Aigle a écrit:
pierma a écrit:
Aigle a écrit:
Sur un plan plus structurel, les Travaillistes ont sans doute pâti de l'influence du modèle du parti démocrate américain (comme le PS français) : attention croissante portée aux minorités et indifférence à la classe ouvrière blanche dont on suppose qu'elle a d'ores et déjà disparu - ce qui la pousse dans les bras de la droite (voir le vote Tump aux Etats Unis...).
Eux aussi, donc !
Raphaël Glucksman (je l'ai peut-être déjà signalé) en fait pour les USA et la France une critique vigoureuse dans "Les enfants du vide". Lecture qui m'a fait plaisir : voir enfin un homme de gauche critiquer cette dérive "boboïste" était plus que bienvenu.
Merci cher Pierma de cette référence à Glucksman qui m'avait échappé. Si vous avez lu ce livre accepteriez vous d'en partager un commentaire sur le salon ?
Pfouille ouille ouille ! (J'enrichis mes onomatopées...)
Bon, en même temps j'ai fait le même coup à Robert Spierre sur PH (A propos de l'ouvrage "Barbarossa") ce serait malvenu de ma part de refuser.
J'ai lu ça il y a deux ans, et je n'en ai retenu que l'essentiel. Je cite les points saillants directement ici, mais je fais court : c'est un sujet politique.
(J'ai cherché un sujet sur le populisme - Glucksmann fixe l'objectif de rétablir une vraie démocratie, basée sur des citoyens conscients - mais ce sujet a été bouclé par Narduccio, précisément pour cette raison :
ICI. Et il a raison : ce n'est pas de la géopolitique.
- Les générations d'aujourd'hui ont perdu le sens du collectif : ce sont des "enfants du vide". Nous sommes tous des enfants de Mai 68, de tous bords politiques, parce que notre vie s'inscrit dans une liberté individuelle totale. En même temps que cet individualisme qui exclut le sens de la cité, il constate que le néo-libéralisme triomphe et ajoute un clou au cercueil.
- La gauche a suivi cette voie : elle ne s'intéresse qu'à des thématiques sociétales (féminisme, droit des minorités, y compris LGBT, etc...) et ne porte plus le combat collectif qui serait nécessaire.
- Cette défaillance de la gauche pave la route des populismes. Une petite citation, que je simplifie :
Citation:
L'AfD s'approprie le slogan phare du Brexit : reprendre le contrôle. Trump, Salvini ou Viktor Orban disent la même chose : il faut reprendre le contrôle de nos frontières, reprendre le contrôle sur nos finances. Sur notre industrie, nos institutions, notre Etat, reprendre le contrôle de notre destin.
Hors si nous voulons être honnêtes, il faut reconnaître que ce contrôle nous l'avons perdu. A quoi bon voter, si ce sont des instances trans-nationales qui nous fixent un agenda néo-libéral. Reprendre ce contrôle, hors des pseudo-solutions populistes, il nous faut trouver les moyens de combattre cette dérive mortifère, pour nous comme pour la planète.
La fin de l'ouvrage est consacrée aux moyens, selon lui, de rétablir une véritable démocratie. C'est un programme politique donc je ne m'étends pas. Il considère que la crise climatique va imposer, vollens nollens, un retour de l'autorité des Etats, seuls capables de traiter un problème que le néo-libéralisme veut ignorer. (C'est une vision que je partage) Son autre leitmotiv est l'Europe, à condition qu'elle s'oriente vers plus de démocratie. (En quoi je lui souhaite bien du courage...)
Voilà en deux mots. Je suis dans le HS et la politique - même vue dans une perspective de synthèse stratégique et sur le long terme - donc je m'en tiens là.