Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Pouvez-vous expliquer en quoi consiste "être ferme sur les questions de souveraineté" ?
Un peu de précision serait la bienvenue.




Vous demandez la "précision". Vous êtes plus exigeant avec moi qu'avec vous même.

La mauvaise foi continue... plus aucune réponse de ma part à cet intervenant.
Perte de temps et d'énergie.

Dans les journaux, les chroniqueurs ont souligné la difficulté de concilier « souveraineté » et « concurrence équitable ».
Le respect de la « concurrence équitable » est-il conciliable avec une « souveraineté pleine et entière » ?

Le 5 novembre, Alexandre Counis a écrit :
En dépit de progrès notables sur quelques sujets, le négociateur en chef des Européens [Michel Barnier] n'a pu que constater la persistance de « divergences fondamentales » sur les trois points de blocage centraux : les conditions d'une concurrence équitable, la gouvernance de la future relation et la pêche. « Malgré les efforts de l'UE pour trouver des solutions, de très sérieuses divergences persistent sur ces trois sujets », a-t-il même twitté en fin d'après midi.


Le 8 décembre, Alexandre Counis a écrit :
D'après nos informations, les dernières rencontres entre négociateurs n'ont rien donné, Londres ne faisant pas le moindre geste en direction des Européens, en particulier au sujet des futures conditions d'une concurrence équitable. Le coup de téléphone entre Ursula von der Leyen et Boris Johnson, lundi soir, a débouché sur ce constat. [...] Plus que jamais, la confrontation entre deux logiques antagonistes semble difficile à dépasser. Là où Londres entend bien récupérer une entière souveraineté, les Européens continuent de lui objecter qu'il n'est pas possible de commercer sans tarif ni quota avec l'UE sans rester proche de ses règles. « Nous ne sacrifierons jamais notre avenir au prix du moment présent », a affirmé Michel Barnier en prévenant que « l'accès à notre marché implique des conditions ».


Le 6 décembre, Étienne Lefebvre a écrit :
Depuis quatre ans et demi, la tactique de Londres aura été la même : pousser la négociation jusqu'à la limite pour diviser le camp européen. Et tenter d'obtenir des arrangements de dernière minute, des compromis de fin de nuit qui permettraient in fine au Royaume-Uni de retrouver sa souveraineté pleine et entière tout en maintenant un accès privilégié au marché unique européen, dont il dépend cruellement.

Voilà le long cheminement - même si certains aspects devront être partiellement renégociés tout les 4-6 ans (comme la pêche) - prend fin.
L'accord est signé.
Je n'ai pas encore lu les détails, mais force est de constater que chacun a été obligé de revoir ses positions pour parvenir à cet accord (historique) de compromis, qui laisse le R.-U. dans le marché unique (ou presque).
Cela en dit long également sur ce que l'UE représente au final comme principal aspect de sa puissance économique : un vaste supermarché dans lequel on veut être. L'essentiel a été conservé, le reste est relégué désormais à l'Histoire.
C'est sans doute réducteur et quelque peu caricatural, mais le R.U. rejoint ainsi la situation d'un partenariat économique avec l'UE proche des pays encore membres de l'AELE (qu'elle avait contribué à créer en 1960).

On va voir comment certains politiciens brexiter arriveront à faire avaler la pilule à leurs supporters alors qu'ils avaient laissé entendre qu'ils n'accepteraient jamais certaines choses...

Comme je l'ai déjà répété, tout accord est forcément un compromis où chacune des parties prenantes fait des concessions qu'elle estime raisonnables en espérant y gagner. Certains accords commerciaux, la plupart d'ailleurs, permettant, à terme aux 2 partenaires d'y gagner en développant les échanges. Mais, il y aura toujours des gens pour penser qu'on n'y gagne pas assez. La crise de ces derniers jours avec la cessation presque complète des échanges commerciaux a sûrement permis à certains d'y voir plus clair dans les conséquences réelles d'un hard Brexit.

Sans aller jusque là, revenir tout simplement sur la fait que Londres a montré les muscles en prétendant beaucoup, tout en acceptant dès le départ, finalement, bien moins.
Classique dans des négociations.
Le petit électorat de la pêche sera content...
Et puis, les négociations, à ce sujet, reprendront dans 4 ans.

Pas sûr, certains leur avaient fait miroiter que les eaux anglaises seraient réservées aux pêcheurs anglais...

J'ai connu de nombreuses négociations, pour mobiliser les troupes, on promet souvent l'irréaliste... Une fois le texte signé, il faut faire face aux désillusions.

Lors des négociations entre le RU et l'UE, les négociateurs n'ont pas discuté "secteur par secteur". Aucune discussion n'a été engagée sur un secteur en particulier, hormis la pêche.

Vous êtes sûre ? Il ont mis quoi dans les 1246 pages de l'accord ? A votre avis, tout ce qui a dans ces "quelques" pages aurait été négocié seulement entre les négociateurs en chefs ?

Si vous lisez l’anglais, voici le lien vers le pdf de l'accord : https://ec.europa.eu/info/sites/info/files/draft_eu-uk_trade_and_cooperation_agreement.pdf

L'accord en lui-même ne fait que 409 pages, le reste ce sont des annexes. J'imagine très bien monsieur Barnier et son homologue anglais discuter du quota de thon qui sera échangé : '3000 ou 3500 tonnes, voire 2500, qu'est-ce que vous en pensez ... ?' ou des 72 000 tonnes de "Aluminium products and articles of aluminium"... ou du "Model of journey form for occasionnal services" (page 889 et suivantes, ils disent même qu'il doit être imprimé sur du A4 blanc et rédigés dans l'une des langue officielle de l'une des 2 parties)... A votre avis, vous pensez vraiment qu'il n'y a pas eu de discussions où des représentants de divers secteurs n'ont pas participé pour que le traité soit si pointilleux sur certains points ...