A Z E R T Y
Narduccio a écrit:
Si vous lisez l’anglais, voici le lien vers le pdf de l'accord :
https://ec.europa.eu/info/sites/info/fi ... eement.pdfL'accord en lui-même ne fait que 409 pages, le reste ce sont des annexes.
Si on exclut les annexes, on dirait qu'il n'y a pas véritablement une logique sectorielle (hormis la pêche).
Le document est composé de sept parties :
• PART ONE: COMMON AND INSTITUTIONAL PROVISIONS
• PART TWO: TRADE, TRANSPORT, FISHERIES AND OTHER ARRANGEMENTS
• PART THREE: LAW ENFORCEMENT AND JUDICIAL COOPERATION IN CRIMINAL MATTERS
• PART FOUR: THEMATIC COOPERATION
– Title I: Health security
– Title II: Cyber security
• PART FIVE: PARTICIPATION IN UNION PROGRAMMES, SOUND FINANCIAL MANAGEMENT AND FINANCIAL PROVISIONS
• PART SIX: DISPUTE SETTLEMENT AND HORIZONTAL PROVISIONS
• PART SEVEN: FINAL PROVISIONS
Dans la deuxième partie, on voit apparaitre six "headings", c'est à dire six sections. Une de ces six sections est intitulé "fisheries", cela signifie certainement la "pêche".
Narduccio a écrit:
Bref, chaque pays n'est "souverain" que chez lui. A partir du moment où il veut accéder à un autre marché, il doit en respecter les règles. C'est pour cela que les discussions pour les accords dits de "libre échanges" durent tellement longtemps. Ils concernent tout un tas de produits, et souvent quand un pays accepte une distorsion de concurrence dans un secteur particulier, il attend que son vis-à-vis accepte autre chose pour équilibrer. Bref, c'est du donnant-donnant. Enfin, plus souvent l'inverse : "Si je ne peux pas vendre sur ton marché mon poulet aux hormones, je t'interdit de vendre ton fromage au lait cru sur mon marché...". Ce sont d'ailleurs souvent des accords très "techniques" où on va dire, secteur par secteur, quelles règles devront être respectées par les signataires et qui va veiller au respect de ces règles.
Hormis la pêche, je ne vois pas quels sont les secteurs qui ont pu retarder la signature d'un accord. Pendant l'été 2020, les médias annonçaient qu'un accord était envisageable à brève échéance. Un accord signé tardivement en décembre n'était certainement pas l'hypothèse retenu par les commentateurs.
Le retard s'est accumulé à cause des trois points d'achoppement : pêche ; concurrence équitable ; gouvernance.
Narduccio a écrit:
Les discussions en cours, c'est pour savoir par quoi seront régies les échanges commerciaux entre l'UE et le RU. L'UE semble prête à laisser la pleine souveraineté aux Anglais[/b], tant que ceux-ci ne se mettent pas dans l'idée de vendre leurs produits sur le marché européen.
Les Anglais aimeraient un accès libre au marché européen pour préserver les secteurs industriels où ils sont présents, tout en édictant leurs propres règles... C'est quelque chose qui ne s'est vu nulle part.
Vous parlez de la
"pleine souveraineté". Cela veut dire qu'une nation peut éventuellement perdre partiellement sa souveraineté, sans la perdre totalement. L'accord signé le 23 décembre est-il compatible avec la
"pleine souveraineté" ?
Pendant l'année 2020, on a bien vu la position de Boris Johnson et David Frost, à savoir que le RU ne peut pas obéir à d'autres règles que les règles britanniques. C'est ainsi qu'ils conçoivent la "souveraineté". Si l'UE refuse de lâcher du lest, Johnson devra choisir entre deux options : (1) no deal (2) un accord qui amoindrit la "souveraineté".
Après la signature de l'accord, on voit que l'UE n'a pas lâché de lest, ou très peu. Il me semble que Johnson a perdu son pari. N'avait-il pas parié qu'il obtiendrait un accord commercial tout en préservant la souveraineté ?
Quelques semaines avant la signature de l'accord, j'avais affirmé que la
"pleine souveraineté" était conciliable avec un accord commercial, mais pas n'importe quel accord. Car il évident que tout dépend du contenu de l'acord.
Narduccio a écrit:
On va voir comment certains politiciens brexiter arriveront à faire avaler la pilule à leurs supporters alors qu'ils avaient laissé entendre qu'ils n'accepteraient jamais certaines choses...
Ils avaient laissé entendre qu'ils n'accepteraient jamais certaines choses qui leur semble contraires à leur vision de la
"pleine souveraineté".