Arkoline a écrit:
Citation:
- une loi votée par le Parlement pour interdire une sortie sans accord;
Attention à ce que vous écrivez.
Avec ce projet de loi, il s'agit d'empêcher l'option suivante :
sortie sans accord avant le 31 octobre.
Dans l'optique des rédacteurs de cette loi, puisqu'il y a de fortes chances qu'il n'y ai pas d'accord d'ici le 31 octobre, il s'agit d'obtenir un report supplémentaire. Dans le but de finir par arriver à un accord permettant la sortie. Effectivement, cela suppose que les européens décident de continuer les discussions. ET les européens ont donné plusieurs signaux de lassitude. Ils estiment que les conditions demandées par Boris Johnson sont inacceptables. Dans ce cas, cela suppose soit :
- que les européens n'acceptent pas un nouveau report, et les déclarations d'Antti Rinne vont dans ce sens. Si Antti Rinne est le Premier ministre finlandais, il faut se rappeler que ce pays occupe actuellement la présidence tournante de l'UE... :
Un Brexit sans accord «assez évident» pour le premier ministre finlandais;
- que les européens acceptent un nouveau report en acceptant de renégocier intégralement l'accord de sortie du Royaume-Uni de l'UE, donc que reparte pour 2 ou 3 ans de discussions...
La loi votée, et qui sera validée par la Reine (elle n'a pas le choix, son accord est simplement formel), vise à interdire une sortie sans accord. Que ce soit maintenant, ou plus tard... Du moins, pas durant la session parlementaire actuelle. Il y a plusieurs calculs politiciens là-dedans. Effectivement Bo-Jo fait le pari qu'il saura convaincre la majorité des brexiters que le parti conservateur est le seul capable de négocier une sortie avec un accord acceptables à leurs yeux. Sauf qu'une partie des cadres du parti est à l'écoute des milieux économiques qui sont opposés à un Brexit sans accord, ou avec des conditions qui feraient sortir le RU de son modèle économique actuel. Donc, Bo-Jo devra s'appuyer sur la base militante du parti, celle qui a voté pour lui lors des élections internes.
Une partie des cadres, mais aussi une partie des militants a quitté ou va quitter le parti, car ils ne veulent pas d'un Brexit, ou qu'ils ne veulent pas d'un Brexit dur. On ne sais pas encore comment ceux-là vont s'organiser s'il y a de nouvelles élections. Jeremy Corbin pense qu'en raison de la position du parti conservateur, son parti pourrait rafler la mise en récupérant ceux des conservateurs qui ne veulent pas d'un brexit... Sauf que sa position à la gauche du parti travailliste risque d’effrayer les modérés du parti conservateur. Mais, il veut axer la future campagne sur la promesse de réaliser un nouveau référendum sur le Brexit. Peut-il gagner les futures élections sur cette seule promesse... alors qu'une partie de sa base est favorable à une sortie du RU de l'UE ?
Les élections européennes ont montré un paysage électoral très renouvelé dans le Royaume-Uni. Mais, il faut tenir compte du score très élevé des abstentionnistes, puisqu'il n'y a eut que 36,9 % de votants. Mais c'est normal, de nombreux électeurs ne comprenant pas pourquoi ils devaient voter pour nommer des représentants qui ne devaient siéger que quelques mois ... De plus, ces élections se sont tenues dans la précipitation. Le parti du Brexit a réussi à mobiliser un peu plus de 30% des voix. Soit un peu plus de 5 millions de voix, ce qui le classe en tête des élections. Mais, la vraie question est de savoir s'il a su mobiliser l’essentiel de son clan ou s'il a encore une marge de progression. Dans le premier cas, cela le classerait seulement à environ 20% des voix d'une élection générale comme celle de 2017. Une belle progression, mais qui le laissera à la porte du pouvoir.
Le pari de Corbin est là-dessus : rallier au parti travailliste les voix de tous ceux qui veulent un nouveau référendum. Encore faudrait-il que l'Europe accepte de suspendre le processus, le temps que se tiennent de nouvelles élections générales au Royaume-Uni, éventuellement suivies d'un référendum. Alors que certains partis semblent vouloir faire directement campagne pour rester d'ans l'UE ...