien plus internationale que New-York. Londres est un partenaire d?affaires et un intermédiaire beaucoup plus accommodant que Washington. Londres se prête même, ces derniers temps, aux manœuvres financières chinoises pour mettre fin à la domination du dollar. Je rappelle que la place de Londres est la 1ère du monde en ce qui concerne le trading de devises.
Autrement dit, Londres se détache de l'Europe parce qu'elle est de plus en plus un merdier sans grande perspective de croissance pour se rattacher davantage à l'Asie de l'est et l'Asie du sud qui constituent le cœur économique et démographique du monde du 21ème siècle. Ils veulent faire du business avec l'Asie sans payer pour l'Europe et, dans leurs relations avec l'Europe, minimiser les inconvénients liés à la liberté d'installation pour donner quelque satisfaction à leurs classes populaires qui se trouvent être assez nombreuses et avoir le droit de vote.