J'aurais parié contre le vote du Brexit, et j'aurais perdu.
Caesar Scipio a écrit:
Les écossais vont pouvoir réapprendre leur avarice proverbiale parce que l'indépendance de l'Ecosse, s'ils la décident lors d'un nouveau référendum, va les obliger à se serrer la ceinture.
Ils détiennent quand même la mer du Nord et sa rente pétrolière.
Caesar Scipio a écrit:
Le départ britannique ne dégage pas la voie à une relance de l’UE. Il va au contraire accentuer la crise, de nombreux autres pays européens, à l’ouest comme à l’est, ayant le même ressenti que les britanniques. Les néerlandais, les danois, les finlandais, les tchèques, les hongrois, les polonais, les suédois, les italiens, les autrichiens, sont à cran à un ou plusieurs titres. Ils ne veulent pas payer davantage pour les autres européens. Ils ne veulent pas des intrusions des autres pays européens ou de l’UE dans des affaires qu’ils voudraient pouvoir régler au plan intérieur. Ils veulent contrôler les mouvements migratoires sur leur territoire, … etc.
C'est que l'UE n'est pas démocratique, les décisionnaires ne sont que très indirectement élus par un peuple, et les décisions utiles, pour avant-gardistes qu'elles furent sur les valeurs se développant avant 1990, ne suivent plus le nouveau réalisme des électeurs : elles devraient devenir conservatrices.
Caesar Scipio a écrit:
Le RU était, avec la France, un des rares pays qui était en capacité d’apporter une forte capacité et une forte compétence, à une diplomatie et à une défense européennes.
Ce dont ils n'ont pas fait profiter l'UE.
Rapentat a écrit:
Croyez-vous, malgré leur froncement de sourcils, que les chefs d'Etat européens, appliqueront dans toute sa rigueur, les lois du marché vis à vis de la Grande Bretagne ?? Barrière douanière, taxes etc...
D'abord, la théorie libérale stipule que toute restriction au libre échange appauvrit globalement les acteurs du marché. Ensuite, les dirigeants européens étant libéraux (et libéraux par-dessus la démocratie, que leur électorat confond abondamment avec le libéralisme), ils s'empresseront de signer des accords de libre-échange entre le Royaume-Uni et l'UE, comme entre l'UE et la Suisse ou la Norvège.
Narduccio a écrit:
Il y aura des pays qui menaceront de réaliser eux-aussi un référendum et ceux qui demanderont à profiter de l'argent que l'on ne vas pas verser aux anglais.
Cependant, la contribution au budget européen totale et par habitant diminue mécaniquement avec la sortie du Royaume-Uni. Par ailleurs, il est rare qu'une région bénéficiant de prébendes quitte l'empire qui les lui octroie, et l'UE est un empire (d'ailleurs héritier de feu l'Empire romain).
marc30 a écrit:
Autres questions
- que va devenir la langue anglaise dans les instances de l'UE ?
- que vont devenir les fonctionnaires anglais de l'UE ?
- que vont penser les Ecossais et les Irlandais du Nord ?
Je pense que vous résumez là les principaux enjeux du Brexit. Le premier intéressera tous les non anglophones. Le second n'a de portées que personnelles. Le dernier est d'une piquante ironie, si des régions de l'empire anglais quittaient l'Angleterre comme celle-ci a quitté l'empire européen et à cause même de ce départ.
Kurnos a écrit:
"Il y a aussi une dimension d’anti-immigration depuis les élargissements de 2004 auquel il faut ajouter la question de l’adhésion de la Turquie, qui mobilise beaucoup au Royaume-Uni."
C'est l'écueil de l'UE comme des États membres : leurs électorats optent pour l'opinion qu'il n'est d'intégration heureuse qu'assimilatrice. L'Histoire l'avait empiriquement démontré, avec force tragédies. Toutes ces montées des nationalismes dans les démocraties libérales ne signent que l'échec du rêve multiculturaliste. Cet échec n'est d'ailleurs pas tant imputable aux populations d'accueil, qui ont largement joué le jeu, qu'à nombre d'immigrés inéduqués et entretenant des rivalités inter-généalogiques, portant un tort relatif aux immigrés les plus fins et à quelques cultures d'origine.
Kurnos a écrit:
Il n'y a pas que l'argent qui compte, tout ne s’achète pas. Certains préféreront vivre pauvrement sans la Turquie(dans l'UE), la liberté n'a pas de prix.
Ceci est d'autant plus effectif dans des populations ayant atteint un confort matériel moyen jusqu'alors inédit dans l'Histoire. Louis XIV n'en connut pas tant.